ASSE - Rachid Mekhloufi, l'histoire pas banale d'un ambassadeur à vie
Dans le cadre de l’anniversaire du club, nous revenons cette saison sur les noms et les anecdotes marquantes dans la grande histoire de l’ASSE. Retour aujourd’hui sur Rachid Mekhloufi, l’homme aux 152 buts en Vert.
Rachid Mekhloufi, beaucoup de stéphanois connaissent son nom, même parmi ceux qui n’ont jamais mis les pieds au stade, car l’histoire de sa vie est loin d’être banale. Il a été l’un des plus talentueux joueurs à porter le maillot vert, et même l’un des meilleurs du football français tout simplement.
C’est en 1954, alors qu’il se destinait à être prothésiste dentaire, qu’il quitte Sétif, sa ville natale en Algérie, pour débarquer à Saint-Étienne, il est âgé de 18 ans.
On raconte qu’il a découvert à son arrivée, non seulement les rigueurs du climat stéphanois mais aussi les terrains gazonnés sur lesquels il n’avait jamais joué. Il sera très vite éblouissant, et deviendra rapidement une pièce maîtresse du onze de Jean Snella. Il est appelé en équipe de France en 1956 pour une victoire face à l’Union soviétique. L’année suivante sera celle de la consécration avec Saint-Étienne, premier titre de champion, aux côtés de N’Jo Léa, Rijvers, Domingo et compagnie.
La Coupe du Monde suédoise lui tend les bras, mais il ne la disputera pas. Nous sommes alors en plein conflit d’Algérie, dont les meilleurs joueurs évoluant en métropole ou ailleurs, vont constituer une équipe dissidente, qui veut être l’emblème de l’indépendance. Ce sera l’équipe du FLN qui disputera brillamment de nombreux matchs amicaux un peu partout dans le monde. Rachid a quitté comme d’autres la France, sans prévenir, et dans le plus grand secret. Entre la lutte pour l’indépendance de son pays d’origine et sa carrière personnelle, il n’a pas hésité une seconde. Cela durera quatre ans jusqu’à la fin du conflit.
Les tractations pour son retour à Saint-Étienne s’effectueront dans la plus grande discrétion. Nombreux étaient ceux qui ne voyaient pas d’un très bon œil sa réintégration, les tensions étant encore toutes fraîches. C’est Jean Snella, sur l’insistance de Roger Rocher, qui allait servir de courroie de transmission. Il était depuis quelques années l’entraîneur du Servette de Genève et c’est donc en Suisse, que Rachid replongera dans le football européen. En décembre 1962, il retrouvera Geoffroy-Guichard, devant un public glacial, qu’il retournera très vite en sa faveur dès les premières touches de balles ponctuées par des gestes d’exception.
Avec l’ASSE, il remportera, le championnat de D2 en 1963 suivi de trois nouveaux titres de D1 en, 64, 67 et 68, année du premier doublé stéphanois avec la victoire en Coupe contre Bordeaux. C’était son 339e et dernier match officiel en vert. Il a inscrit 152 buts ce qui en fait le 2e buteur de l’histoire du club. C’est lui qui marqua le premier de l’histoire européenne de l’ASSE c’était à Ibrox Park devant le Celtic de Glasgow.
Il a reçu, à 3 reprises «â€Żl’Etoile d’Or », qui récompensait le meilleur joueur du football français, en 1964, 1966 et 1967.
Il continuera et terminera sa carrière en Corse, à Bastia, d’abord comme joueur puis comme entraîneur. Il deviendra ensuite sélectionneur de l’équipe d’Algérie dont il avait précédemment porté le maillot. Il occupera diverses fonctions de dirigeant se consacrant au développement du football dans son pays, et même au sein des instances mondiales de la FIFA.
M. Rachid Mekhloufi a été nommé ambassadeur à vie, de l’ASSE.
Ils ont fait l’histoire de l’ASSE :
- Laurent Henric : le premier rempart vert
- Yvan Beck : le premier vert en équipe de France
- Vladimir Durković : un immense défenseur vert au destin tragique
- Lubomir Moravcik : Beau comme Lubo', magique comme Moravcik
- Jean-Philippe Primard : ballon d'Or de la fidélité
- Robert Héliès : de dernier rempart vert à grand arbitre international
- Gérard Farison : d'enfant de Sainté à chouchou de Geoffroy-Guichard
- Georges Polny : Un des plus grands palmarès de l'ASSE
- Ignace Tax : Une star à Geoffroy-Guichard
- Ole Selnaes : Un virtuose norvégien à Saint-Étienne
- Jean Oleksiak : Jean Oleksiak, le papa