Alonzo : "Une page de l'histoire de l'ASSE se joue cette année"
L'AS Saint-Étienne est en crise et cela ne laisse forcément pas indifférent. Alors que le club occupe une peu envieuse 19e place en Ligue 2, Jérôme Alonzo a pris la parole chez notre partenaire France Bleu Saint-Étienne Loire pour exprimer ses craintes mais aussi donner quelques clés afin de réussir la mission maintien du club en Ligue 2.
"Cela me rappelle exactement la saison 97/98 en Division 2, ma première avec le maillot de l'ASSE, où nous nous sommes battus jusqu'au bout pour ne pas descendre. Au départ, nous avions évidemment d'autres objectifs et puis, au bout de deux mois, nous n'y étions pas. À mon époque comme pour aujourd'hui, il n'y a pas de honte à changer d'objectif, et il faut le changer. Changer de mentalité, passer en mode guerrier, en mode maintien. Aujourd'hui, chacun doit avoir conscience de l'endroit où il se trouve, à Saint-Étienne. Tous les joueurs ont-ils conscience d'être dans un club historique ? Je sais que l'entraineur et le staff l'ont, mais pour les joueurs, je ne le sais pas. Les joueurs ont-ils, dans leur tête, la possibilité de changer de curseur ? Je ne le sais pas. Cette saison va être longue, c'est une certitude, mais elle peut aussi être gratifiante. En 97/98, nous nous sauvons lors de la dernière journée et l'année suivante, nous sommes champions de D2. Cette saison peut donc être le début de quelque chose, mais il faut en prendre conscience. Il faut surtout en avoir envie. Aujourd'hui, clairement, l'ASSE n'a pas le niveau pour être en haut de la Ligue 2. En revanche, la mission maintien est passionnante, pas dégradante. Une page de l'histoire de l'ASSE se joue cette année. Il faut en avoir pleinement conscience."
Celui qui est désormais consultant et qui suit avec assiduité le club du Forez insiste sur la prise de conscience collective nécessaire, pour éviter la catastrophe : "Aujourd'hui, à l'ASSE, nous sommes au-delà du terrain, au-delà du football. Laurent Batlles le sait, mais est-il le seul à le savoir ? Ce sont aux leaders de son équipe d'insuffler quelque chose. La survie d'un club historique est en jeu et, encore une fois, je ne sais pas si tout le monde en a bien conscience parmi les joueurs. Pour se sauver et finir ne serait-ce que quatorzièmes de Ligue 2, il faudra autre chose que du beau jeu. Il faut mettre ses tripes sur la table et ça, pour l'instant, je ne le vois pas. Dans ce groupe là, j'espère qu'il y a deux ou trois leaders capables de montrer le chemin, capables de faire prendre conscience aux autres que nous sommes au-delà du football."
On espère que le message sera entendu dans les vestiaires, mais pas seulement. Car cette crise sportive qui semble interminable, n'existerait pas sans une crise institutionnelle profonde, qui semble insoluble.