ASSE - Pas d'Oscar pour Garcia, la palme pour Gasset et le projet Puel

Histoire | Publié le par Jacky | 6 commentaires

Dans le cadre des 90 ans de l’ASSE, nous revenons sur les différentes périodes qui ont fait son histoire. Après avoir évoqué la création du club, ses heures de gloires dans les années 70 puis la descente aux enfers dans la décennie qui a suivie mais aussi le début de l'époque moderne avec l'arrivée de Caïazzo et Romeyer ainsi que le règne de Galtier, nous voilà maintenant à une période de forte instabilité sur le banc stéphanois. 

Dégringolade, le début

Pas d’Oscar pour Garcia, la palme pour Gasset

À l’aube de cette saison 2017-2018 la nouvelle tombe, le staff stéphanois aura désormais l’accent espagnol, ce n’est encore jamais arrivé dans l’histoire du club. Oscar Garcia, et trois de ses adjoints du même pays, débarquent dans le Forez, ou peu nombreux sont ceux qui connaissaient leurs existences auparavant. Ils arrivent d’Autriche, auréolés d’un titre de champion et d’une coupe nationale. Parmi les huit nouvelles têtes qui débarquent dans l’effectif, le très couteux Loïs Diony (8M€, 10M€ bonus compris), Rémy Cabella prêté par Marseille ou encore Diousse et Gabriel Silva. Aucun de ceux figurant sur la liste proposée par le nouveau coach n’a été recruté, il ne manquera pas de le préciser plus tard. Pour des motifs divers une quinzaine vont voir ailleurs ou retournent dans leur club prêteur. Parmi eux des «historiques» de Galtier, comme Clément, Lemoine, ou encore Corgnet et Nolan Roux.


Le championnat débute en fanfare avec trois victoires sans but concédé, et tant bien que mal l’ASSE pointe à la sixième place quand arrive «le derby de la honte». Défaite à Geoffroy Guichard (0-5), jamais l’AS Saint-Etienne n’avait subi pareille humiliation. Conséquence immédiate le technicien catalan et ses adjoints demandent la résiliation de leur contrat, un accord sera négocié sur les conditions de départ. Le club indiquera par communiqué qu’aucune indemnisation n’avait été réclamée. Certains avanceront que, devant le manque de soutien des dirigeants, les refus répétés de la direction d’accéder à des demandes, et la pagaille interne, ont entrainé le souhait de la démission, qui avait été actée la veille du derby parait-il. Il faut trouver un successeur, le nom de Galtier refait surface chez certains, finalement Julien Sablé, fidèle du club et nouveau responsable de la formation, est désigné pour cette tâche de préférence à Laurent Batlles entraineur de la réserve. Après six rencontres sans succès un adjoint de renom arrive à ses côtés, Jean-Louis Gasset, qui très vite, juste avant la trêve, deviendra l’entraineur principal, avec Ghislain Printant pour le seconder. L’ASSE pointe alors à la 16ème place avec 20 points, à une unité de la relégation, avec la 19ème défense qui a cédé 33 fois. 

En plus de ses compétences, le carnet d’adresse de Gasset va être d’une grande utilité, d’autant plus que lui, ne se heurtera pas aux refus des gouvernants, comme indiqué précédemment. Beric et Tannane reviennent de prêt, Debuchy et Subotic renforcent la base arrière, M’Vila et N’Tep arrivent également, excusez du peu. Résultat, l’ASSE termine à la septième place, soit un gain de neuf places, elle est même sixième de la phase retour avec 35 points engrangés. La défense, qui n’a concédé que 17 buts est la deuxième de la seconde moitié du championnat, devancée uniquement par celle du champion de la saison, le PSG.
Une défense 19ème des matchs aller et deuxième des matchs retour, c’est du jamais vu sans doute.


Gasset confirmation et démission
Incontestablement l’entraineur sudiste a très vite compris et adopté, la mentalité et les valeurs de la région stéphanoise. Il avouera qu’il était très fier d’avoir reçu en cadeau une lampe de mineur, qui représente à ses yeux le travail, la modestie et le courage. Avant l’entame de la saison 2018-2019, les nouvelles têtes qui apparaissent dans l’effectif, sont celles de Wahbi Khazri, de Kolodziejczak et Salibur qui arrivent en prêt, pour les deux derniers. Pendant la trêve hivernale Olé Selnaes l’un des piliers du milieu de terrain file faire fortune en Chine.


Avec la troisième défense et la cinquième attaque, l’ASSE termine quatrième du championnat obtenant ainsi une qualification directe pour la phase de poule de la coupe UEFA. Deux jeunes très prometteurs ont participé à cette belle saison, ils ont pour nom Fofana et Saliba. D'ailleurs, les jeunes stéphanois s'adjugent cette année-là, en 2019, la Coupe Gambardella en battant Toulouse en finale (2-0). Comme l’on pouvait le redouter, Jean-Louis Gasset, estimant sa mission accomplie tire sa révérence et retourne se ressourcer à Montpellier sa ville natale.


Printant bafoué Puel sauvé par le COVID ?

Le nouvel entraineur, pour la saison 2019-2020, on ne sera pas allé le chercher bien loin. Le poste est confié à Ghislain Printant, adjoint de Gasset. Roland Romeyer se déclare très heureux et se félicite de cette nomination, qui dit-il démontre, en autre, que le club veut s’inscrire dans la continuité du travail de Jean-Louis Gasset. Il ne tarit pas d’éloges sur le nouveau coach. Des propos qui vont lui revenir dans la figure peu de temps après. Parmi les nouveaux arrivants, Moukoudi et Palencia, défenseurs, et l’international algérien Ryad Boudebouz numéro 10 de renom qui vient remplacer Cabella qui a fait ses valises direction la Russie et Krasnodar. 


Après seulement huit journées Ghislain Printant est démis de ses fonctions. L’ASSE est 19ème avec huit points au compteur. Son départ est annoncé au cours d’une conférence de presse tenue par les deux patrons qui ne penseront qu’à se dédouaner. Si une erreur de casting est reconnue, c’est un peu Jean-Louis Gasset qui en est la cause, pour avoir prétendu que son adjoint était capable de prendre la succession. Les deux boss feront toutefois l’unanimité, mais contre eux, tout le monde étant surpris et choqué par leur attitude lamentable. Roland Romeyer présentera ses excuses peu après pour ses propos tenus à l’égard de Ghislain Printant. Claude Puel arrive aussitôt. Il avait succédé sur le banc lyonnais, quelques années auparavant, à Alain Perrin qui venait d’être limogé, avant de subir le même sort trois saisons plus tard.


Coïncidence, son premier match en vert c’est un derby, que l’ASSE remportera à Geoffroy-Guichard, grâce à un but de Beric à la dernière minute du temps réglementaire. Puel ne pouvait pas mieux débuter. 

Par contre, le parcours en coupe d’Europe ne restera pas dans les annales. Aucune victoire dans la phase de poule, qui était composée par les Belges de La Gantoise, les Ukrainiens du FK Oleksandria et les Allemands du VfL Wolfsburg.


En février, coup de théâtre ! C’est Jessy Moulin qui gardera désormais les buts stéphanois. Stéphane Ruffier, en conflit avec Claude Puel, pour incompatibilité de caractère parait-il est écarté. Il ne sera plus jamais appelé en équipe première.  La deuxième partie du championnat est devenue très compliquée et inquiétante, quand la Ligue décide de l’interrompre à dix journées de la fin. La France, comme beaucoup d’autres pays, est ravagée par un virus pouvant être contagieux et mortel, le Covid. Footballistiquement parlant c’est une aubaine pour Puel et pour l’ASSE, qui étaient alors 17èmes et menacés de relégation. Deux semaines avant l’annulation du championnat, le public de Geoffroy-Guichard avait vécu une soirée, qui était de celle que l’on n’oublie pas. L’ASSE avait obtenu sa qualification pour la finale de la Coupe de France face à Rennes. C’est un but de Boudebouz inscrit dans le temps additionnel (2-1), devant plus de 30 000 personnes en folie, qui envoyait les Verts au Stade de France pour y retrouver le PSG. 

Malheureusement, cette fois, pas de marée verte à Saint-Denis. Covid oblige, 5 000 spectateurs seulement étaient autorisés dans les gradins pour suivre cette rencontre repoussée au 24 juillet. C’est donc devant la télé que le peuple vert assista à la défaite des siens (0-1). Neymar avait ouvert le score très tôt dans le match. Loïc Perrin, allait peu après, abandonner ses partenaires, suite à un carton rouge. C’était le dernier match de sa carrière.


Avant le début de la saison 2020-2021, un des feuilletons de l’été avait pour titre : «Faut-il vendre Wesley Fofana ?» L’espoir stéphanois était fortement convoité par le club britannique de Leicester qui aurait proposé en échange 25M€, montant que le club aurait jugé insuffisant. Cela ne manquait pas d’en surprendre certains, quand d’autres pensaient que Wesley devait rester dans le Forez dans l’intérêt de l’ASSE et pour continuer à s’aguerrir. Finalement après avoir fait patienter le club anglais, c’est début octobre que le jeune défenseur file à l’anglaise. La somme de 35 millions d’euros annoncée semblait alors astronomique et surprenante, vu le peu d’expérience du gamin. Il était impossible de refuser pareille offre, un grand bol d’air pour les finances du club, pas très florissantes on s’en doute, à l'aube qui plus est du fiasco Mediapro. C’est bien entendu le plus gros transfert jamais réalisé par l’ASSE.


Problème c’est qu’en même temps, Saliba prêté par Arsenal où il avait été transféré, devait retourner à Londres. Avec la retraite de Loïc Perrin, cela faisait donc trois défenseurs de moins, que les retours de prêts d’Alpha Sissoko, Moukoudi et Katranis ne parviendront pas à compenser, ce dernier ne disputant pas la moindre minute en match officiel. Début de championnat inattendu et surprenant, après trois victoires en trois matchs l’ASSE est en tête, elle n’y restera que 2 journées. Point d'orgue de ce début de saison canon : la victoire à Marseille, la première depuis 41 ans. Une série de sept défaites consécutives entrainera une dégringolade à la 15ème place. La fin de la phase aller sera un peu plus rassurante, avec un seul échec en 8 rencontres pour une victoire et six nuls, mais la relégation n’était qu’à cinq points.


Le marché hivernal verra arriver deux renforts en prêt, l’attaquant Modeste qui ne pourra disputer que huit rencontres et le défenseur Pape Abou Cissé. Stéphane Ruffier n’est plus stéphanois. Son contrat est résilié. L’histoire, la sale histoire, va se répéter dès le mois de janvier. Quatre ans après l’humiliation subie par les hommes d’Oscar Garcia dans un derby perdu à domicile (0-5), ceux de Claude Puel, incapables de cadrer un seul tir, se verront infliger la même punition, devant un stade vide, toujours à cause de la pandémie. Il n’y avait pas plus de monde dans le Chaudron, pour assister à une nouvelle rouste encaissée trois mois plus tard devant les Monégasques (0-4). Bajic, qui remplaçait Moulin atteint par le virus, s’en souviendra, quatre buts, sur les quatre tirs cadrés, après avoir vu un pénalty renvoyé par le poteau. Il n’était pas le seul impliqué, c’était une nouvelle faillite collective. Il faudra une victoire devant l’OM à deux journées de la fin pour assurer définitivement le maintien, ce sera même au final une «confortable» 12ème place. Entre-temps, Green gardait dorénavant la cage stéphanoise, lui qui avait fait son apparition à Nîmes à l'issue d'un concours de circonstance assez exceptionnel avec les blessures de Moulin et Bajic. Pour sa première, il sort un pénalty dans un match capital pour le maintien et réalise une fin de saison de haut niveau lui permettant de gagner sa place de numéro 1.

On croyait avoir tout vu, on se trompait !

Parcours de l’ASSE pendant la période 2017 - 2023 :
2017-2018 : Oscar Garcia - Julien Sablé - Jean-Louis Gasset

  • Ligue 1 : 7ème - 55 points
  • Coupe de France : 16èmes de finale
  • Coupe de la Ligue :  16èmes de finale

2018-2019 : Jean-Louis Gasset

  • Ligue 1 :  4ème - 66 points, qualification Europa League.
  • Coupe de France : 16èmes de finale
  • Coupe de la Ligue : 16èmes de finale

2019-2020 : Ghislain Printant - Claude Puel

  • Ligue 1 : 17ème - 30 points - Saison stoppée après 28 journées (Covid)
  • Coupe de France : Finale perdue face au PSG (0-1).
  • Europa League : Phase de poule, 3ème du groupe

2020-2021 : Claude Puel

  • Ligue 1 : 11ème - 46 points
  • Coupe de France : 32ème de finale


Publiés tous les jeudis, retrouvez l’ensemble de nos épisodes sur la grande histoire de l’ASSE :

👉 Retrouvez le premier épisode de cette mini-série (1933-1960)

👉 Retrouvez le second épisode de cette mini-série (1961-1970)

👉 Retrouvez le troisième épisode de cette mini-série (1970-1974)

👉 Retrouvez le quatrième épisode de cette mini-série (1975-1976)

👉 Retrouvez le cinquième épisode de cette mini-série (1976-1981)

👉 Retrouvez le sixième épisode de cette mini-série (1982, de la fièvre verte à la caisse noire)

👉 Retrouvez le septième épisode de cette mini-série (1983-1987)

👉 Retrouvez le huitième épisode de cette mini-série (1987-1994)

👉 Retrouvez le neuvième épisode de cette mini-série (1994-1998)

👉 Retrouvez le dixième épisode de cette mini-série (1998-2001)

👉 Retrouvez le onzième épisode de cette mini-série (2001-2004 : Antonetti, le sauveur)

👉 Retrouvez le douzième épisode de cette mini-série (l'arrivée au pouvoir de Romeyer et Caïazzo)

👉 Retrouvez le treizième épisode de cette mini-série (l'éphémère retour d'Élie Baup sur le banc stéphanois)

👉 Retrouvez le quatorzième épisode de cette mini-série (le passage d'Hasek et l'arrivée de Roussey à l'ASSE)

👉 Retrouvez le quinzième épisode de cette mini-série (les courts passages de Laurent Roussey et Alain Perrin avant l'intérim de Galtier)

👉 Retrouvez le seizième épisode de cette mini-série (le règne de Christophe Galtier)

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