À la découverte de l'ES Veauche
Pendant qu’une Coupe du Monde très controversée se déroule actuellement au Qatar, nous avons quant à nous décidé de mettre en valeur quelques clubs locaux pendant cette trêve. Sixième épisode aujourd’hui, à la découverte de l’ES Veauche.
C’est l’histoire d’un club créé en 1923 et qui est celui qui compte actuellement le plus de licenciés dans la Loire. L’ES Veauche et l’AS Saint-Étienne ont une passerelle fréquemment utilisée comme on a pu le voir récemment puisque les professionnels Louis Mouton, Etienne Green, Dylan Chambost et Baptiste Gabard sont tous passés par le club évoluant en jaune et noir. Le Président Loïc Bazin a gentiment accepté de nous accorder un peu de son temps pour nous présenter son club.
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Vous ne pouviez pas mieux tomber car on fêtera le 100ème anniversaire du club cet été au mois de juin. Le club date donc de 1923. Le club a été fondé par un curé, comme beaucoup de clubs de villages à l’époque. Il s’appelait l’abbé Durant et il a fondé le club avec les ouvriers de la verrerie à Veauche. C’est un peu à l’image d’autre club comme Saint-Romain-Le-Puy également où il y a une verrerie. À l’image de villes ouvrières qui créent leur club de foot avec des usines. Voilà pourquoi le club est assez ancien. C’étaient des bénévoles qui faisaient vivre le club, qui entretenaient le terrain à l’avant-guerre et même un petit peu en après-guerre. Après, par le biais de l’intervention municipale, le terrain s’est doté de vestiaires au milieu des années 70. Il y a douze ou treize ans, on a connu un essor de licenciés quand on a fait un terrain synthétique puisqu’avant on avait un terrain en herbe et l’autre en terre. Cela a développé les licenciés et cette année on est monté à un record puisqu’on est 614 licenciés. À l’heure actuelle, on est le plus gros club de la Loire en terme de licenciés.
Pouvez-vous nous parler du sportif à l’ES Veauche ?
On a la chance cette année pour la première fois d’avoir au total six équipes au niveau Régional. Nos séniors (Régional 2, ndlr), mais aussi nos U20, U18, U16, U15 et U14. On a aussi de nombreuses équipes réserves puisqu’en 18, 15 et en séniors on a trois équipes par catégorie. On veut toujours garder cet esprit d’offre globale : il en faut pour tous les goûts. On a des offres avec une équipe qui joue en D3 de District avec des joueurs qui veulent vraiment se faire plaisir et qui recherchent moins la compétition. On en a d’autres qui viennent vraiment là pour la compétition et jouer dans des équipes régionales. Personne n’est payé, on défraie nos coachs comme tous les clubs de notre niveau. Mais aucun joueur ne prend un seul centime et tout le monde paye sa licence.
Quel est votre rapport à l’AS Saint-Étienne ?
Nous ne sommes pas club partenaire. C’est vrai qu’on a formé quelques joueurs dans les petites catégories. On a des relations de club plutôt supporter de l’ASSE. Tous nos licenciés sont avant tout des supporters de l’ASSE, ce qui est plutôt logique vu la situation géographique. On a de bonnes relations, depuis toujours. Cela a commencé dans les années 60 où on a plusieurs joueurs qui sont partis à l’ASSE, notamment Robert Salen qui était professionnel. L’ASSE vient gentiment nous recruter nos meilleurs gamins mais c’est de bonne guerre. C’est accepté parce que pour nous c’est une fin en soi qu’ils finissent là-bas, on en a envie. C’est parfait, et on a vu ces dernières années un cumul : Dylan Chambost, Etienne Green, Louis Mouton, Baptiste Gabard.
Justement, cela doit être une fierté pour vous. Quel est le secret de l’ES Veauche ?
Je ne sais pas s’il y a vraiment un secret… C’est vrai que pour un club ligérien c’est atypique, il n’y en a pas d’autres. C’est à la fois un concours de circonstances, mais il faut aussi savoir que ces gamins là ont des parents qui sont très impliqués aussi bien dans la vie de notre club que dans la formation de leurs enfants. Ce sont des gamins qui ont été très bien éduqués, accompagnés, suivis. C’est que cela a payé. Nous on leur a mis le pied à l’étrier sur les premières saisons, jusqu’à U10-U11. Mais après la vraie formation footballistique et technique, c’est l’ASSE qui leur l’a donnée. Nous on leur a donné le goût au foot, on leur a donné des valeurs, les parents également mais après le vrai bagage technique ce n’est pas nous qui leur l’avons donné.
Il y a quelques années, il y a aussi eu le phénomène inverse avec des anciens pro qui venaient jouer à Veauche...
Quand Laurent Batlles, Christophe Landrin voire Julien Sablé ont terminé leur carrière, j’ai moi même joué avec eux en foot loisir. Ils n’ont pas joué en séniors, c’était une condition pour eux, ils ne voulaient plus faire de compétition. Ils auraient pu, tout le monde les aurait pris, ils avaient même des clubs de National 2 ou 3 qui les sollicitaient. Ils voulaient simplement faire du foot en s’amusant.
Vous êtes donc assez proche de Laurent Batlles ?
Je le connais très bien. C’est quelqu’un avec qui j’échange souvent. Il vient encore s’entrainer tous les mercredis parce qu’il aime ça et qu’il a des copains ici. Pour quelqu’un qui a été un globe-trotteur toute sa vie, c’est bien de se poser dans une région, c’est ce qu’il est venu chercher ici.
C’est ça pour vous l’esprit ES Veauche, cet esprit convivial ?
Complètement. C’est un club assez atypique de ce côté là. C’est complètement ça, beaucoup de convivialité, de fraternité, d’amitié. Les gens aiment y revenir, c’est du plaisir avant tout.
On suppose que la situation de l’ASSE vous attriste…
Oui c’est sûr. Déjà vis-à-vis de Laurent (Batlles) parce que c’est quelqu’un qui mérite mieux et il a prouvé ailleurs qu’il pouvait mieux faire. Cela nous affecte parce qu’on le connait mais même vis-à-vis du club de l’ASSE, on l’aime tous. On est les premiers à aller arpenter les gradins de Geoffroy-Guichard et ce depuis tout petit. On est des supporter de l’ASSE.
Pensez-vous que cela peut avoir des conséquences sur le football local, si catastrophe il y avait en fin de saison ?
Sur le plan local, le District de la Loire reste dans une situation assez correcte. Il y a encore beaucoup de clubs dans la Loire. Mais il y a une inquiétude économique puisque l’ASSE est une vitrine de la ville, de la région et de la métropole stéphanoise. On sait ce que cela peut drainer de jouer au niveau professionnel. Si l’ASSE venait à descendre plus bas, oui je pense que cela serait inquiétant. Économiquement, c’est inquiétant.
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Pour Moravcik, les Verts d'aujourd'hui ne se donnent pas à fond !L’ES Veauche en bref :
🏟 Stade : Irénée Laurent
🟡⚫️ Couleurs : Jaune et noir
🏆 Palmarès : 3 Coupes de la Loire
⚽️ Nombre de licenciés : 614 licenciés
🙎♂️Nombre de salariés : Une salariée, Julie Morel ancienne joueuse de l’ASSE et sélectionnée en équipe de France A ; deux services civiques.
📈 Niveau équipe fanion : Régional 2
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