Barthélemy : "C'est un nouveau coup de boost pour le dialogue"

Invité à s'exprimer sur France Bleu Saint-Étienne Loire pour l'émission 100% Verts, Pierre Barthélemy a tout d'abord voulu poser les bases : "Quel dommage ! Ce sont des images qu’on n’aurait pas aimé voir à tout point de vue. Le retour au stade est indubitablement gâché." 

Paradoxalement, l'avocat pense que cet incident aura un effet presque bénéfique pour les supporters, accentuant en tout cas le dialogue entre eux et les instances tels que le LFP ou les pouvoirs publics : "Je ne pense pas qu’il faille donner une portée trop importante à ces incidents. Ils sont très graves, ça il n’y a pas de soucis, mais je ne suis pas sûr qu’ils aient une influence particulière sur le reste de la gestion des flux de supporters cette saison en France de manière globale. On a en quelque sorte la chance que la pandémie et le huis-clos aient montré qu’on ne peut pas se passer des supporters dans les stades. Je pense que ça tout le monde l’a bien en tête. Dans le même temps, quand je relis le communiqué de la Ligue ou quand j’entends certaines déclarations du préfet, je pense qu’ils ont bien conscience que ce sont des actes individuels et que ça ne doit pas remettre en cause tout le travail qui est fait en amont notamment de dialogue et de préparation des matchs. Je ne suis pas trop inquiet pour ce qui se passera ensuite, en revanche il faudra être attentif aux sanctions : qu’elles soient individuelles et pas collectives et que cet incident ne soit pas utilisé de manière abusive par des personnes qui par principe cherchent à restreindre les droits des supporters depuis maintenant une quinzaine d’années."

Le jeu de mots de L'Equipe "Insupportable" est très bien choisi.
"Inacceptable" ou "Intôlérable" sont très pertinents aussi.
En revanche, on va éviter les "scènes de chaos" ou "drame absolu" quelques jours à peine après les vidéos de la prise de Kaboul.

— Pierre B. (@Pierre_B_y) August 23, 2021

"Jusqu’en 2018 on était arrivé à une inflation totale de toutes les mesures restrictives qu’elles soient administratives ou disciplinaires, jusqu’à l’overdose. Je ne pense pas que ce constat ait changé tout ce qui avait été fait depuis : notamment les travaux de l'Instance Nationale du Supportérisme avec l’appui de la Ligue contre les interdictions de déplacement. Cela progresse et le sentiment que j’ai, après avoir échangé avec certains de ces acteurs aujourd’hui, c’est que cet incident ne va pas perturber cette dynamique. Evidemment il y a le risque que certains préfets qui cherchent des prétextes pour ne pas organiser des déplacements de supporters invoquent ces incidents. Cependant, c’est un incident qui concerne essentiellement des supporters à domicile, même exclusivement, donc je ne suis pas sûr que l’argument soit pertinent. Il faudra être vigilent mais je n’ai pas le sentiment aujourd’hui que cet incident puisse inverser la dynamique qu’il y a eu avant la pandémie. D’ailleurs il y a déjà eu des incidents graves, comme à Bastia en 2017, ou à Lille en 2018 et ce qu’on avait constaté ensuite c’est que cela avait permis de réintensifier le dialogue et remettre tout le monde autour de la table. Beaucoup d’acteurs ayant des responsabilités sur ce sujet ont compris que le tout-répressif n’irait nulle part, ça ne permet pas d’avancer. En quelque sorte c’est un nouveau coup de boost pour le dialogue"