Des présidents de Ligue 1 très inquiets mettent la pression sur Canal+

Ligue 1 | Publié le par Joris | 48 commentaires

C'est une situation qui inquiète énormément le football français : la Ligue 1 n'a toujours pas de diffuseur pour la période 2024-2029 et ce à, à peine plus de deux mois de la reprise du championnat. 

Le résultat d'un désir hors sol de son président Vincent Labrune, qui visait tout simplement le milliard d'euros dans un contexte difficile, à l'échelle européenne pour les droits TV. Le dirigeant de football professionnel français avait notamment repoussé une offre de 500M€ de DAZN en début d'année indique L'Équipe. Face à cette incertitude, les clubs de Ligue 1 se trouvent bloqués au moment d'entamer le mercato, la part des droits TV étant importante dans la construction des budgets.


Depuis plusieurs semaines désormais, le football français se heurte à un blocage. beIN Sports est enclin à acquérir les droits pour la période 2024-2029 mais ne peut y aller seul sur un montant encore espéré de 700M€. Canal+, distributeur exclusif de la chaîne qatarie fait la sourde oreille et ne veut pas renégocier son contrat de distribution à la hausse, ce qui permettrait à beIN Sports d'avoir les garanties nécessaires pour s'engager. Maxime Saada, le patron de Canal+ martèle de son côté que le partenaire historique du football français, malmené ces dernières années par Vincent Labrune ne participera pas aux discussions de gré à gré en cours et avisera une fois le processus de vente des droits de la Ligue 1 terminé.


Le plan B envisagé par la LFP, à savoir la création d'une chaîne 100% Ligue 1, d'un montant de 25€ par mois, distribuée de façon non exclusive à tous les opérateurs, est loin de convaincre les acteurs du foot. Ces derniers se montrent d'ailleurs très inquiets et mettent la pression sur Canal+, diffuseur historique du football français, comme l'évoque aujourd'hui L'Équipe. Plusieurs président de clubs de Ligue 1 prennent la paroles ces derniers jours. C'est le cas notamment de celui de Montpellier, Laurent Nicollin, dans les colonnes de L'Équipe : "Apparemment, Canal+ veut tuer le football français. Soit. On prend note. Moi personnellement, je prends note. Si ce n'est pas le tuer, c'est au moins l'affaiblir et lui faire du mal. Peut-être qu'ils estiment qu'on leur a fait du mal (en choisissant Mediapro, puis Amazon Prime Video). Mais dans la vie, quand on se sent lésés par quelque chose, on prend des rendez-vous on discute avec les gens. Moi, je suis juste le président d'un petit club et du syndicat, mais jamais monsieur Saada (le président de Canal+) ne m'a contacté pour me dire quels reproches il a à nous faire. À un moment donné, il faut se mettre autour d'une table et discuter. C'est en discutant que l'on règle les problèmes, pas en mettant la tête sous l'eau de quelqu'un. Et je te sors quand j'ai envie de te sortir pour te laisser un peu respirer... Mais bon, on fera front. On a l'habitude. On se démerdera... C'est ça qu'ils veulent. Très bien."


Le président du club de la Paillade parle même de faillite si aucun accord ne venait à être trouvé : "Rien ne m'inquiète, je ferai faillite, je déposerai le bilan et j'irai faire les poubelles (le métier du groupe Nicollin). Je ne vais pas me prendre la tête. Il y aura peut-être cinq ou six clubs qui feront faillite. Ils seront contents. Ils mettront le rugby le dimanche soir. S'il me manque 20 millions de droits télé... Les gros clubs resteront. À un moment, ils voulaient un Championnat de 10 ou 12 clubs. Ils le feront..."


Il n'est pas le seul à prendre la parole puisque Waldemar Kita, propriétaire du FC Nantes, s'exprime également : "Si quelqu'un vous dit qu'il n'est pas inquiet, il est complètement inconscient. Je suis propriétaire d'un club depuis dix-huit ans, c'est mon argent que j'investis, et au-delà de ça, il y a la passion et le football français que j'essaie de défendre au mieux. Donc bien sûr que je suis très inquiet, la saison prochaine débute bientôt, il y a le mercato, l'avant-saison. (...) Beaucoup vont grandement souffrir, imaginez un Championnat à trois ou quatre ! Je pense que ce n'est bon pour personne. (...) Je ne vois pas d'autres solutions possibles. Je suis malheureux, Canal est là depuis le début, elle a commencé avec le foot. C'est une société française. Cela ne peut pas s'arrêter de la sorte."

L'ancien stéphanois, Damien Comolli, désormais à Toulouse, prend également la parole : "Je ne comprends pas comment on peut dépenser des centaines de millions pour acheter les Coupes d'Europe (480 M€ par jusqu'en 2027 par saison pour C1, C3, C4) et ne pas donner les moyens aux clubs français. La saison dernière, on a vu qu'en nous donnant les moyens, l'OM, le PSG, Lille, le Téfécé ont obtenu des résultats."

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