Perrin : "Ce titre a libéré tout un peuple"

Pros | Publié le par Joris | 5 commentaires

L'année 2023 marque les dix ans du dernier titre majeur de l'AS Saint-Étienne : la Coupe de la Ligue 2013. À quelques jours de ce fameux 20 avril, nous revenons avec plusieurs des acteurs de ce parcours sur leurs souvenirs et anecdotes. Quatrième épisode aujourd'hui avec le capitaine Loïc Perrin.

Bonjour Loïc, peux-tu nous parler du parcours en Coupe de la Ligue qui fête ses dix ans cette année ?
C’est forcément le plus beau souvenir de ma carrière parce que cela abouti par un titre et les titres au final, c’est ce qu’il reste. Sur le parcours en lui-même, on était allé à Lorient où il nous manquait pas mal de joueurs, on gagne notre match là-bas aux tirs au but avec Brandao qui égalise. Un parcours il fallait bien le commencer par un match et là ça se finit aux tirs au but. Ça a été l’histoire de notre parcours. Après on va gagner à Sochaux assez largement (0-3, ndlr). Ensuite, que ce soit Paris ou Lille à domicile, cela s’est fini par des séances de tirs au but qui cette année-là nous ont été plutôt favorables. Derrière il y a cette finale où le match en lui-même n’avait pas été extraordinaire mais il ne me semble pas non plus qu’on a été vraiment en danger. Il y a eu une situation en début de match où Ruff’ fait un très bel arrêt. Sinon, on avait plutôt bien maîtrisé le match, on l’avait plutôt bien préparé. Après c’était une finale assez fermée où on n’avait pas eu vraiment d’occasion non plus. Le principal c’est d’avoir marqué un but de plus que les autres.


"Ce sont des moments qu’on a envie de vivre quand on joue au foot"

Il y a eu ce retour à Saint-Étienne le lendemain avec ce bain de foule…
Le soir du match au final tout va très vite. Il y a la célébration sur le terrain, la montée des marches pour aller chercher le trophée. Ce moment est plutôt sympa parce que souvent tu vois les autres à la télé, mais là c’était nous à ce moment-là. Ce sont des bons souvenirs qui passent très vite, je ne sais pas si on arrive à vraiment le savourer. Le lendemain a été un moment super sympa dans les rues de Saint-Étienne avec ce partage de joie, d’émotion. Je me souviens des images, des photos que l’on voit souvent où les rues de Saint-Étienne étaient noires de monde. Ce sont des moments qu’on a envie de vivre quand on joue au foot.

On a eu Jérémy (Clément) qui a évoqué le moment où tu soulèves le trophée avec lui, qui était blessé pour cette finale, c’était prévu comme ça ?
Ce n’était pas forcément réfléchi mais Jérémy était un joueur important de notre groupe, malheureusement il s’était blessé gravement avant. Cela avait choqué et perturbé un peu tout le monde, c’était une blessure impressionnante. Cela s’est fait naturellement, parce que je le voulais et on voulait partager ce moment avec lui. Je me rappelle qu’en début de match j’avais eu un mot pour les joueurs qui n’étaient pas là, soit blessés, soit pas dans le groupe. Nous avions la chance de jouer cette finale, ce sont aussi des leviers de motivation de penser à ceux qui ne sont pas là et qui ont aussi participé à cette aventure de la Coupe de la Ligue. Certains ont peut-être participé au premier tour, ont peut-être été décisifs et ils n’étaient pas là en finale. C’est la loi du sport, c’est comme ça.


"C’est quelque chose qui a souvent été pesant à Saint-Étienne parce que le poids du passé était important"

En tant que pur stéphanois, le fait que l’ASSE n’ait plus gagné de trophée depuis des années, cela a compté dans ta causerie ?
C’est quelque chose qui a souvent été pesant à Saint-Étienne parce que le poids du passé était important et parce que les gens et toute une ville, un club et les supporters attendaient qu’on regagne un trophée. Cela a été un poids, je pense que l’accession au Stade de France a déjà libéré un peu de ce poids. Je trouve qu’on a été mis dans de bonnes dispositions pour préparer la finale. Le mérite revient au staff forcément, à tout l’environnement du club pour qu’on joue cette finale. On est arrivé avec une bonne confiance en nous, en étant toujours humbles, parce que dans le sport il faut l’être. Ce titre a libéré tout un peuple, même nous en interne. Ce n’est pas qu’on allait arrêter de parler du passé parce qu’il faut en parler parce que c’est ce qui fait l’histoire de Saint-Étienne, mais mine de rien le fait de regagner un trophée après tant d’années cela nous a fait du bien.

As-tu une petite anecdote sur ce parcours ?
Je me rappelle du déplacement de l’hôtel au stade où c’est Aubam’ qui avait ramené une enceinte. C’était rare qu’on mette la musique dans le bus avant le match et là, je ne sais pas ce qui lui a pris à Aubam’ (sourire). Encore une fois, je pense qu’on était bien, on vivait bien ensemble, on avait envie de jouer cette finale. Il avait mis la musique dans le bus ce qui avait permis de créer cette ambiance d’avant-match en se détendant aussi un petit peu et en préparant cette finale.


"Le parcours aurait pu s’arrêter contre Lille quand Balmont va tirer… Il faut avoir cette réussite"

Fabien (Lemoine) nous a en effet dit que vous étiez étonnamment tous très tranquilles avant cette finale
On en n’avait pas trop reparlé. Je pense qu’on avait tous un peu la même impression, force un peu tranquille. C’est facile de le dire après mais je pense qu’on a tous le même ressenti, la même sensation sur ce parcours. Le parcours aurait pu s’arrêter contre Lille quand Balmont va tirer… Il faut avoir cette réussite.


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