🎙 Monnet-Paquet : "Il y a toujours ce lien avec l'ASSE"

Anciens Verts | Publié le par Joris | 2 commentaires

Chouchou du Chaudron pendant ses années passées à l'AS Saint-Étienne, Kévin Monnet-Paquet est désormais libre de tout contrat après son aventure chypriote où il a notamment été champion avec l'Aris Limassol. Dans un entretien de près d'une demi-heure, le joueur de 35 ans s'est confié pour Evect sur son avenir ainsi que sur le début de saison des Verts. 

Bonjour Kévin, comment te portes-tu et quelles sont les nouvelles ?
Ça va bien. Je me sens bien. J’ai pu m’entretenir physiquement. C’est calme de mon côté, je suis toujours en attente. J’attends de voir encore un petit peu et on verra bien ce qu’il se passera.

T’es-tu bien remis de tes dernières grosses blessures ? Comment te sens-tu physiquement ?
J’avais repris l’entrainement avec l’Aris Limassol mi-décembre 2022. J’ai pu m’entrainer normalement et faire trois ou quatre matchs en fin de saison. Je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu parce qu’on jouait le titre, on a été champion. On a joué les plays-offs, c’étaient des matchs un peu « à couteaux tirés » du coup je n’ai pas eu le temps de jeu auquel je pouvais prétendre. Une équipe était en place, on jouait le titre, ça se comprend aussi. J’ai pu tout de même faire des entrées, physiquement ça allait bien, le genou tenait. C’est avec les matchs qu’on reprend du rythme, on avait pas mal de matchs amicaux pour les joueurs qui ne jouaient pas beaucoup donc j’ai pu en faire. Ça m’a permis de revenir petit à petit, je n’ai pas pu enchaîner comme je le souhaitais mais c’est normal aussi.


"J’ai pu m’entretenir individuellement cet été et après l’ASSE m’a permis de m’entretenir quelques semaines avec la réserve"

Cet été, as-tu pu t’entretenir ?
Oui j’ai pu m’entretenir individuellement et après l’ASSE m’a permis de m’entretenir quelques semaines avec la réserve. Je me suis entraîné avec le groupe de Razik (Nedder), avec Laurent Huard. C’était bien.

Désormais c’est terminé, tu ne t’entraines plus avec eux ?
Non, c’est terminé, je ne m’entraine plus avec eux.

Quel bilan tires-tu de ton aventure chypriote ?
Je me dis que j’ai choisi le bon club en allant à Chypre. Ce n’était pas le club le plus connu. Le projet était le bon, le titre de l’année dernière m’a donné raison. Quand je suis arrivé alors qu’ils montaient de D2, on a terminé quatrième la première saison, on s’est qualifié pour les compétitions européennes. J’étais blessé mais la saison dernière on avait perdu contre Baku en barrage d’Europa League. L’année dernière on a fini champion donc j’ai choisi le bon club en allant là-bas. Ça reste une belle expérience, j’ai rencontré des personnes avec qui je me suis liées d’amitié. Ça a été une belle expérience pour ma famille aussi, pour mes enfants surtout. Franchement, ça a été positif. Malheureusement il y a eu cette blessure mais globalement c’était une belle expérience.

Conseillerais-tu ce championnat à des joueurs ?
Ça dépend pour quel joueur. Le problème de Chypre c’est que les matchs ne sont pas trop visibles. Après maintenant, je pense que tous les clubs ont leurs données informatiques, datas, bases de données, tout se voit. C’est vrai que pour le grand public, les matchs sont difficilement visibles, il faut vraiment être abonné à la chaîne locale. Ce championnat n’est donc pas très exposé mais si ton club peut faire une Coupe d’Europe, c’est différent. Si tu arrives dans un club qui joue l’Europe, ça peut être intéressant. Après en général, quand tu es bon, que ce soit à Chypre ou ailleurs, les gens qui connaissent le foot vont te remarquer. Néanmoins, c’est vrai que l’intérêt de ce championnat dépend de ce que tu recherches aussi. 


Moi, j’y suis allé en fin de carrière, j’avais 33 ans, je revenais des blessures au genou que je m’étais faites à Sainté. Il y a eu l’année Covid, je n’ai pas beaucoup joué en revenant de blessure. J’avais des opportunités mais ce n’était pas comme si je n’avais jamais été blessé… Au final je suis allé là-bas, je ne connaissais pas trop mais en parlant avec les gens j’ai trouvé ça intéressant. Ça m’a donné raison, parce qu’on a fini champion. Cette année ils vont jouer l’Europa League dans un groupe où il y a les Glasgow Rangers, le Betis Séville. C’est une expérience à faire. Quand tu as la chance de jouer une Coupe d’Europe là-bas, ça peut-être un bon compromis pour se relancer par exemple. Le championnat est par contre un peu divisé en deux : il y a les clubs de haut de tableau qui sont bons, on se souvient par exemple de Larnaca qui a joué contre Rennes, qui n’a pas été ridicule en Europa League. Il y a l’Apollon Limassol, l’Aris Limassol où j’étais, l’APOEL Nicosie… Maintenant le football se professionnalise de partout.

Comment vois-tu ton avenir ?
Je suis toujours en attente. J’ai eu un ou deux clubs à Chypre qui étaient intéressés mais ça ne m’a pas trop tenté. Si je restais là-bas, c’était soit dans mon club soit dans un autre qui est aussi ambitieux. C’étaient des équipes de milieu de tableau là-bas qui m’ont fait connaître leur intérêt. En France, il y a eu un ou deux clubs en Ligue 2 mais ça ne s’est pas fait. Je suis en attente et on verra ce qui se passera. Si jamais il n’y a rien, c’est la vie.


"Un retour à l'ASSE ? Moi ça m’aurait arrangé (sourire), je suis à côté, je connais le club mais blague à part, ce n’est pas dans leur projet ni dans les miens"

On a notamment entendu parler du FC Annecy ou de Bourgoin Jailleu, ce sont des pistes ?
Oui. Annecy, on a discuté pendant un moment mais au final ça ne s’est pas fait. Bourgoin, c’est le club de ma ville. J’y ai joué quand j’étais petit, le président, Djemal Kolver, je le connais très bien. Il m’avait sondé pour savoir si ça m’intéressait de revenir si j’arrêtais en professionnel histoire de boucler la boucle. Je lui ai dit qu’on se tiendrait au courant, que ce n’était pas ma priorité. Il m’a toujours dit que si je voulais, je pouvais retourner au FCBJ.

Tu es libre et les côtés ne sont pas forcément bouchés à l’ASSE qui a cherché pendant longtemps des joueurs dans ton profil, ton téléphone n’a pas sonné ?
Non, pourtant je les voyais tout le temps ! (Rires) Non, je pense que ça n’était pas dans leurs plans ni dans les miens de revenir. Je ne pense pas qu’ils aient envisagé de me faire revenir. J’ai fait une demie saison blanche l’année dernière… Moi ça m’aurait arrangé (sourire), je suis à côté, je connais le club mais blague à part, ce n’est pas dans leur projet ni dans les miens. Je suis là, je les supporte. Je les croise souvent, je parle avec eux, tout va bien. C’est vrai que maintenant ils jouent avec des pistons donc peut-être qu’à une autre époque ça aurait pu se faire (sourire), mais là ce n’est pas dans les petits papiers.

Tu es donc désormais à la recherche d’un dernier projet pour ta carrière de footballeur professionnel ?
Oui, l’objectif c’est de faire encore un an ou deux mais s’il n’y a rien qui se passe, rien ne se passera… Je sais qu’il y a pas mal de joueurs sur le carreau, des plus jeunes que moi, qui n’ont pas eu les blessures que j’ai eues donc ce n’est pas facile pour tout le monde. Je suis très tranquille avec ça. Je ne voulais pas finir comme l’année dernière où je suis revenu de blessure, où j’ai beaucoup galéré à revenir de cette opération. Je voulais essayer de prendre du plaisir sur le terrain mais maintenant, si rien ne se présente, la vie continue, il y a d’autres choses à faire.

Justement, comment vois-tu ton après-carrière ?
Je la vois très tranquille en prenant soin de mes enfants, m’occuper d’eux. Après il y a plein de choses à faire que ce soit dans le foot, le sport ou à côté. Ce n’est pas encore défini exactement mais je n’ai pas de pression. J’ai des trucs en tête mais ce n’est pas encore défini à 100%, je n’ai pas de souci avec ça.


"Il y a toujours ce lien avec Saint-Étienne, c’est aussi une question humaine parce qu’il y a des gens là-bas avec qui j’ai des liens assez forts"

Un de tes anciens coéquipiers à l’ASSE va revenir au club dans un nouveau rôle, Romain Hamouma. Est-ce une éventualité pour toi ?
Je n’ai jamais parlé de ça avec qui que ce soit. Oui, quand tu as passé autant de temps dans un club comme Saint-Étienne, forcément ça marque. Je suis très attaché à l’ASSE, je connais encore beaucoup de personnes là-bas, forcément c’est présent parfois dans un coin de ta tête d’aider d’une certaine manière mais pour l’instant ce n’est pas ce que je souhaite. On ne me l’a pas proposé. Je sais que Rom’ (Hamouma) avait ça dans son contrat, lui ça le bottait bien de faire ça. Chacun doit trouver son rôle. 

Il faut revenir si tu as des compétences et être motivé. Il ne faut pas revenir pour se dire je reviens, ça m’occupe, je prends mon salaire… Non, si tu reviens, c’est que t’es motivé par la tâche. Entraineur, c’est prenant, ça n’a rien à voir avec le fait d’être joueur, tu es proche du terrain. Si tu as la fibre, ça peut être bien mais il faut être motivé. Les compétences s’apprennent parce qu’on apprend son métier en mettant le pied à l’étrier mais si tu reviens il faut que tu aies des choses à apporter.

On t’a aperçu au bord des terrains lors de la préparation et pour les matchs des jeunes, tu sembles garder des liens forts avec l’ASSE, n’est-ce pas ?
J’habite encore dans le secteur, je peux donc venir voir des matchs. Il y a des gens du club avec qui je m’entends bien, ça me permet de venir les saluer. Je ne suis pas là non plus tous les jours mais dès que je peux, de temps en temps, passer dire bonjour, c’est bien. J’ai joué pendant sept ans ici, malheureusement ça s’est terminé par des blessures, le Covid, je n’ai pas pu terminer comme je le souhaitais. Il y a toujours ce lien avec Saint-Étienne, c’est aussi une question humaine parce qu’il y a des gens là-bas avec qui j’ai des liens assez forts. J’aime les revoir et quand je peux aller au stade avec mes enfants, je les emmène pour qu’on supporte l’équipe.

Tu as reçu d’ailleurs une belle ovation récemment à Geoffroy-Guichard…
Oui lors du match face à Grenoble (sourire). C’est vrai que ça m’a fait plaisir, ça m’a touché, de voir que les supporters m’ont pas oublié. C’était sympa, ça m’a fait plaisir de retrouver Geoffroy et ça m’a donné envie aussi de jouer, ça m’a mis des fourmis dans les jambes.


"La Ligue 2 c’est difficile, il faut continuer à y croire parce que personne n’est décroché totalement encore mais il ne faut pas prendre trop de retard"

Le début de saison est compliqué pour l’ASSE, t'attendais-tu à ça après la belle seconde partie de saison l’an dernier ?
C’est vrai que le début de saison en terme de points, d’objectifs, tout le monde s’attendait à mieux. J’étais là avant Grenoble, on sentait beaucoup d’engouement, les gens y croyaient, même s’ils y croient toujours. Il y a eu une belle seconde partie de saison l’année dernière mais en football les compteurs sont toujours remis à zéro chaque saison, même chaque match. Sainté a perdu J-P Krasso, son meilleur buteur et passeur, ce n’est pas rien non plus. Nkounkou qui était aussi un élément important a été vendu. Il faut reconstruire même si l’ossature a été gardée, parce que tu as perdu ton meilleur buteur et passeur, ce n’est pas facile. La Ligue 2, on connait : c’est un championnat très difficile, même contre des équipes avec des standings un peu en dessous, ce n’est pas facile. Il faut maintenant engranger une série positive, prendre des points, gagner. Il y a encore de l’engouement, et une certaine pression à Sainté qui fait que ça peut jouer sur les joueurs. Maintenant, il faut prendre des points, je sais que ce n’est pas facile, mais l’objectif c’est de remonter. La Ligue 2 c’est difficile, il faut continuer à y croire parce que personne n’est décroché totalement encore mais il ne faut pas prendre trop de retard.

As-tu ciblé des manques au sein de l’effectif stéphanois ?
C’est encore tôt pour le dire et je ne pense pas que ce soit mon rôle. Après quand tu es Saint-Étienne et que tu as cinq points en cinq journées, c’est sûr qu’il manque quelque chose. Les matchs sont un peu âpres, après on a loupé deux pénaltys qui auraient certainement donné des points en plus s’ils avaient été transformés. Ça ne serait pas le même discours. C’est vrai que dans le jeu, ce n’est pas non plus flamboyant mais ce n’est pas ce qu’on demande en Ligue 2. J’ai fait une année en Ligue 2 avec Lens quand on était descendu en 2008, on est remonté tout de suite. Ce n’était pas la même époque, on avait gardé une grosse ossature de joueurs habitués à la Ligue 1. C’était un peu la même situation que pour Saint-Étienne : tu es attendu tous les week-ends, tu joues en décalé pour la télé, tout le monde veut te taper, tu te déplaces, les stades sont pleins… On n’était pas flamboyants dans le jeu mais on gagnait parfois un à zéro, deux à un, deux à zéro… On était solides. On avait fait un bon début, ça compte aussi en Ligue 2, pour avoir une bonne dynamique. Sainté c’est pareil : ça parle à tout le monde, tout le monde veut les taper et c’est de ça dont les joueurs doivent s’imprégner. Ils l’avaient bien fait en deuxième partie de saison l’année dernière, il faut qu’ils s’en inspirent cette saison et qu’ils ne se laissent pas décrocher.


"Il faut que les joueurs se mettent ça aussi dans la tête. Il faut assumer les responsabilités de se dire qu’on est Sainté, qu’il faut faire plus"

Où les vois-tu cette saison ?
Franchement, c’est dur à dire. Ils ont remis les plays-offs, même si depuis qu’ils y sont le cinquième ou le quatrième n’est jamais monté en Ligue 1, ça reste quand même des places à viser si jamais on voit que les deux premiers sont trop loin. L’objectif est toujours de monter je pense même si le début de saison a peut-être un petit peu freiné les ardeurs. Quand on est à Saint-Étienne, on ne peut pas se dire qu’on va jouer le milieu de tableau, surtout que c’est la deuxième année consécutive en Ligue 2. Il faut que les joueurs se mettent ça aussi dans la tête. Il faut assumer les responsabilités de se dire qu’on est Sainté, qu’il faut faire plus. Il ne faut pas les enterrer non plus, c’est le début de saison. Je pense qu’ils ont cerné ce qui n’allait pas et qu’ils vont réagir, je n’en doute pas.

Que pouvons nous te souhaiter à court et long terme ?
Honnêtement, la santé ! Professionnellement, si je peux retrouver un club tant mieux sinon, profiter de ma famille, mes enfants et me lancer dans autre chose dans la vie, mais avec la santé, toujours !

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