ASSE : Saint-Étienne, roi du nul !
Avec huit points au classement en 10 journées, l’ASSE fait du sur place en championnat. Il faut dire que 50% des matchs de l’AS Saint-Étienne cette saison se terminent par un match nul, c’est plus que n’importe quelle autre équipe en Ligue 2.
Si les supporters, les joueurs et les observateurs s’accordent tous pour dire qu’il y a du mieux dans le jeu de l’ASSE depuis le début du mois de septembre, au classement cela ne se traduit pas, pour le moment, sur une évolution de la place occupée par les Verts. Ils ont démarré le championnat derniers avec trois unités de pénalité, dix journées plus tard, les Verts comptent onze points de plus, 18èmes avec huit points. Les joueurs de Laurent Batlles pointent à 12 longueurs du leader, Amiens.
Alors que les succès face à Bastia et Bordeaux à domicile ont laissé penser à une mise en route de la machine à victoires du côté du Forez, les résultats de l’ASSE à l’extérieur ne permettent pas aux Stéphanois de remonter au classement. La faute aussi, aux cinq matchs nuls concédés par les Verts depuis le début de saison (Nîmes, Quevilly, Valenciennes, Pau et Grenoble), deux à la maison, trois à l’extérieur dans des matchs où les Stéphanois avaient les choses en mains mais se sanctionnant avec de trop nombreuses erreurs individuelles, notamment hors de leur base.
Autre particularité des cinq matchs nuls concédés par l’ASSE, quatre se sont soldés par le même score (2-2). Comme face à Grenoble à domicile ce samedi, les joueurs de Laurent Batlles sont repartis de trois de leurs déplacements (Quevilly, Valenciennes, Pau) sur ce score de deux partout. Conséquence directe de la place de plus mauvaise défense occupée par l’ASSE avec 19 buts encaissés, quasiment deux buts par match encaissés en moyenne, même s’il faut mesurer l’impact du match du Havre (0-6) dans cette statistique. En conférence de presse après le nul contre Grenoble, Laurent Batlles évoquait cette donnée sans pour autant lui donner une explication rationnelle : "Contre Grenoble, on revient au score et on mène, malheureusement aujourd'hui... la preuve en est, comme depuis le début de saison, dès qu’il y a une frappe cadrée il y a but (...) Sur le premier but que l’on prend, il y a un contre et tout le monde se bat, ça part dans les pieds des Grenoblois, sur le second un de nos joueurs remet le ballon dans l’axe sans le vouloir. C’est difficile de vous dire autre chose... défensivement qu’est-ce que vous voulez que je dise à mes joueurs ?"
A contrario, plusieurs points de satisfaction subsistent, notamment le jeu proposé par l’ASSE et sa capacité à se créer des occasions. Meilleure attaque du championnat, les Verts savent se montrer séduisants offensivement, pas toujours efficaces. Une évolution importante aux yeux de leurs supporters par rapport aux saisons précédentes. Ces mêmes supporters qui, malgré une situation comptable délicate, se montrent patients à l’égard de leur équipe. La pédagogie et la sincérité dans la communication du coach Batlles en conférence de presse face aux difficultés rencontrées par son groupe jouant également un rôle déterminant.
Mais ne nous trompons pas, sans point, cette équipe aura beau bien jouer, elle ne fera pas l’unanimité toute l’année. Si le projet de remontée porte effectivement sur deux saisons, la situation comptable des Verts en ce début d'exercice pose question et ce, même si tout le monde s’accorde à dire que l'ASSE n’a pas le nombre de points qu’elle mérite. En l’état, avec huit points après dix journées, les Verts sont relégables. La jurisprudence 2021/2022 avec un groupe qui comptait 12 points à la trêve mais qui était persuadé de s’en sortir en fin de saison, doit déjà alarmer du côté de l’état-major stéphanois, demain il sera déjà trop tard, encore plus dans un championnat marqué par l’inconnu de la coupure de la Coupe du Monde. Il ne tient donc qu'aux Stéphanois de réagir, ils ont cinq matchs pour le faire, pas les plus évidents. Deux déplacement face à deux des trois premiers du championnat (Sochaux et Amiens), un troisième face à un autre relégué de L1 (Metz), et les réceptions du Paris FC et de Rodez.