Brousmiche : "Ça leur montre qu'on s'intéresse à eux, ça c'est énorme"

Pascal Brousmiche : "On appréhende cette nouvelle saison avec impatience, mais avec modestie aussi. On est une équipe jeune qui a été créée en 2016. Même si on a fait trois montées en quatre ans ce qui est une première dans le Foot-Fauteuil, il n'en reste pas moins que nous allons jouer le graal. On va jouer en première division ce qui signifie qu'on va jouer des champions du monde, des champions d'Europe. Cela va être très très dur. On a hâte de débuter mais on a quand même de l'appréhension de voir comment ça va se dérouler. Les quatre premières années c'était cool, ce sera cool aussi mais au niveau des résultats cela risque d'être très très dur. 

L'objectif pour cette saison, c'est le maintien tout simplement. Jouer les champions du monde et les champions d'Europe, ce n'est pas donné à tout le monde. Cela va dépendre du comportement des garçons : s'ils jouent le jeu et rentrent dedans tout de suite cela va bien se passer. Comme c'est une équipe très jeune, s'ils regardent les joueurs d'en face comme des champions du monde et qu'ils demandent des autographes toutes les cinq minutes... Ce sera à moi de les cadrer, de les concentrer, de faire ce qu'il faut pour gagner les matchs. Cette première division sera divisée en deux poules : la première avec les cinq meilleurs de France et les cinq autres équipes qui joueront pour éviter la relégation. Donc on va avoir trois chances sur cinq de rester en D1. Là ça risque de leur faire drôle, quand on va perdre un, deux ou même sept zéro comme cela nous est arrivé en Coupe de France... Cela risque de gamberger. On va avoir un travail d'éducateur spécialisé pour leur faire comprendre que la D1 c'est autre chose, un haut niveau.

Ce que je demande cette saison, c'est simplement le maintien. Ce serait bien "d'attraper" une ou deux grosses équipes. Ce serait super, faire un résultat contre le champion de France par exemple, ce serait super pour nous. Montrer aux meilleurs joueurs du monde qu'on n'est pas là par hasard. Le sélectionneur s'était déplacé sur une journée qu'on avait organisé, cela montre qu'à Saint-Étienne on fait bien notre job et que les gamins sont intéressants. C'est de bon augure pour l'avenir, si et je dis bien si, la pathologie les laisse tranquille. Malheureusement, on oublie souvent d'en parler, il ne faut pas oublier qu'ils ont une pathologie. Aujourd'hui ils sont très bien mais demain ils peuvent être malades et malheureusement même contre le dernier ou une équipe de troisième division vachement inférieure, on peut perdre. C'est la vie. La pathologie remporte toujours et c'est ce qui met le bémol à ces équipes, à nous et à la vie."

Pascal Brousmiche espère continuer de voir du monde dans la salle montrer de l'intérêt à ses joueurs, chose qu'il considère comme primordiale : "Même quand on a commencé en quatrième division, c'était noir de monde et il y avait beaucoup de journalistes. C'est un engouement pour eux ce qui est très bien. En D3 et D2 c'était pareil, j'espère que ce sera le cas cette année aussi. On est très bien suivi en interne déjà par notre communication. De plus en plus de monde fait attention au foot fauteuil et je trouve ça bien au delà du sport, rien que pour les jeunes en fauteuil c'est super important. Cela leur montre que dans la vie, on n'est pas tous égaux, mais qu'on s'intéresse à eux et ça c'est énorme."

Ce week-end, un match particulier attend l'ASSE Foot-Fauteuil, le derby face à Lyon : "Ce qu'on se dit c'est qu'un derby ne se joue mais il se gagne. Même quand on était en deuxième et troisième division Lyon on les battait. Ce serait bien de le faire de nouveau, de les battre deux fois pour les mettre derrière nous. Cela nous ouvrirait la porte pour le maintien."

Pour cette saison en D1, Pascal Brousmiche peut compter sur Jonathan Detrier arrivé cette année et qui connait bien le championnat. Un renfort d'expérience pour l'ASSE : "Déjà il va nous apporter la sagesse. Les joueurs sont dans une dynamique où ils ont tout gagné, où on ne perd jamais. Lui il a connu la défaite, la D1, cela fait une dizaine d'années qu'il y joue. C'est ce qu'il nous manquait, on a une équipe jeune, c'est une découverte. On a joué contre des D1 on a vu que ça jouait trois fois plus vite. C'est ce que Jonathan explique, il a créé des groupes sur les réseaux sociaux où il donne des conseils que même moi je n'ai pas. Je suis très fier de son arrivée, il nous aide beaucoup et va beaucoup nous apporter."