Des intermédiaires cherchent à vendre l'ASSE
L'AS Saint-Étienne est en vente, du moins officiellement, de quoi attirer de nombreux intermédiaires espérant profiter de cette vente pour obtenir un joli chèque.
C'est ce qu'explique Tim Keech, cofondateur de MRKT Insights, une société de conseil dans le football qui a participé au rachat par des investisseurs américains de clubs européens dans les colonnes de So Foot. Sur le cas de Saint-Étienne, Tim Keech évoque de nombreux intermédiaires et de nombreuses propositions de vente : "Il faut savoir que tous les clubs du monde ont un dossier d’investissement de dix pages qui explique pourquoi il faut racheter ce club et quel en serait le coût. Et beaucoup d’intermédiaires s’en servent pour trouver un acheteur en espérant prendre 5% de commission si la vente se fait, alors qu’ils n’ont aucun mandat. Je sais que pour Saint-Étienne, il y a eu au moins vingt propositions de vente par le biais d'intermédiaires qui promettaient au potentiel acheteur qu’ils étaient sur le point d’avoir un mandat. Sauf que les repreneurs ne proposaient peut-être que 50% de la valeur du club et les dirigeants actuels n’étaient même pas au courant que quelqu’un était en train d’essayer de vendre leur club dans leur dos."
Concernant l'intérêt des américains pour le football et plus particulièrement les clubs français, Tim Keech détaille les raisons poussant à investir : "D’abord car le coût d’achat des clubs est assez faible, environ 15-20 millions d’euros pour un club de Ligue 2. Et avec un bon actionnaire, vous pouvez faire de Saint-Étienne un club qui joue régulièrement la Ligue des champions, là où en Angleterre, ce n’est possible qu’en achetant très cher des clubs qui jouent déjà les places européennes. Ensuite parce que la France a une incroyable réserve de talents et un système de formation performant. Regardez Toulouse, dans lequel Red Bird a investi. En deux ans, ils ont presque remboursé le coût d’achat du club par la vente de joueurs. En France, les internationaux U16, U17 ou U19 sont répartis sur tous les clubs de Ligue 1 et Ligue 2, là où en Angleterre, ils appartiennent presque tous à cinq ou six clubs.
La France a aussi une connexion unique avec les jeunes talents africains, tout comme le Portugal avec l’Amérique du Sud. Enfin, les Américains regardent les clubs français et se disent qu’ils sont sous-évalués et qu’ils pourraient facilement réaliser bien plus de profits. De manière générale, ils estiment que le football européen n'engendre pas assez de profits en rapport à son exposition médiatique. Il n’y a aucune autre industrie où l’on peut avoir vingt pages sur son entreprise tous les jours dans les journaux locaux. Que ce soit le marketing, les partenariats, le naming et l’utilisation des stades, les ventes de maillot, le branding du club, tout pourrait être bien mieux exploité financièrement selon eux. Et une fois que plusieurs clubs sont rachetés et développés, ce sont les droits TV qui pourront augmenter. Tout ça en ayant des fans, qui sont aussi des clients, dont on est sûr qu’ils resteront fidèles de 7 à 77 ans."
Pour Saint-Étienne, ce ne devrait finalement pas être du côté des Etats-Unis que l'avenir actionnarial se trouve. La vente se poursuit, du moins selon les dires des actionnaires du club qui ont entamé ce processus depuis quatre ans...