Cinquante Nuances de Green

Propulsé numéro 1 dans les cages de l’ASSE en avril 2021 lors d’une rencontre face à Nîmes, Etienne Green n’a pas laissé passer sa chance. Pour sa première titularisation en L1, il arrête un penalty et permet aux Stéphanois de remporter la rencontre (0-2). Numéro 3 dans la hiérarchie en début d'année derrière Moulin et Bajic, Green a la confiance de Puel qui le maintient dans les buts pour la fin de saison, les Verts se sauvent et finissent à la 11ème place du championnat, Green lui, touche du bois (ndlr : 8 poteaux sur les huit derniers matchs de championnat) et marque les esprits. Il prolonge son aventure avec l’ASSE pour les trois prochaines saisons (2024) puis pour une année supplémentaire quelques mois plus tard (2025), le début d’une belle histoire en vert semble alors s’écrire pour le natif de Colchester.

Attachant, le nouveau chouchou des supporters (ndlr : il est le joueur qui vend le plus de maillot au club) débute la saison 2021/2022 avec un statut et un rang à confirmer. Encadré par Claude Puel et André Biancarelli son entraineur, Etienne Green connaît un début d’exercice délicat avec les Verts, il dispute 15 matchs et encaisse quasiment deux but de moyenne par rencontre (27 buts concédés). Dans un début de saison catastrophique, les Verts basculent avec 12 points à la trêve, Claude Puel est remercié, Green se blesse au coude début décembre et l’ASSE lui cherche un remplaçant pour la seconde partie de saison. Paul Bernardoni arrive alors en prêt d’Angers sous les ordres de Pascal Dupraz pour terminer l’année. Moins "Stéphanois" et moins apprécié que Green, son rendement lui est reproché, il encaisse 40 buts en 22 rencontres chez les Verts. Un ratio par match similaire à celui de Green sur le début de saison (1,8/match). Insuffisant pour un club qui court après son maintien depuis trois saisons, les Verts sont relégués, Green absent sur la seconde partie de l'année, jouit toujours d’une belle cote de popularité chez les supporters et au sein du club, il est décidé de lui donner les clés des cages en L2 pour 2022/2023.

Pour cette nouvelle saison, Etienne Green fait un choix très symbolique : porter le numéro 42. Celui qui avait déjà les faveurs des supporters voit sa notoriété grandir un peu plus. Alors qu’on invite gentiment tous les responsables du fiasco de la relégation à partir voir ailleurs durant le mercato, Green, pourtant acteur majeur du début de saison catastrophique sous Puel, semble ne jamais avoir été aussi indispensable à l’ASSE. Certains observateurs évoquent même un capitanat possible durant la préparation. Batlles plus rationnel, choisira Anthony Briançon. Si les Verts cherchent une doublure pour faire grandir Green et le mettre en concurrence, c’est dans une tranquillité toute relative qu’il démarre la saison, et pour cause, convaincants lors de la préparation, Nabil Ouennas mais surtout Noah Raveyre ont marqué de gros points dans l’esprit de Laurent Batlles. Il ne tient donc qu’à Green d’affirmer son statut de numéro un dans les buts de l’ASSE auprès de son nouveau coach. Raté. Les Verts sombrent à Dijon face à un adversaire mieux préparé, Green encaisse ses deux premiers buts de l’année (2-1). Même constat face à Nîmes (1-1) la semaine suivante puis à Rouen contre QRM (2-2) où Green sort malgré tout une jolie parade en fin de match pour préserver le point du nul. En déficit de résultats depuis la reprise, l’ASSE accueille Le Havre dans le Chaudron, dans un match qui va tourner au cauchemar.

Réduits à 9 après les expulsions de Briançon et Cafaro, les Verts se retrouvent à 8 après une sortie en retard et non maitrisé de Green à 30 mètres de ses buts. Le jeune portier stéphanois écope de deux matchs de suspension. L’ASSE en profite pour accélérer sur le dossier de la doublure et c’est Matthieu Dreyer de Lorient qui vient rejoindre la confrérie des gardiens de l’ASSE. Sans briller, Dreyer prend 4 points en deux rencontres face à Valenciennes (2-2) et contre Bastia (5-0). De retour de suspension et alors que la question de la hiérarchie se pose à L’Etrat, Green est conforté dans son rôle de numéro un par son coach, Laurent Batlles. Malmenés à Pau, les Stéphanois basculent pourtant en tête à la pause, pour son retour Green connait un match relativement tranquille mais à l’heure de jeu, alors que les Verts reculent, un ballon part dans le dos d’une défense peu inspirée... Green s’avance et ne maitrise pas sa sortie sur Erwin Koffi aux abords de sa surface de réparation. Double peine, carton rouge et égalisation paloise sur coup-franc dans la foulée. Seconde expulsion pour Green cette saison (en 5 matchs), la troisième de sa carrière.

Réunie ce mercredi, la commission de discipline de la LFP a décidé une nouvelle fois d'une sanction de deux matchs de suspension contre Etienne Green, comme ce fut le cas après le match face au Havre. Il manquera donc la rencontre contre les Girondins de Bordeaux ce samedi, ainsi que le déplacement à Guingamp avant la trêve internationale. Green ne sera éligible à un retour à la compétition que lors de la réception de Grenoble en octobre. Il n’a plus disputé une rencontre dans son intégralité depuis le début du mois d'août. Son remplaçant, Matthieu Dreyer aura de nouveau deux matchs pour se montrer convaincant. Si c’est bien dans un rôle de doublure qu’il a débarqué dans le Forez, Etienne Green lui a entrouvert la porte de la hiérarchie pour la seconde fois cette saison. Il conviendra de connaitre la position de Laurent Batlles sur cette dernière au début de l’automne, après les deux matchs de suspension purgé par Etienne Green, mais si Dreyer prend de nouveau des points, le choix s’annonce déjà difficile.

Convaincu par le talent de son jeune portier, l’ASSE devrait pour autant lui reconduire sa confiance, aussi, parce que sous contrat jusqu’en 2025, Green qui a choisi la sélection anglaise pourrait rapporter gros à son club formateur dans le futur. Outre-manche son nom a été évoqué dans des clubs de Championship (D2 anglaise) durant l’été, trop tôt pour Etienne Green qui veut d’abord s’imposer avec l’ASSE. Auteur d’une entrée fracassante dans le monde professionnel à l’ASSE, il lui appartient désormais de convaincre dans le temps chez les Verts. Plus introverti que l’une de ses idoles de jeunesse, Jérémie Janot, Green pourrait prendre exemple sur le numéro 16 le plus célèbre de la Loire. En son temps, Janot avait du composer à de nombreuses reprises avec la concurrence d’un club du standing de l’ASSE avant de s’imposer durablement chez les Verts et dans le cœur des supporters, car pour devenir le chouchou de Geoffroy-Guichard, il ne suffit pas de porter le numéro 42.

Statistiques d’Etienne Green avec l’ASSE : 

• 2020/2021 : 8 matchs, 8 buts encaissés (1/m), trois clean sheets.
• 2021/2022 : 15 matchs, 27 buts encaissés (1,8/m), un clean sheet, un carton rouge.
• 2022/2023 : 5 matchs, 8 buts encaissés (1,6/m), un clean sheet, deux cartons rouges. 
• 6 victoires avec l’ASSE en 28 matchs disputés dans sa carrière, 4 lors de sa première saison, 2 l’année dernière, aucune cette année. 
• 28 matchs, 43 buts encaissés - 1,53 but(s) encaissé(s) par match (Ce total ne prend pas en compte les buts encaissés (7) par l’ASSE après ses trois expulsions)