Charles Abi, la fierté d’une famille
Né le 12 avril 2000 à Clermont-Ferrand, Charles Abi n’a pas toujours eu un ballon entre les pieds. Unique garçon de sa fratrie, il faut dire que le football n’était alors pas une préoccupation familiale, comme le raconte Aurélie, sa grande sœur : “Charles a grandi entouré de sœurs alors, sans clichés, le football n’était pas vraiment dans nos préoccupations. Jusqu’à ses 6 ans environ, on ne peut pas dire que c’était une passion. L’élément déclencheur je dirais, c’est quand nous sommes partis avec ma mère, lui et moi, rejoindre notre père au Togo. Nous y avons vécu un an et c’est là qu’il a commencé à jouer au football avec les enfants du quartier. Il jouait pieds nus comme eux et a appris toutes les règles. De retour en France, notre mère l’a inscrit dans un petit club.” Après une première saison au FC Aubiérois, il évolue sous les couleurs du Pérignat FC avant de rejoindre le club professionnel du Clermont Foot 63. Il fait alors la connaissance d’Yvan Charvillat, éducateur du club qui se souvient : “J’ai côtoyé Charles lors de ses années U10 à U15. Plus particulièrement lors de son année U11 où j’étais son éducateur et responsable de l’école de foot. C’était un garçon très à l’écoute avec une attitude exemplaire. Un passionné. Je n’ai pas souvenir qu’il ait loupé une seule séance. Il avait une bonne technique avec une excellente frappe du pied gauche, et bien sûr, ses qualités athlétiques étaient déjà au-dessus du lot. Il faisait la différence dans la profondeur. Autour des garçons du même âge, il n’avait pas beaucoup de lacune... Peut-être un peu dans les petits espaces et dans sa première touche de balle.”
"Nous sommes partis avec ma mère, lui et moi, rejoindre notre père au Togo, c’est là qu’il a commencé à jouer au football avec les enfants du quartier. Il jouait pieds nus comme eux et a appris toutes les règles"
Après six belles années sous les couleurs du club auvergnat, Charles Abi rejoint alors le centre de formation de l’ASSE en 2015. Une situation particulièrement bien appréhendée par sa famille, en témoigne sa sœur : ”Nous avons la chance d’avoir une mère complètement dévouée et quand nous avons su qu’il partirait à Saint-Etienne, elle a quitté Clermont-Ferrand pour le suivre et lui offrir un cadre de vie rassurant. Même si Clermont n’est pas loin, nous avons tous pensé que c’était une bonne décision pour lui et sa (future) carrière.” Après des performances convaincantes en U17 Honneur, il évolue la saison suivant sous les ordres de Jean-Philippe Primard au niveau national et fait même quelques apparitions en U19 avec Julien Sablé (2 buts). Titulaire lors des quarts de finale du Championnat U17N aux côtés de William Saliba, il voit alors sa saison s’achever sur une élimination du côté de Monaco (0-2). L’année suivante est l’année de la confirmation. Il inscrit six buts en U19N et fait ses premières apparitions en Réserve, participant à la remontée des Verts en National 2. Des prestations, combinées à ses performances en Equipe de France, qu’il côtoie depuis les U16, qui poussent alors le club à se pencher de près sur sa situation. Le 26 avril 2018, l’ASSE officialise donc sa première signature professionnelle jusqu'en 2021. Un changement de dimension qui ne surprend pas son ancien éducateur du côté du CF63 : “Nous voyons souvent passer de bons joueurs mais à cet âge-là, il est impossible de prédire l’avenir. Bien sûr, quand nous avons vu que ses performances continuaient en U13, en U15 et qu’il partait à l’ASSE, nous avions bon espoir qu’il pourrait signer pro un jour. Encore aujourd’hui, son parcours est suivi. Tanguy TOMAS, un autre de ses éducateurs, et moi-même, avons toujours gardé contact avec lui et sa famille. Nous lui souhaitons la meilleure carrière possible, il est parvenu à obtenir son premier contrat professionnel mais le plus dur et de continuer à exister à ce niveau. Il doit travailler chaque jour un peu plus pour atteindre ses objectifs, continuer à vivre son rêve et à montrer l’exemple aux générations suivantes.”
"Il est parvenu à obtenir son premier contrat professionnel mais le plus dur et de continuer à exister à ce niveau"
Néo-professionnel, Charles Abi découvre le groupe pro et profite en décembre dernier des nombreuses absences pour fouler une pelouse de Ligue 1 pour la première fois dans sa jeune carrière. Un événement forcément marquant, pour lui, comme pour sa sœur et l'ensemble de ses proches : ”Lors de sa première en Ligue 1, j’étais à Paris dans un café quand mes parents m’ont appelé pour me signaler à la mi-temps, qu’ils avaient vu Charles s’échauffer sur le côté. Même loin d’eux et de lui, j’ai ressenti une immense fierté et j’ai reçu beaucoup de messages d’amis fans de football qui l’avait reconnu. Nous avons enregistré le match et même imprimé des captures d’écran.” Désormais, l'attaquant qui fêtera ses dix-neuf ans dans quelques semaines s'épanouit grâce au football. De quoi rendre sa famille fière : "Ce qui me touche le plus c’est de voir la concrétisation de son rêve. Dès petit il voulait être footballeur. Au début, nous ne le prenions pas vraiment au sérieux, nous sommes sportifs dans la famille, mais jamais personne n’en a fait son métier. Le voir sur le terrain en Ligue 1, c’est revoir tous ses efforts et toute sa passion. Il a beau être bien plus jeune que moi, c’est un garçon assez mature, gentil, drôle et avec le cœur sur la main. Il est une source d’inspiration. Je lui souhaite de pouvoir jouer le plus longtemps possible. Il est heureux, il a envie, il travaille et ça se voit ! Peu importe le club, je veux juste qu’il puisse continuer à vivre de sa passion ! Et si tout se déroule bien pour lui, pourquoi pas lui souhaiter des sélections en équipe de France et une coupe du monde…”
C’est tout ce qu’on lui souhaite.
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