Fousseni Diawara : "En fait, c'est une voiture blindée !"

Anciens Verts | Publié le par Judi | 5 commentaires

Devenu supporter stéphanois depuis son passage dans le Forez, Fousseni Diawara a aussi eu des expériences dans d'autres clubs par la suite. Passé en Grèce, à Istres puis Ajaccio, il nous parle de sa découverte marquante de l'île de Beauté.

Quel était votre rapport au public stéphanois ?
"La plus belle reconnaissance c'était de me faire applaudir par les supporters lorsque j'ai marqué avec Ajaccio. On a perdu 3-1, toute l'équipe a été sifflée sauf moi, ça veut bien dire que j'ai laissé l'image d'un mec qui a tout donné pour ce club. Les supporters rendent ce qu'on leur donne. Quand le club est descendu en D2, j'avais un des plus gros salaires, j'ai été prêté à Laval et j'ai baissé mon salaire pour alléger la masse salariale. Je ne regrette pas du tout de l'avoir fait car le club est reparti, remonté en Ligue 1 et  les finances étaient plus saines ensuite."

Ensuite, il y a ce passage en Grèce, vous signez pour deux ans et demi, mais ne restez qu'une grosse année. Pourquoi ?
"Je suis arrivé en janvier 2008, j'ai joué tous les matchs pendant une demi-saison. On s'est qualifié pour le tour préliminaire de Coupe UEFA, et ensuite je me suis blessé au ménisque. J'ai été opéré une première fois, puis une seconde fois alors que j'avais fait toute la rééducation. J'ai donc fait une saison blanche à cause de ça, il me restait une saison de contrat, il y avait des incertitudes autour du club, et j'ai préféré résilier en leur laissant mon année de contrat. Je suis revenu en France en attendant de retrouver un club, pour reprendre goût au football.


"C'est grâce à cela que je suis revenu à Saint-Étienne"


À Istres, je leur ai demandé de me proposer le plus petit contrat possible, tout en me fixant des objectifs, c'est à dire de rejouer en Ligue 1 et à Geoffroy-Guichard. Je joue huit mois là-bas, et Ajaccio me propose un contrat de deux ans plus une année en option. J'arrive au club avec le président Alain Orsoni, on parle d'ojectifs et je lui dis que je veux rejouer en Ligue 1. Il me répond que c'est le leur aussi, mais qu'ils n'y arrivent pas. Ce à quoi je lui réponds que je n'ai perdu qu'une seule fois dans leur stade. J'ai négocié immédiatement mon contrat en prévoyant une remontée en Ligue 1 dedans, mais il n'y croyait pas trop. On monte en Ligue 1 dès la première année, et c'est grâce à cela que je suis revenu à Saint-Étienne."

Pourquoi avoir arrêté cette aventure ajaccienne alors ?
"J'arrivais à 33 ans, et j'avais réalisé trois saisons dont deux en Ligue 1. C'est un club qui fonctionne différemment de l'ASSE, ils voient sur du court terme. Les budgets sont vraiment différents, et le cycle était fini pour moi. Ils ne m'ont pas prolongé, mais je savais que j'allais trouvé un autre contrat."



Vous n'avez jamais voulu y retourner ?
"Je n'y vais qu'en vacances. Je suis reçu comme à la maison. J'ai aimé la Corse, la mentalité corse aussi même si ça peut paraître étonnant pour beaucoup ayant des préjugés. Mais, quand on vit là-bas, on comprend comment pensent les Corses. Je pense que le public me l'a bien rendu aussi."

Certains joueurs ont parlé d'Alain Orsoni, en dehors de l'aspect sportif, et qui ont fait face à des situations inattendues. Est-ce quelque chose que vous avez vécu ?
"La première chose que je peux dire sur lui, c'est qu'il se dit beaucoup de choses à son sujet, et souvent dans ce cas, on dit des choses différentes de la vérité. J'ai appris à connaître le président et l'homme, ce qui n'a pas été le cas dans tous les clubs où je suis passé. Quand on connaît l'homme, on comprend mieux le président et vice-versa. C'est quelqu'un d'extra-ordinaire, et le meilleur président que j'ai eu. Un homme de parole, proche de ses joueurs. La situation insolite que j'ai eue avec lui, c'est le jour où je dois signer mon contrat. On monte dans sa voiture pour manger au restaurant, et lorsque je ferme la portière de la voiture, je m'aperçois qu'elle est lourde. Je ne comprends pas pourquoi, et ça m'intrigue. On s'asseoie et plus je regarde la voiture, plus je me dis qu'elle a quelque chose de particulier avec une carrosserie compacte, et je comprends qu'en fait c'est une voiture blindée ! Plus tard, je comprends qu'Alain Orsoni est un personnage controversé en Corse, avec un passé de militant dans certaines organisations, mais ça ne me regarde pas, et je ne suis pas là pour juger le passé des uns et des autres, mais ce que je vois devant moi. Et devant moi, j'ai vu un président exceptionnel."

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