Comment l'ASSE a manqué Kolo Muani

Pros | Publié le par Joris | 13 commentaires

Finaliste de la dernière Coupe du Monde avec les Bleus, l'attaquant Randal Kolo Muani raconte au Canal Football Club comment il en est arrivé là. Un parcours semé d'embûches où différents clubs l'ont refusé comme l'AS Saint-Étienne avant qu'il explose à Nantes et brille désormais sous les couleurs de l'Eintracht Francfort en Bundesliga. 

Randal Kolo Muani : "J'étais fort quand j'étais petit, quand j'ai basculé sur grand terrain c'est là que je devenais un joueur basique. On me regardait, on disait : "Ah, il est là lui" mais c'est tout. À 17 ans je n'avais pas de licence mais je m'entrainais à Neuilly-sur-Marne et après je faisais des tests de gauche à droite."


Justement concernant ces différents essais, Randal Kolo Muani, vice-champion du monde l'année dernière avec l'équipe de France, est passé par le centre de formation de l'AS Saint-Étienne notamment pour effectuer un test, sans succès. C'est finalement du côté de Nantes que ça a fonctionné pour lui : "À Saint-Étienne ça ne s'est pas fait parce que je n'ai pas montré ce qu'ils attendaient de moi. Après je suis allé à Rennes et ça ne s'est pas fait non plus parce qu'il y avait un joueur similaire. Après Rennes j'ai fait Nantes et j'ai eu cette chance-là d'avoir un contrat parce qu'avant Nantes je n'ai rien connu. Si je n'avais pas eu cette chance-là, je ne serais pas là devant vous."

Néanmoins, Randal Kolo Muani n'était pas encore "arrivé" dans le football et a dû encore cravacher comme il le raconte : "Quand on signe un contrat pro, on se dit ça y est on y est. C'est l'erreur qu'on fait tous, tous les jeunes. Je me suis un peu reposé on va dire, j'avais cette étiquette-là, du mec toujours en retard. On s'entraine pour s'entrainer mais je ne faisais pas du rab. Le mec qui s'en fout quoi. Ma famille commençait à me tirer les oreilles, commençait à me dire qu'il fallait que je me réveille. On a demandé un prêt pour que je commence à m'éloigner de mon cocon on va dire. Je suis allé à Boulogne-sur-Mer en National 1. Ce n'est plus le FC Nantes où tu as le petit-déj' le matin, où on te lave des affaires qui sont pliées... Il fait froid, t'es dans le Nord ! Les terrains ne sont pas fameux. Mon deuxième match je prends trois matchs de suspension et quand je reviens de mes matchs de suspension, j'en reprends sept ! Je commence vraiment mal, j'ai été suspendu dix matchs, c'est vraiment énorme, ça m'a vraiment mis un coup. Ça cogitait un peu dans ma tête, je voyais tout le monde avancer et moi je me voyais m'enfoncer clairement. C'est là que j'ai eu ce déclic, où tout a été chamboulé, où tout a commencé avec une révolte. Une bonne claque pour que j'en arrive là."

Une histoire qui pourrait inspirer certains jeunes dans le foot à la fois dans le fait qu'il ne faut rien lâcher pour tutoyer son rêve de près mais aussi dans le fait que signer un contrat pro n'est pas la ligne d'arrivée pour un footballeur et qu'il faut continuer de travailler pour construire sa carrière. Aujourd'hui, Randal Kolo Muani sort d'une saison pleine avec l'Eintracht Francfort : 32 apparitions pour 15 buts et 11 passes décisives en championnat. Dans les différentes coupes, le bilan n'est pas moins bon : six buts en six matchs de Coupe d'Allemagne en plus de trois passes décisives. En Ligue des Champions il a joué sept fois pour deux buts inscrits. Il a également disputé la dernière Coupe du Monde avec la France en jouant trois matchs et en inscrivant un but. Si on peut penser que l'AS Saint-Étienne doit nourrir des regrets d'être passé à côté d'un tel joueur, il convient de rappeler que chaque années des centaines de joueurs sont à l'essai dans les différents centres de formation et que des choix s'imposent. C'est le lot de chaque club de louper des jeunes qui finalement explosent sous d'autres couleurs quelques années plus tard. 

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