🎙 Interview Evect - Mortel : "On est en D1, on veut y rester !"

Féminines | Publié le par Joris | 5 commentaires

À l'aube du retour de l'AS Saint-Étienne en D1 Arkema, l'entraineur des Vertes, Laurent Mortel, a dressé le portrait de son équipe à notre micro. Mercato, prolongations de contrat, préparation et objectifs, le coach s'est confié sans détours sur la saison qui attend les Stéphanoises. 

Où en est-on au niveau de la composition de l’effectif ?
L’effectif est composé à 95%. On est encore dans l’attente de deux joueuses qui doivent arriver dans les 48 heures, c’est finalisé. On attend juste maintenant que l’une se libère de sa sélection parce qu’elle était sur un rassemblement. Pour la deuxième, c’est juste un problème administratif qui va se régler dans les prochains jours. Normalement, en fin de semaine, les deux joueuses seront présentes avec nous : une latérale et une excentrée.

Attendez-vous encore d’autres recrues ?
On attend encore au moins une défenseure centrale. C’est en cours de discussion. On avance mais ce poste-là est à pourvoir et on recherche sur ce poste. On a des profils, on discute. Ça pourrait se finaliser avant la fin de la semaine également.

Au niveau des prolongations de contrat, est-ce finalisé ?
Oui c’est finalisé. Il y a Maryne (Gignoux), Yewande (Balogun), Chloé (Tapia), Anaëlle (Anglais), Ninon (Blanchard), Regina (Otu), Élise (Legrout), Phoenetia (Browne), Cindy (Caputo) et Laury (Jésus). On est donc à dix plus Ophélie (Chaudier) et Louann (Archier) ça fait douze et même treize avec Alexane (Gery), la troisième gardienne. Ça fait 13 joueuses sur 24 qui continuent l’aventure et puis le delta ce sont les nouvelles joueuses qui nous ont rejoint.


"On a composé avec notre colonne vertébrale de l’année dernière"

Êtes-vous satisfait de l’intersaison ?
On a un cahier des charges, on sait jusqu’où on peut aller avec le projet qui est le nôtre et les moyens financiers mis à notre disposition. Il a fallu recruter en prenant ces critères-là et aussi par rapport à nos besoins. On a d’abord souhaité poursuivre avec les joueuses qu’on souhaitait conserver de l’année dernière, ça a été notre priorité, faire le point avec notre effectif, voir avec qui on souhaitait repartir et ne pas repartir. Ensuite, on a composé l’effectif en fonction des besoins pour le projet futur. On a composé avec notre colonne vertébrale de l’année dernière, la plupart des filles qui restent sont celles qui ont été utilisées ou qui ont eu un temps de jeu très important pour l’accession. Ensuite, on a composé avec nos manquements.

Comment va se dérouler cette préparation estivale ?
Là on est sur trois jours de reprise avec des tests. On est plutôt sur un moment d’intégration, de bien vivre ensemble, de prendre le temps aussi. Pour parfois se loger, pour mieux connaître la ville et avec tous les tests médicaux en parallèle. À partir de jeudi, on va doubler le terrain, vendredi aussi. Ensuite, on repart sur une semaine forte et puis on part en stage au Chambon-sur-Lignon avec à la fin du stage un premier match amical contre le Servette de Genève qui est habitué à faire le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Ensuite on coupe : on fait trois semaines et on coupe une semaine, comme le font Lyon et Montpellier. Ça permettra aux joueuses de profiter d’une semaine estivale avec leurs amis, leur famille, c’est assez rare pour être souligné. On ne souhaitait pas faire dix semaines consécutives, l’année passée a été longue, nerveusement éprouvante aussi. Il n’était pas question de partir sur une préparation de neuf à dix semaines consécutives, ça n’aurait pas été une bonne chose. On a pris le modèle qu’utilisaient Lyon et Montpellier pour s’organiser de la sorte. Il y aura ensuite cinq matchs amicaux : on joue notamment le Paris FC, Montpellier, des équipes de haut de tableau de D1. On jouera aussi des équipes professionnelles de D2 qui aspire à retrouver la D1 : notamment Metz, Strasbourg et Nice.


"On va figurer dans le championnat qui est le nôtre, on ne va pas se tromper"

Dans quels domaines le club va t-il devoir évoluer pour se mettre au niveau de la D1 Arkema ?
Déjà dans l’intensité parce qu’entre la D2 et la D1 ce n’est pas du tout la même intensité, le même impact. Il y a encore des différences qui se font quand on regarde la morphologie de certaines joueuses sur le plan athlétique aussi. Quand on regarde certaines joueuses du PSG ou de Lyon, il y a une vraie différence. Nous on doit être capable de bien se préparer pour être un peu plus fort, un peu plus explosif, un peu plus mobile, pour essayer de poser des problèmes à ces équipes-là. Il y a un décalage qui est évident entre les deux divisions et il y a plusieurs niveaux dans cette D1. On va figurer dans le championnat qui est le nôtre, on ne va pas se tromper. On se prépare en conséquence.

Ces domaines-là, avez-vous pu les travailler la saison dernière bien que celle-ci ait été serrée jusqu’au bout ?
Ça a été serré oui et non parce qu’on avait quand même à un moment donné neuf points d’avance, même si l’OM a fait une belle saison, je pense qu’avec la série qu’on a fait on avait fait ce qu’il fallait pour accéder à ce championnat de D1 Arkema. On a souvent essayé de relativiser les victoires en D2 en essayant de chercher des points d’améliorations parce qu’on savait très bien que ce qu’on faisait en D2 ça ne passerait pas ou moins en D1. On a essayé de bien nuancer. Je pense que les filles qui continuent avec nous ont bien conscience de cette différence entre les deux niveaux.


"Je n’ai pas de souci à dire que le maintien est un objectif de performance"

Quels sont les objectifs du club cette saison en D1 Arkema ?
Je n’ai pas de souci à dire que le maintien est un objectif de performance. Quand on sait que le PSG et Lyon vont être dans les deux premiers, ensuite on a des équipes comme Montpellier, le Paris FC, Fleury qui restent des valeurs sûres et ensuite il y aura cette troisième partie du championnat où on va se bagarrer pour exister. C’est là où il faudra prendre nos points.

Quel ressenti avez-vous sur le calendrier avec notamment ce début très relevé ?
On est en D1, on veut y rester ! Donc on doit être capable d’aller chercher des points. On sait que ça va être compliqué parce qu’il y a des différences de niveau et d’effectifs qui sont évidents. Les équipes que l’on rencontre, notamment Montpellier, Paris, Lyon dans cet ordre-là, ce sont des équipes qui sont stables en D1, qui répètent les performances dans ce championnat depuis de nombreuses années. Les deux premiers, Paris et Lyon, jouent la Ligue des Champions régulièrement donc il ne faut pas se tromper. Il n’y a pas de souci. On doit être capable d’essayer de poser problème à ces équipes-là mais aussi de ne pas se tromper de championnat. Le début de championnat va être difficile mais je me souviens que Guingamp l’an passé a vécu un calendrier similaire en jouant les grosses équipes et en ne prenant que deux points. Au final, Guingamp s’est maintenu, s’est même bien maintenu. Notre objectif c’est de se maintenir, si possible de bien se maintenir. On est fort d’une saison où on a pris confiance dans le système de jeu, dans les animations, en marquant. On a ce capital puisque le noyau dur reste. Il faut s’en servir et essayer de faire un championnat comme l’a fait Le Havre l’an passé. Le Havre a obtenu un maintien rapide et de qualité. Aujourd’hui, ils continuent à avancer en mettant des moyens financiers bien plus importants encore. Si on peut s’inspirer d’obtenir un maintien comme Le Havre a pu le faire, ça m’irait parfaitement.

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