Dall'Oglio : "L'histoire s'est écrite de la plus belle des manières"
La Ligue 1 et l'AS Saint-Étienne ont proposé hier soir un documentaire d'un peu plus de neuf minutes sur la très belle histoire de la saison dernière : le but de la montée en Ligue 1 inscrit par Ibrahima Wadji. Un documentaire intitulé : "La prophétie Ibrahima Wadji".
Blessé quasiment toute la saison, c'est Ibrahima Wadji qui avait pourtant offert la Ligue 1 à l'AS Saint-Étienne et ses supporters lors du barrage retour à Metz en égalisant dans les prolongations (2-2). Une histoire extraordinaire pour le directeur sportif du club Loïc Perrin : "Des fois quand on se persuade de certaines choses, les choses peuvent arriver. L'histoire est extraordinaire. Que ce soit lui qui marque ce but alors qu'il a galéré toute la saison je pense que c'est une juste récompense. (...) Il a été très touché parce qu'il a vraiment galéré et on le sentait très touché et très triste. Il a eu cette force mentale de se dire : "je reviendrais peut-être pour le dernier match." Il a eu un petit temps de jeu et au final c'est lui qui marque, l'histoire est extraordinaire."
Le coach Olivier Dall'Oglio revient sur les coulisses de ce but, où tous les risques ont été pris par le staff : "On savait qu'il pouvait y avoir une opportunité. L'histoire s'est écrite de la plus belle des manières. Un dénouement incroyable et une joie immense. Le club est à sa place maintenant. Tout ce qu'on lui a donné, il nous l'a rendu dix fois plus. Je peux vous dire que ça a été difficile, surtout pour lui. C'est une saison catastrophique pour lui, blessures sur blessures. Par contre, une force mentale incroyable. On a toujours été proches de lui et on lui a fait sentir qu'on était avec lui et que sa détermination un moment donné allait payer. Tout le monde en était persuadé. Que ce soient les joueurs, le staff, les dirigeants. Même les supporters : c'est un garçon qui ne triche pas, qui est toujours à fond. On l'a tellement entouré que je pense qu'il s'est senti très fort et sur le coup très décisif. Effectivement, il n'était pas prévu. Par contre Tarak' Bouzaabia le docteur m'a dit qu'en prenant un peu de risques, il pouvait jouer entre 10 et 15 minutes. J'ai tenté quelque chose, la prise de risque était là mais on ne pouvait pas rester comme ça. On l'a fait rentrer bien plus tôt que prévu et ça a plutôt bien marché."
Plusieurs de ses coéquipiers étaient persuadés que ce serait lui qui donnerait la remontée en Ligue 1 à l'AS Saint-Étienne comme l'évoque Florian Tardieu : "Ibra' c'est quelqu'un qui bosse, j'étais vraiment content pour lui parce que moi aussi quand j'ai vu qu'il était dans le groupe la veille, je suis allé le voir pour lui dire que c'est lui qui allait nous faire monter. C'est ce qu'il s'est passé. Irvin (Cardona) et Dennis (Appiah) lui avaient dit aussi, on a tous cru en lui, au final l'histoire est belle."
Le principal intéressé, Ibrahima Wadji, est lui aussi revenu sur cette belle histoire, lui qui a connu une saison galère : "Ma saison, c'est comme celle de Saint-Étienne. On n'a pas lâché. Je suis venu accomplir le travail qu'on avait commencé au début de la saison. J'étais content pour moi et j'étais content pour le club également. Est ce que je m'attendais à marquer ce but ? Je suis avant-centre, si je rentre sur le terrain c'est pour marquer des buts, c'est mon objectif et mon travail. Je m'attendais à marquer ce but, avant ce match-là, les gens me disaient que c'était moi qui allait marquer ce but. Je leur répondais que je n'étais même pas sur le terrain, que j'étais en salle de kiné, comment un joueur qui est à la salle de kiné peut marquer le but ? (rires) (...) Comment est née cette prophétie autour de moi ? Je ne sais pas (sourire). Le but vient de tout le monde. Les supporters l'ont déjà vu avant que je le marque. Tout le monde me disait 'on le savait' (sourire). L'histoire était déjà écrite. Ils voulaient que je le marque. Tout le monde me souhaitait ça, que je marque ce but-là. (...) La saison dernière était l'une des pires à connaître pour un footballeur. C'était difficile mais au fur et à mesure j'avais beaucoup de soutien de mes coéquipiers et du staff médical. Ça m'a remotivé. C'est pour ça que je n'ai pas lâché, avec ce soutien qu'ils m'ont donné. Ils étaient là, je ne pouvais pas lâcher. Tout le monde était là pour me soutenir."
Ibrahima Wadji souligne l'importance du coach Olivier Dall'Oglio dans sa gestion : "Le coach me parlait souvent, il me disait : "Soignes toi bien, tu vas revenir et c'est toi qui va marquer le but de la montée." Ça aussi c'est important, un coach qui est là à te soutenir alors que tu es blessé quasiment toute la saison. Quand je revenais, il me donnait la chance de jouer."
