À 38 ans, ce joueur formé à l'ASSE n'arrête toujours pas sa carrière
Formé à l'AS Saint-Étienne, Anthony Losilla, âgé de 38 ans, poursuit sa carrière en Bundesliga en Allemagne du côté de Bochum. Il s'est longuement confié dans le podcast Dessous de Verts.
Anthony Losilla s'est longuement confié dans le podcast Dessous de Verts. Il évoque notamment son âge "avancé" et sa longévité dans le football : "Je me sens toujours bien malgré mon âge plutôt avancé. Des choses changent un petit peu, à 38 ans on n'a pas plus 20 ans. Je me sens quand même bien physiquement. Là où je le remarque un peu, c'est sur la récupération après les matchs où j'ai peut-être un peu plus besoin. Là je sens que mon corps a besoin de se reposer mais quand je démarre les matchs, je suis toujours à 100% et je tiens toujours. Les qualités qu'on perd avec l'âge, la vivacité, la vitesse, n'étaient pas mes qualités premières, du coup je ne vois pas trop les conséquences même s'il a fallu que je m'adapte de part mon âge avancé. J'ai fait évoluer mon jeu, je me sens toujours bien et motivé."
S'il n'a pas encore de date en tête pour sa fin de carrière, il vit chaque nouvelle saison comme sa dernière, notamment celle-ci qui pourrait réellement être l'ultime : "Depuis quelques années, je pars toujours dans l'esprit que c'est ma dernière, je savoure. Il y a deux saisons, on s'est sauvé la dernière journée, là via les barrages donc cette saison on a envie de faire les choses bien. Quatre années de suite en Bundesliga, c'est déjà bien pour Bochum et on a envie de faire perdurer ce bonheur là. (...) C'est quelque part un challenge pour moi. Je me suis toujours dit que si le corps suivait et que la motivation aussi, je continuerais. Elle est toujours là mais la saison dernière a été fatigante mentalement. Je sens que j'ai un peu moins envie de faire, de donner de ma personne. J'ai toujours été quelqu'un qui donnait 120% de lui-même, ce que je fais toujours, mais je le sens mentalement... Je pars comme si c'était ma dernière, peut-être qu'il y en aura une autre si vraiment ça se passe bien et que tout roule. Je me suis toujours dit que lorsque je jouerai un peu moins, j'arrêterai mais pour le moment je fais toujours des saisons complètes et on se dit alors qu'on est toujours capable. On n'a pas envie de sortir de ça. Peut-être que cette saison je vais jouer un petit peu moins et que ce sera le déclic."
Alors qu'il n'avait pas forcément prévu de s'exiler en Allemagne, en refusant même quelques propositions, Anthony Losilla a finalement craqué en 2012 pour rejoindre Dresde après son passage à Laval. Deux ans plus tard, il rejoint Bochum avec qui il évolue depuis dix ans maintenant. Il ne regrette absolument pas ce choix de l'Allemagne, pays qu'il décrit comme très accueillant : "J'ai refusé plusieurs fois l'Allemagne, cinq ou six fois quand ils étaient venus me chercher à Laval. On commence à découvrir le championnat allemand mais avant c'est le championnat qui arrivait un peu à la fin. Je me souviens, quand je regardais L'Équipe du Dimanche avant, c'était un championnat qui arrivait à la fin et que je zappais un petit peu, en toute honnêteté. On avait une image pas juste du football allemand. Quand je l'ai découvert en deuxième division, j'ai découvert un football vraiment attractif, offensif où on vit la pratique du foot. Il y a une ferveur incroyable. Même dans les divisions inférieures, en quatrième division, un club faisait 30 000 spectateurs... Je crois qu'on voit ça nulle part ailleurs en Europe. Les gens se déplacent le week-end pour voir leur équipe jouer et pour vibrer avec eux. En tant que joueur, on cherche ça. Le directeur sportif de Dresde, à l'époque pour me convaincre, m'avait montré une vidéo des fans de Dresde au moment de la montée, quand je l'ai vue, j'ai dit : "il est où le contrat ? Je signe !" À l'époque, en France en Ligue 2, à part Lens, il n'y avait pas de club où on voyait une telle ferveur dans les stades. On a envie de vivre ça, c'est un spectacle. C'est comme ça qu'on définit le foot en Allemagne, c'est un spectacle, stades pleins, superbes atmosphères. Encore tous les week-ends, je savoure chaque moment sur le terrain parce que c'est juste fantastique de vivre des moments comme ça."
Anthony Losilla trouve des similitudes entre les villes de Bochum et de Saint-Étienne : "Bochum est une ville un peu similaire à Saint-Étienne. Une ville minière, une multi-culturalité chez les gens, c'est peut-être ça qui a fait que je reste aussi longtemps parce qu'il y a ces similitudes avec ma ville de cœur, ça a peut-être joué."
Le joueur natif de Firminy explique qu'il a eu l'occasion de revenir en France plus tard mais que ce n'était plus d'actualité après avoir connu le championnat allemand.