Comment les Verts ont transformé une de leurs faiblesses en force ?
Alors que Laurent Batlles le réclamait fréquemment lorsqu'il était sur le banc de l'AS Saint-Étienne, les Verts ont enfin fait des coups de pied arrêtés une de leurs forces. Contre Valenciennes, ils s'en sont une nouvelle fois remis à un corner pour doubler la mise.
Sous Laurent Batlles cette saison, l'AS Saint-Étienne n'avait trouvé le chemin des filets qu'à trois reprises à la suite d'un coup de pied arrêté, hors pénaltys : face à Dunkerque (2-0), Angers (2-0) et Guingamp (1-3) pour la dernière sur le banc stéphanois de l'entraineur.
Pourtant ce dernier ne cessait de réclamer plus d'efficacité dans ce secteur de jeu et travaillait régulièrement ces phases arrêtées comme il le confiait en septembre dernier : "On le travaille énormément, après ce sont les timings… On essaye de se focaliser là-dessus, on en a justement parlé hier avec la cellule de performance. En terme à la fois de corners ou de coups de pied arrêtés qu’on a pour nous, on n’est pas assez performants dans l’aspect offensif mais on en a peut-être moins aussi que l’année dernière notamment en première partie de saison. Ça veut dire qu’il faut peut-être jouer un peu plus haut et être un peu plus performants dans les derniers tiers pour pouvoir se créer des opportunités. C’est un problème de tireurs, d’appels et de prise d’élan pour pouvoir occuper toutes les zones. Aujourd’hui on essaye de le travailler. On a fait des analyses pour savoir s’il fallait tirer rentrant, sortant, malheureusement pour l’instant ce n’est pas ce qui nous ouvre les matchs. Il y a d’autres équipes pour lesquelles c’est le cas, certaines marquent un but tous les trois matchs sur ces phases de jeu là. On n’arrive pas à le faire dans ce domaine-là."
Depuis l'arrivée d'Olivier Dall'Oglio sur le banc stéphanois, ça va mieux sur ces phases arrêtées pour les Verts. C'en est même devenu une force depuis quelques semaines. Les Verts ont marqué sur coup-franc direct à Pau grâce à Chambost (0-1), à la suite d'une combinaison sur corner convertie par Briançon face à Troyes (5-0) puis sur une phase de jeu similaire à Angers (0-3), sur une tête de Cardona suite à un coup-franc de Chambost toujours à Angers (0-3), sur un corner direct de Chambost à Bastia (0-4) et enfin sur une tête sur corner de Cardona à Valenciennes ce week-end (0-2). Six des 18 buts inscrits dans cette deuxième partie de saison l'ont donc été suite à un coup de pied arrêté, soit un sur trois.
Olivier Dall'Oglio révèle comme son prédécesseur travailler beaucoup ces phases de jeu et d'autres détails : "On travaille beaucoup sur ces aspects-là comme je pense chaque équipe. On insiste beaucoup sur les détails, on travaille sur les touches, on travaille sur les coups d'envois. C'est important de ne pas négliger les détails parce que ça fait les différences. Sur des matchs comme ça, on sait que les coups de pied arrêtés sont une arme très importante et que ça peut nous permettre de gagner des matchs. On devient très efficace là-dessus."
Le capitaine Anthony Briançon est revenu sur ces coups de pied arrêtés à l'issue de la rencontre contre Valenciennes ce week-end : "On s’appuie beaucoup sur les coups de pieds arrêtés. On a de bons joueurs de tête et des bons tireurs aussi. On aurait pu en mettre un troisième mais la Monc' (Monconduit) est hors-jeu parce qu'il n’a pas l’habitude de se retrouver là (sourire). On travaille beaucoup en vidéo et sur le terrain, ce qu’a fait la Maç' (Maçon) sur le côté a aussi fait la différence sur le premier but."
Dylan Chambost, un des principaux artificiers en la matière avec sa belle patte gauche a lui aussi évoqué le sujet : "La passe décisive sur le but de Cardona ? Je ne sais pas si c’est une spéciale (rires) mais on travaille beaucoup chaque semaine. Le staff nous montre l’adversaire chaque semaine et ce qu’on peut faire contre eux. Après, à force de répéter on s’améliore, on marque des buts et souvent ça permet de faire le break, c’est une partie non négligeable du foot les coups de pieds arrêtés. On travaille sur le placement de nos adversaires car nous on connait nos zones et nos déplacements. Après, il y a plus de chance que ça finisse sur la tête d’Irvin (Cardona) plutôt que je la rentre directe comme face à Bastia (rires). On est récompensé du travail fait par le staff et les joueurs."