#ASSEFCGB : "Sans changement, Bordeaux ne gagnera pas un seul match"

Bordeaux est-il concerné par la course au maintien ?
Bordeaux, c’est un terme qui est large, si tu inclus dans ce terme-là les supporters, la réponse est oui. Les supporters sont concernés et sont conscients de l’urgence de la situation. Le seul match que nous avons gagné sur les dix derniers c’est face à Dijon, le reste c’est un match nul et huit défaites.

Après, est-ce que le club, l’institution, le sportif sont concernés par la course au maintien, aujourd’hui j’en doute. Lorsqu’on voit les réactions après la dernière défaite, on n’a pas l’impression que l’entraîneur et les joueurs sont concernés. Ils pensent que le matelas de sept points que nous avons sur le barragiste Nîmes est suffisant. Personnellement, j’en doute. S’il n’y a pas de changement dans le fonctionnement du sportif, je pense que Bordeaux ne gagnera pas un seul match d’ici la fin de saison. Quelle que soit l’équipe que l’on affronte, on ne gagnera pas parce qu’on a à ce jour un club éclaté, dans son institution, dans son rapport avec les supporters, dans ses rapports aux joueurs. Le vestiaire est éclaté avec des pros et des anti-Gasset. Des joueurs qui ne s’entendent pas, un vestiaire qui n’a pas de leader. Les joueurs sont incapables de s’expliquer entre eux, avant les matchs, à l’entraînement… ils préfèrent laisser filer cette saison, sans trop réagir et quitter le club parce que l’ensemble des joueurs souhaitent partir. Les seuls qui resteront, c’est ceux qui ne trouveront pas d’autres clubs où aller jouer. Le tableau est noir à Bordeaux et il n’a jamais été aussi noir depuis très longtemps. Non, le club n’est pas conscient qu’il joue le maintien, il faudrait pourtant qu’il le soit, parce que nous ne sommes pas sauvés.

Jean-Louis Gasset est-il toujours l’homme de la situation à Bordeaux ?
Clairement, pour moi, il ne l’est pas. Il suffit de voir ses réactions : il s’en remet à l’expérience de ses joueurs. On ne parle plus de sportif à Bordeaux, de tactique, de jeu ou de management. Jean-Louis Gasset parle et s’en remet à l’expérience de ses joueurs. Bordeaux est une des équipes les plus âgées de Ligue 1 avec des joueurs comme Costil, Koscielny, Briand etc… Bordeaux ce n’est pas l’avenir, c’est des joueurs expérimentés sans leadership. C’est un entraîneur expérimenté qui est complètement dépassé par la situation du club aujourd’hui. Je pense qu’il n’avait pas conscience de la situation en arrivant cet été. C’est un entraîneur qui n’a plus de dialogue avec ses joueurs, qui ne parvient pas à les faire réagir. C’est un staff impuissant, il n’a pas de relai sur le terrain. Le capitanat de Koscielny a été changé cet été, selon 20 Minutes, à la demande de Longuépée., le président. Gasset s’exécute. On lui a demandé de ne pas faire jouer Briand pour un problème de contrat, il s’est exécuté. On a le sentiment que Gasset est perdu, que le vestiaire est perdu. A mon avis, s'il n’y a pas de changement dans l’organisation du sportif pour terminer la saison, Bordeaux peut très bien être barragiste au soir de la 38e journée. Les joueurs ne font plus les efforts, on a une équipe qui est pathétique. On aime bien Jean-Louis Gasset, on est attaché à lui, mais aujourd’hui c’est soit il prend du recul sur lui-même, soit la direction sportive met quelqu’un pour l’épauler, fait venir un adjoint. Pour moi ce n’est plus l’homme de la situation, il est dépassé tactiquement, dans son management et dans sa communication.

Quel regard portes-tu sur la saison de l’ASSE ?  
C’est une saison dans le dur. L’ASSE a le mérite de faire confiance à un entraîneur à qui elle a donné les pleins pouvoirs.  C’est un peu risqué pour l’équilibre du club. Si votre classement est le même que le nôtre c’est qu’il y a un souci au sein du club. Les soucis d’organisation du club font que le sportif n’est pas capable d’avoir une équipe dans les dix premiers. Ce n’est pas acceptable pour Saint-Etienne d’avoir une équipe classée aussi bas et c’est le signe d’une mauvaise gestion du club. La saison de Saint-Etienne est à l’image de ce qu’est devenu le club aujourd’hui, comme celle des Girondins, c’est-à-dire des clubs de secondes zones. On ne parle pas des supporters là, je parle de cette gestion où le sportif est passé au second plan, chez vous également.

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