Depuis trois ans, Mustapha Bayal Sall préfère qu’on l’appelle par son prénom (Bayal) au lieu de son nom (Sall).C’est une anecdote, mais Bayal Sall qui change un pan de son identité, c’est un peu le Bayal Sall d’hier soir qui après une succession de hautes performances cette saison, s’est effondré comme un château de sable en marée montante (ASSE-Lyon 1-4, 23e journée de Ligue 1).
La 23e journée était en effet marquée par le 101e derby entre Saint-Étienne et Lyon.
Vainqueurs à l'aller (0-1) de la 100e, les Verts avaient pourtant bien l'intention de remettre le couvert pour le match retour.D’autant plus que cette saison, les Verts sont classés devant l’OL avant le match retour (c’était déjà le cas à l’aller) !Ce qui n’était plus arrivé depuis très longtemps (1982).
Même s’il n’est pas originaire de la région rhodanienne, Jérémy Toulalan avait été clair la semaine précédant la rencontre : « Le derby est un match très important pour certains supporteurs qui préféreraient perdre le championnat et gagner les deux confrontations. Je vais en décevoir quelques-uns, je préfère perdre les deux derbies et être champion. Pour nous cette année, ça ne se passera pas de toute façon comme ça puisqu’on a perdu le premier match ! C’est d’ailleurs très bête d’avoir perdu ce match : on a dû faire cinq ou six poteaux, alors que Saint-Étienne avait eu une ou deux occasions et marque. C’est terrible de perdre comme ça, et ça a été dur à vivre. » (Toulalan)
A Lyon, on était conscient qu’une deuxième défaite face aux Verts la même saison aurait fragilisé Claude Puel, toujours à la recherche d’un titre depuis qu’il a succédé au duo « Alain Perrin - Christophe Galtier ». Un derby est toujours un match particulier, et ceux qui en ont disputé s'en souviennent. Un exemple ?
Jérôme Alonzo : « L’ambiance est particulière, c’est sûr. Ce sont deux matches à part. Lens-Lille, ce n’est pas mal non plus, surtout lorsque cela se joue à Bollaert car le Stadium de Villeneuve d’Ascq est plutôt froid. J’ai connu le derby avant de vivre les PSG-OM. On vit un truc qui peut s’apparenter à la peur mais à la peur du sportif de haut niveau. Si un jour un gamin me dit qu’il n’a pas peur avant un derby, je lui répondrai de passer très vite à autre chose. Tout ce qui précède vous prend aux tripes. La dernière nuit est pénible. Je ne parvenais pas à dormir, je regardais la télé ou un DVD jusqu’à deux heures en attendant que sommeil me fauche. Lorsque la lumière s’éteint tu penses à plein de choses. Moi, c’était à Sonny Anderson ou Coupet. » (Alonzo, ancien gardien des Verts).
La phase de rédemption de Dimitri Payet est terminée. Laissé à la disposition de l'équipe réserve le week-end dernier (buteur avec la CFA), le milieu de terrain offensif stéphanois effectuait donc son retour en équipe première. C'est Christophe Galtier qui avait annoncé cette information lors d'une conférence de presse publique : « Dim’ est sérieux à l’entraînement et a réalisé un excellent match, dimanche dernier, en CFA. Il sera là samedi soir. » (Galtier)
Alors que sa direction lui demandait de faire des excuses publiques, après son faux départ vers Paris, Dimitri Payet s'est présenté en conférence de presse jeudi sans montrer de signes de remord… « J'ai réintégré le groupe. J'ai retrouvé du temps de jeu avec l'équipe réserve et j'ai eu l'a chance de marquer. Cela m'a fait du bien. Aujourd'hui, je me concentre sur les prochains matches. C'est l'objectif qu'on s'est fixé ensemble avec le club. Contre Lyon, une victoire serait l'idéal pour tout le monde, cela nous rapprocherait de l'objectif : le maintien.» (Payet)
A deux jours du derby, Bafé Gomis avait lancé une petite pique à l'attention de son ancien club. « On n'avait pas grand-chose à se reprocher à l’aller et cette défaite fut un mal pour un bien. La défaite a affecté les joueurs, les dirigeants et les supporters, mais cela nous a mis une grande gifle. J'ai presque envie de dire merci aux Stéphanois. Par la suite, on a vu un grand Lyon qui a enchaîné treize matches sans défaite.» (Gomis)
Une petite provocation de bon ton avant un derby.Gomis n'oubliait pas de préciser que les Lyonnais se rendent à Geoffroy-Guichard «…avec une grande humilité.» (Gomis) Interrogé sur la pique de son joueur, Claude Puel n'avait pas vraiment abondé dans le même sens :
« Dire merci aux Stéphanois ? Je ne vais pas m'aventurer sur ce chemin. » (Puel.)Dans la foulée de son premier doublé inscrit en Ligue 1 à Montpellier samedi dernier, Emmanuel Rivière s’est lui aussi longuement exprimé avant le 101e derby : « Mon objectif cette saison est de faire mieux que la précédente où j'avais inscrit 8 buts en Championnat. Là, j'en suis à 6, je suis donc dans les temps. Je me suis fixé la barre des dix buts, j'aimerais même la dépasser. Après, ce sera du bonus. Mon premier doublé est tombé à point nommé, pour moi et le club. Il nous permet de bien lancer cette deuxième partie de saison et de rester dans le rythme des équipes de tête, à l'affût, juste avant le derby face à Lyon. Pour moi, les matches face à Lyon ont une saveur particulière c'est vrai, car c'est à Gerland que j'ai fait mes premiers pas en Ligue 1 (Lyon-ASSE 1-1, en février 2009). Et puis il y a bien évidemment le 100e derby remporté cette saison. Un super souvenir. Mémorable même. On avait su garder le score avant que Payet nous offre la victoire. Devant nos supporters qui avaient fait le déplacement, c'était fabuleux ! On est là au pied du podium à égalité de points avec Lyon. L'objectif, c'est de se rapprocher le plus vite possible des 42 points pour valider notre maintien. Ensuite, on pourra se permettre d'afficher d'autres ambitions. On a encore en tête les saisons difficiles que l'on vient de vivre, c'est normal d'être prudents. Maintenant, Saint-Étienne est un grand club, on mérite de jouer l'Europe. Pour les supporters, pour nous aussi, ce serait une belle récompense. Mais il faut s'en donner les moyens. Le retour de Dimitri ? Il s'est expliqué devant le groupe. On l'a bien accueilli dans le vestiaire. On n'a pas à le juger. C'était une décision personnelle. On lui a dit ce qu'on avait à lui dire, qu'on attendait qu'il se remette au service du collectif. Il s'est remis au travail. On lui a pardonné. On est passé à autre chose. On sait que l'on va avoir besoin de lui dans les semaines à venir. » (Emmanuel Rivière)
Saint-Étienne et Lyon n'avaient beau être séparés que d'un but au classement, ce 101e n'a pas inspiré les mêmes excitations de part et d'autre. Si l'espoir d'une deuxième victoire dans la saison avait (trop) envahi le Forez (on y reviendra plus loin), ce qui aurait été une première depuis la saison 1981-82 (dernière de Platini sous le maillot vert), les préoccupations lyonnaises sont en revanche restées plus terre-à-terre, moins enflammées.
Il s'agissait surtout d’insister sur le titre de champion de France et de tenter de réduire l'écart de 7 points sur le leader Lille : « Ce rendez-vous arrive à point nommé pour donner un coup de fouet au classement et frapper les esprits. Il y a aussi l'aspect affectif. L'ASSE n'avait plus gagné à Gerland depuis des lustres et on a envie d'effacer tout cela dans ce match retour.» (Aulas)
Les Lyonnais ont reconnu que le succès des Verts à l’aller les avait piqués dans leur orgueil : « On est tous des compétiteurs, on haït la défaite. On va se déplacer à Geoffroy-Guichard avec les valeurs et les vertus propres aux Lyonnais.» (Bafétimbi Gomis)On a parfaitement ressenti ce désir de revanche et cette volonté tenace de rebondir hier soir dans les rangs et les têtes du le voisin lyonnais. Une nouvelle défaite de Lyon hier soir dans un 2e derby d’affilée n’aurait plus faire rire le président provocateur de l’OL. L’avantage du derby réside dans le fait qu’il n’y a pas besoin de grands discours pour mettre les principaux acteurs dans le bain.
La motivation arrive toute seule, sans grands discours.
Christophe Galtier avait tenu à soigner son niveau en « histoire de l’ASSE » : « C’est le derby. Un match particulier pour nos supporters et pour tous ceux qui aiment ce club. C’est également un match particulier pour les joueurs et le staff car la dernière victoire de l’ASSE à domicile face à Lyon remonte à loin (1994). Et l’ASSE n’a plus réalisé le «doublé» lors d’une saison de L1 face à l’OL depuis près de 30 ans (1981-1982). On souhaiterait le refaire, samedi soir. Cela prépare une causerie. Mais, l’enjeu, ce sont les trois points. L’enjeu de ce match, c’est de rester dans le bon wagon et devant Lyon. Un succès face à Lyon nous rapprocherait vraiment de l’objectif initial du maintien. » (Galtier)
Les 20 premières minutes de ce derby d’hier soir furent à sens unique : les Verts étouffèrent Lyon. L’agressivité et le gros pressing exercés par les Verts permirent de mettre l’OL sous pression. Saint-Étienne osait, jouait et on en était même au stade où on se demandait bien combien de temps nos protégés allaient jouer à un tel niveau physique !
Mais ce matin, on pense unanimement que les Verts sont partis trop fort dans ce derby.
Surtout, Lyon s’attendait à ce scénario et nous avons certainement été un peu trop naïfs dans notre façon d’aborder cette rencontre (on y reviendra également plus loin).
D’ailleurs à la 13e minute (chiffre porte-malheur), sur un coup franc excentré côté gauche, Payet trouvait Bocanegra au premier poteau. L'Américain devançait Toulalan, coupait parfaitement la trajectoire du ballon. Lloris s'inclinait sans broncher.
La panthère était partie pour manger du Lyon. Grossière erreur. Certes, Lyon n’est pas dans son assiette lorsqu’il est à ce point pressé dans ses derniers retranchements.
Mais l’expérience prouve qu’aucune équipe (même le grand Barça de Pep’ Guardiola !) ne peut jouer sur un tel rythme (imposé par l’ASSE) pendant une heure trente. Il faut avoir autre chose à proposer en magasin.
Dans les temps faibles concernant l’équipe adoptant un pressing extrêmement élevé d’emblée (n’ayant que cela à proposer), on voit vite où le match risque (malheureusement) de se diriger. Les nombreuses pénétrations stéphanoises ne furent jamais conclues, par manque d’efficacité. Une tête de Loïc Perrin sous la barre, une tête de Marchal légèrement trop croisée, une frappe (cadrée) enroulée de Rivière, les alertes se succédèrent sans faire évoluer le tableau d’affichage. Et c’est sur ce plan-là précisément que Saint-Étienne a perdu le derby par trois buts d’écart. A la 28e minute de jeu, alors que le pressing stéphanois retombait petit à petit, sur le premier corner de la partie pour l'OL, Gourcuff déposait son ballon au coeur de la surface. La balle fut mal repoussée par Bayal. Bafé Gomis en profita. Il prit sa chance en pivot au point de penalty. Sa frappe limpide transperça toute la défense stéphanoise et alla mourir dans les filets de Jérémie Janot.
Cette égalisation imméritée donna un premier coup de massue sur la nuque des joueurs foréziens.Car dominer outrageusement, se créer des tas d’occasions, mais arriver à la demi-heure de jeu avec un score de 1-1, il était de plus en plus certain que le scénario allait tourner avantageusement pour Lyon. Contre le cours du jeu donc, Sainté mit un premier genou au sol. Sur cette égalisation, Bayal et Janot sont hors sujet. Ils n’ont aucune maîtrise de leur jeu respectif : un gardien qui sort doit toucher le ballon (au minimum) et un défenseur central qui reçoit le ballon sur lui, doit avoir le réflexe de mieux le dégager. Or, les deux joueurs ont offert un bâton pour se faire battre.
C’est le retour de nos deux syndromes préférés : les sorties manquées de Janot (d’où des échanges violents sur le sujet avec Larqué récemment dans la presse…), et les coups de pieds arrêtés qui se transforment en but contre nous.Les non supporters de Lyon ou Saint-Étienne se dirent : quel beau match ! Chouette, 1-1, reprise du suspense ! Or, un supporter stéphanois bien concentré sur son affaire, qui connaît bien son équipe, devine que le scénario tourne au vinaigre…et c’est ce qui est survenu.La grosse intensité stéphanoise tenta de se remettre en place, mais on sentait que la machine était grippée.
Le mental en a pris un coup.
Tant d’efforts pour un score de 1-1, les joueurs on inconsciemment lâché prise, peu à peu.
La récupération des ballons restait pourtant le fort des Stéphanois. Les Lyonnais prirent l'avantage de nouveau contre le cours du jeu, car en 45 minutes de la première mi-temps, l'OL ne s'est montré dangereux que sur deux coups de pied arrêtés ! A la 40e minute, Gourcuff bottait le même corner que celui ayant conduit à l’égalisation. Bayal déviait du bras la trajectoire du ballon au premier poteau !En sautant, le défenseur central forézien catapulta en effet involontairement le ballon au fond de ses propres filets.
Bayal Sall comprit que ça n’allait pas être sa soirée…
Quand en face de vous, le jeu lyonnais présente quasiment du néant, mais que vous regagnez le vestiaire à 1-2, vous devinez aisément que le derby vous a échappé définitivement.Ce jeu fougueux des Verts a été inefficace au compteur.
De quoi se poser des questions. Ne faut-il pas aborder un derby avec un brin de prudence ?
La (sur-)confiance, pied au plancher, tête baissée, n’est pas toujours le meilleur des alliés. La preuve.Ce match a échappé à Saint-Étienne.
Tel un coq attrapé aisément mais qui se débat de toutes ses ailes et ses forces, le fermier a fini par perdre le contrôle de l’animal, et il s’est envolé. D’aucuns pensaient à la mi-temps que le scénario prenait le chemin du 2-2 de la saison 2000-2001 (le 6 septembre 2000, les Verts et l’OL s’étaient rendus coup pour coup : Stéphane Pédron répondait à la 11e minute de jeu à l’ouverture du score se Sonny Anderson une minute auparavant (10e), puis le 1-2 de Marlet (41e minute) trouvait la réponse de Lionel Potillon de la 50e minute ! On espérait ce type de scénario, mais il fut tout autre…
Les joueurs foréziens, éreintés par la première mi-temps, revinrent sur la pelouse avec la bonne intention de revenir à 2-2, comme en 2000 !
Ce derby tenait toutes ses promesses dans le jeu, même si le scénario demeurait cruel pour des Stéphanois archi-dominateurs. « L'OL a su se montrer réaliste en inscrivant deux buts sur ses deux premières occasions. Là est toute la différence entre un club qui joue la Ligue des champions depuis plus de dix ans de suite, et un club en pleine construction. » (Courbis)
« Oui, Lyon a été malmené pendant 25 minutes et après ? On a surtout remporté le derby en portant 4 coups fatals… » (Bernard Lacombe)
En seconde période, l’OL jouait plus haut et en bloc équipe. Curieusement c’est Lyon qui gagnait le combat du pressing. La baisse de régime des Verts (moins de vitesse dans le jeu et moins de percussion) fut fatal également.Une frappe soudaine de Sako réveilla les esprits. Puis une tête de Rivière mal ajustée sur un caviar de Payet, nous fit croire à un réveil salvateur.Le mal était fait depuis longtemps.Les Verts eurent moins de solutions en seconde mi-temps, le jeu dans la profondeur devint de plus en plus difficile. On sentit de plus en plus d’impuissance offensive. Les Lyonnais restaient dangereux en contre. Tous les espaces étaient colmatés par le bloc équipe rhodanien.
On peut néanmoins dire que le jeu fut très équilibré en 2e période, malgré l’ampleur du score final.
Sall soirée pour Bayal qui fut encore à côté de la plaque sur le 3e but lyonnais : sur un très long dégagement de Lloris, Bayal n'appuyait pas assez sa remise de la tête pour Janot. Bastos à l'affût devança Bocanegra pour crucifier Jérémie Janot à bout portant.
La messe était définitivement dite.On ne sentit plus la moindre réaction forézienne après le « festival de Bayal », qui en trois actions, offrit le derby à Lyon.Le réalisme lyonnais acheva Saint-Étienne, un coup de feu à bout portant sur la tempe aurait fait le même effet.Batlles manquait lui aussi de réussite sur sa frappe (trop bien) cadrée.
Lloris était dans un grand soir.On a eu de nombreuses occasions qui n’ont servi à rien puisque sans efficacité au vu du compteur « buts ». Ce sont toutes ces occasions qui auraient dû être transformées pour permettre de l’emporter.
On a senti un Lyon vexé par le scénario du match aller et qui a parfaitement remis Saint-Étienne à sa place en inscrivant (pour le fun, pour l’histoire, pour les amoureux des statistiques) un 4e dernier but (pour une fois sans responsabilité pour Bayal Sall). Sur un corner frappé en deux temps, Toulalan profitait de l'apathie de la défense stéphanoise pour glisser le ballon à Delgado. L'Argentin centrait tranquillement pour Briand, seul au second poteau, qui n'avait plus qu'à pousser le ballon (1-4). A deux reprises (une frappe et un vrai face-à-face) Sanogo eut l’occasion de réduire un peu l’injuste écart.
Les chiffres sont affligeants : 10 occasions vertes 1 but, 5 occasions lyonnaises 4 buts !
Ce réalisme lyonnais est aussi froid que son public et sa ville. La défense stéphanoise fut aux abois dans la dernière demi-heure du match. Les Verts sont donc corrigés à 1-4, et c’est ce que retiendra l’histoire. Comme au match aller, on ne retiendra que le score et pas la manière.
Ce score est triste car le jeu forézien a été globalement emballant.L’ASSE a payé cash ses errements sur coup de pied arrêtés en première période. L'OL efface un peu l'affront subi au match aller, et peut remercier Lloris, son sauveur pendant 90 minutes. Lyon marque 4 buts dans le Chaudron pour la 1ère fois de l’histoire.Vraiment une « Sall soirée » pour un peuple vert écœuré.
COUP DE MOU ET PANNE SEXUELLE
« Refaites-nous bander ! »On attendait que ça ! De pouvoir ériger fièrement nos « membres » ! Je pense bien évidemment à la banderole déployée à L’Etrat.En effet, des supporters avaient accroché une banderole encourageant les joueurs à reproduire le même résultats qu'à aller. « 12 février 2011 : refaites nous bander », pouvait-on ainsi lire.
Un message qui a fait sourire Christophe Galtier.Pourvu que ce matin, ladite banderole ait été retirée pour le décrassage…Christope Galtier avait pourtant assuré que son équipe ferait « tout pour satisfaire ses fans. » (Galtier)
On a vu le contraire hier soir. « Vous pouvez la laisser toute la semaine accrochée au grillage. C’est bien, ça me plaît. C’est limite vulgaire, mais c’est bien. Et si on n’y arrive pas, on prendra des petites pilules bleues ! » (Galtier)
L'entraîneur stéphanois savait pourtant (un excès de confiance peut-être) que les Verts n'ont pas remporté leurs deux matchs de la saison contre Lyon en championnat depuis 1981-1982. Autant dire une éternité.
Souvent tabou dans le couple, la panne sexuelle est un trouble plutôt courant, surtout chez les hommes. Elle empêche ce dernier à parvenir à l’érection pendant un rapport sexuel. La panne sexuelle peut relever de causes psychologiques (perte de confiance en soi, angoisse, dépression). Rien de tout cela n’habitait les esprits stéphanois pourtant avant cette rencontre.Comme le dit sur le ton de la boutade Christophe Galtier (pilules bleues), il existe des traitements médicamenteux pour pallier ces troubles. Bien sûr, des choses bien plus graves se déroulent à l’heure actuelle en Egypte et en Tunisie.
Or, parfois, on a envie de se mettre la tête sous la couette pendant une semaine pour ne plus parler de ce derby.Une grande frustration nous occupe l’esprit aujourd’hui, au point où se couper du monde semble être la meilleure solution.Il va vite falloir faire le deuil de ce scénario épouvantable.A comparer, le 4-0 subi à Gerland (lorsque les joueurs lyonnais s’étaient peint les cheveux en rose…) n’avait souffert d’aucune contestation tant Janot et les siens s’étaient fait promener, humiliés pendant 90 minutes.
Or, un vrai goût amer salive nos bouches ce matin.
Jouer aussi bien, se procurer autant d’occasions, mais finalement perdre 1-4, cela relève presque du surnaturel. Pendant une semaine au moins, on va avoir besoin de se soigner, de se détacher du football, car notre passion pour notre club nous rend fous !Hier soir, on domine outrageusement mais on s’incline lourdement, quelque chose ne tourne pas rond !
Certes, battus à l’aller (certes injustement) à Gerland, les Lyonnais avaient à coeur de venger l’affront.
Ainsi, dans les tribunes de Geoffroy-Guichard, Jean-Michel Aulas savourait son plaisir (il montra 4 doigts de sa main droite au Kop nord) au coup de sifflet final !
Au cours du match, un supporter stéphanois présent dans la tribune officielle est venu remettre un cadeau au président de l’Olympique Lyonnais. Après vérification, il s’agissait d’une Playstation one, référence évidemment aux propos de Jean-Michel Aulas qui après la défaite à l’aller avait expliqué devant ses supporters que les Verts ne connaissaient la Ligue des Champions que sur cette console de marque SONY.
Après la rencontre, le patron de l’OL, après avoir reconnu qu’il avait été légèrement inquiet en recevant le paquet, il en a remis une couche sur ce sujet : « Les joueurs de Saint-Étienne et le coach ont été exemplaires, un peu plus que la sécurité d'ailleurs. Quand on vient m'apporter quelque chose dans la tribune officielle qui ressemble à un objet assez agressif, on se dit qu'il y a peut-être des fuites. Normalement, n'importe qui ne peut pas accéder à cette tribune. Je ne sais pas ce que c’était, j'ai eu peur. J'ai cru que c'était un objet contondant, mais on vient de me dire qu'il s'agissait d'une Playstation. Les supporters se sont souvenus qu'ils ne jouent pas la Ligue des champions alors qu'on la joue tous les ans depuis douze ans. Mais ce n'est pas grave, l'essentiel était d'avoir deux belles équipes ! Non, ce n’est pas une revanche, mais une satisfaction. Nous avons battu une très bonne équipe de Saint-Étienne pour laquelle le score est sévère. Par contre, je ne suis pas satisfait de la sécurité. Un spectateur que je ne connaissais pas m’a apporté un colis en première mi-temps. J’ai été insulté de manière innommable. Ce n’est pas normal. C’est pourquoi, à la fin du match, j’ai indiqué le score aux spectateurs.» (Jean-Michel Aulas)
Pour son premier match depuis son « coup de Trafalgar » lors du dernier mercato, Dimitri Payet n’a pas réellement connu la réussite qu’il avait eue à l’aller : « On est déçu parce qu’on mène au score et qu’on prend deux buts sur des coups de pied arrêtés alors que Lyon ne s’était pas créé d’occasions. Ensuite, on court après le score et ce n’est pas évident contre une équipe comme l’OL. La déception, c’est surtout de ne pas avoir pris de point. Et en plus le score ne reflète pas le match. » (Payet)
« Est-ce qu’on a rendu la monnaie de la pièce aux Stéphanois ? Oui et d’une plus belle monnaie. Le match aller aurait pu aboutir à ce score également. Nous avons eu une entame difficile. L’équipe stéphanoise était très généreuse et nous a mis sous l’éteignoir. On prend un but sur coup de pied arrêté assez vite mais on n’a pas paniqué et on a laissé passer l’orage. Derrière on a su revenir au score sur des corners, des situations sur lesquelles on avait insisté avant le match. On a su faire preuve de caractère, avec également de la qualité. Sur la deuxième partie de la première mi-temps, on a repris le dessus en terme de maîtrise technique. On a subi au retour des vestiaires mais c’était voulu, même si on n’aurait pas voulu que ce soit autant. Mais les Stéphanois n’ont pas été vraiment dangereux et, en contre on a su finir le match. Bravo aux joueurs, c’est très bien et c’était mal parti. Ils ont eu beaucoup de caractère et vraiment envie de faire une grosse perf’ ici. On a fait preuve de pas mal d’expérience et notre milieu de terrain a bien travaillé. Il fallait rattraper ici les deux points perdus contre Bordeaux. Mon président est heureux. » (Claude Puel)
« C’est une grosse déception pour les joueurs qui ont fourni beaucoup d’efforts mais aussi pour les supporters. Elle est à la hauteur des espoirs qu’on avait avant ce match. Mais nous sommes tombés sur une équipe qui a l’habitude de jouer ce genre de rencontre avec en jeu la suprématie. La rencontre s’est jouée sur des détails, le réalisme. À l’inverse, il y a eu un peu de précipitation chez nous, de la maladresse, pas de chance et quelquefois, pas de réussite. A mes yeux, l’écart au score est sévère. On s’est créé des occasions et à la mi-temps, on est mené sur deux coups de pied arrêtés, alors qu’on était bien. J’ai des regrets sur la manière dont on a concédé ces coups de pieds arrêtés, notamment le premier. Cela s’appelle le vécu. On concède un coup franc stupide qui amène un corner stupide et cela débouche sur l’égalisation. Sur le deuxième but, le ballon dévié retombe sur Mous. Malgré ça, on a essayé mais on s’est heurté à un bon gardien. 4-1, c’est lourd. Dommage. Je ne crois pas que mes joueurs ont lâché, en tout cas pas avant le troisième but. Lyon a bien géré le début de deuxième période. Ils nous ont attendus, sont restés en place et on se fait prendre sur un long ballon, par naïveté. C’était la jeunesse contre l’expérience avec Lisandro qui amène le troisième but. Après, ça commence à être compliqué. Il faut grandir, se servir de ces matches pour éviter de renouveler ces petites fautes qui pèsent lourd. A Marseille, il faudra être beaucoup plus attentif sur coup de pied arrêté, concéder moins de fautes et faire preuve de moins de précipitation dans le dernier geste. Le derby est un match particulier. Il va falloir nettoyer les têtes. Ce sera un peu plus difficile que pour d’autres défaites. Mais on a nos trente-cinq points. Digérons mais ne broyons pas du noir. » (Christophe Galtier)
Sauf que l’ASSE a égaré ses vertus d’humilité la semaine précédant la rencontre.
On vient de se perdre dans un « bling-bling » qui ne nous ressemble pas. Le « bling-bling » est issu du jargon hip-hop. Cette expression désigne les bijoux et l’accoutrement de certains rappeurs, mais aussi le style ostentatoire et excessif de leur mode de vie, destiné à montrer la richesse de celui qui la porte.On joué à « Rocky 3 » (film américain) lorsque les flash des appareils photos crépitent plus forts que la sueur écoulée. On a l’impression que des chevilles ont enflé. Pas uniquement celle de Dimitri Payet, et pas uniquement chez les joueurs si vous voyez ce que je veux dire.
Toute la semaine j’ai été attentif à la préparation « médiatique » de ce 101e derby et j’ai été frappé par la récurrence des provocations : selon les sites Internet, selon les radios, à chaque fois entre 60 et 70 % des sondés annonçaient une victoire des Verts…
Aucun joueur, aucun dirigeant n’est alors monté au créneau pour critiquer violemment ces sondages qui n’ont avaient d’autres conséquences que de remonter l’OL (et je les comprends !).
On ne s’est pas suffisamment méfié que porter le chapeau du favori d’un derby (ce qui n’est plus arrivé depuis les années 1980) cela induisait des responsabilités sur les épaules.Aucun joueur, aucun dirigeant n’est donc venu crier au scandale sur ces types de sondages. Personne à Saint-Étienne n’est venu dénoncer que le port du chapeau de favori était une bêtise.Aveuglés par la 5e place du classement (devant Lyon !), tout le monde a tiré dans le même sens : on est les plus forts (comme le dit la chanson), on ne va faire qu’une bouché de Lyon !
Même Dominique Rocheteau (à la radio vendredi soir), lui l’ange vert si timide et réservé, a lâché un « Je l’avoue je le sens bien ce derby ! » Mais qu’est-ce qui vous arrive ? On parle de 42 points pendant 6 mois, après avoir évité la relégation d’un cheveu pendant deux saisons (logique), et d’un coup on fait du « bling-bling » avant le derby !On a oublié de rester humbles, on a perdu nos vertus, on a laissé s’évaporer nos principales valeurs.On a omis de laisser la pression sur l’OL, comme d’habitude depuis 10 ans.Une grave erreur de stratégie de communication est donc venue perturber ce derby, au point où à l’extrême opposé de Rocheteau, de mon côté je ne le sentais pas du tout ce derby.
Un excès de confiance nous a aveuglé.Sur ce plan-là aussi, on a à grandir.Nous avons eu une mentalité hors sujet, qui nous a conduit à faire passer Lyon pour des branquignoles.
La victoire aller (un véritable hold-up) et le surprenant classement actuel surprenant (les Verts encore devant Lyon au match retour) ont aveuglé tout le monde, dirigeants, supporters et joueurs. Le président de l’OL a fait comme d’habitude : il a enlevé la pression à ses joueurs.Ce que ne savent décidément pas faire Romeyer et Caïazzo.
Aulas s’est livré avant la rencontre (comme il le fait depuis plus de 20 ans) à un petit numéro, affirmant qu’il se conterait bien d’un nul contre les Verts, qui seront, selon lui, grandissimes favoris.
Une modestie qui ne ressemble pas au patron lyonnais mais qui a porté ses fruits, comme d’habitude : « Plus on s’approche de la fin du Championnat, moins on a le droit de perdre des points en route. Saint-Étienne avait démontré, à l’aller, qu’on pouvait gagner un match sans le dominer de la tête et des épaules. Il faut être extrêmement humble et considérer qu’aujourd’hui Saint-Étienne est largement devant Lyon au classement. C’est du second degré. Saint-Étienne va recevoir, il est favori, il nous a battus à l’aller. Il faut qu’on essaye au moins de faire bonne figure et d’aller chercher un match nul qui serait inévitablement une bonne performance pour l’OL. » (Jean-Michel Aulas). Aucune réponse médiatique de Romeyer ni Caïazzo.
On a laissé la presse écrite et la presse radiophonique (seules) occuper le terrain par des arguments du type : « Les Verts sont bouillants et vont exploser un Lyon bien malade depuis trois semaines ». Se complaisant de cette position médiatique extrêmement favorable, personne a Saint-Étienne n’est monté au créneau pour atténuer ces belles pensées (destructrices, on le constate ce matin).Sur n’importe quel forum du net, nous avons des modérateurs. Face à cette montée exagérée de confiance, aucun modérateur n’est venu protéger le groupe et calmer l’enthousiasme populaire.
C’est une faute professionnelle.
Un Rocheteau un peu trop confiant est un bon baromètre annonciateur du pire, lui qui autrefois savait parfaitement atténuer et calmer les déclarations excessives. On a en outre oublié que l’on avait humilié Lyon lors du 100e et que les Gones arrivaient surmotivés, le couteau entre les dents, à Geoffroy-Guichard ! On ne s’est pas assez méfié, on s’est perdu dans du factice. On a paumé la préparation du derby.
On a oublié de suer avant de se la raconter. On a fait les choses à l’envers.
On a perdu en efficacité le jour J.Pour un derby, il faut savoir être plus malins.
Il faut laisser les dirigeants occuper l’espace médiatique et faire dire aux joueurs stéphanois que l’OL va certainement se balader !Il semble acquis que les Verts se prennent au jeu et au sérieux depuis la victoire à Montpellier.
Il a rapidement sauté aux yeux (sauf peut-être ceux de Galtier) que Lyon avait décidé de subir le premier quart-d’heure et contrer.Une fois l’ouverture du score survenue au quart d’heure de jeu, l’OL a opté pour un vrai jeu en « bloc équipe » solide, avec des attaques placées.Ce réalisme lyonnais rend triste un peuple vert groggy par l’ampleur du score.
Est-ce un coup d’arrêt pour les Verts ? Vont-ils désormais exploser en plein vol comme l’a dit Aulas hier soir ?« Au début je n’ai pas vu qu’il s’agissait d’une console de jeu. D’habitude la Playstation c’est la console où l’on voit Lyon jouer la Ligue des champions ! Le paquet que j’ai reçu faisait tic-tac, tic-tac. J’ai eu peur qu’il explose en plein vol, un peu comme Saint-Étienne ce soir ! » (Aulas)
Alors l’ASSE est-elle « touché coulé » jusqu’à la fin de saison ?
En effet, le déplacement à Marseille samedi prochain sent la 2e baffe à plein nez.Blaise Matuidi est revenu sur cette claque infligée par les hommes de Claude Puel, affirmant que Saint-Etienne avait réuni tous les ingrédients en première période mais que la fierté des Gones avait fini par prendre le dessus. Déçu mais pas abattu par ce gros couac, le milieu de terrain défensif stéphanois veut corriger le tir dès la semaine prochaine avec ce déplacement périlleux au Stade Vélodrome : « C’est une grosse déception. Nous voulions remporter ce deuxième derby d’affilée. On a essayé de faire le maximum en première mi-temps. Nous avons développé le jeu qu’il fallait. Mais, on encaisse deux buts sur coups de pied arrêtés. En seconde mi-temps, Lyon a réussi à faire le break. Cela devenait très compliqué. Cela se joue à des détails. Lyon est habitué à jouer la Ligue des Champions. On s’attendait à ce que Lyon ait un sursaut d’orgueil après sa défaite au match aller. Le score est sévère. Nous sommes déçus. C’est dommage. Maintenant, nous devons vite nous remobiliser : un nouveau gros match nous attend, samedi prochain, à Marseille. Il ne faut pas désespérer : on est 6ème. » (Blaise Matuidi)
Il préfère en tout cas ne pas dramatiser cette défaite et s'en servir comme un moteur pour la suite de la saison.
Les Stéphanois ont de l'humour et félicitons le coup de la Playstation en cadeau à Aulas.
Bravo en effet à ce supporter stéphanois qui a apporté une console au président lyonnais dans les tribunes de Geoffroy-Guichard, avec un joli ruban rouge autour. A noter qu’une banderole a répondu également au tacle adressé à la fin du match aller par Jean-Michel Aulas : « Au virtuel comme au réel, c’est plus fort que toi ... » (comme la publicité SEGA) ont écrit les supporters des Verts en référence à la Playstation.
Les Stéphanois ne sont pas rancuniers non plus. A l’annonce de son nom, Dimitri Payet a été ovationné par le public de Geoffroy-Guichard. Le bras de fer du Réunionnais au mercato hivernal est déjà oublié ! Titularisé a la surprise générale à la place d'Albin Ebondo, Loris Nery s'est blessé pendant le derby contre Lyon. Le jeune latéral droit stéphanois a été victime d'un claquage aux ischio-jambiers de la cuisse droite (indisponibilité d’un mois). Alors ce fut donc la panne sexuelle, en réponse à la banderole de L’Etrat.On parle d’impuissance chez un homme, et de frigidité chez une femme.
L'impuissance sexuelle est l'impossibilité durable d'obtenir une érection (80 % des cas sont des blocages psychologiques).Une femme « frigide » est celle qui ne parvient pas à l’orgasme. Le peuple Vert n’a donc pas pu « rebander » hier soir.Mais le président Aulas doit être une femme, car lui depuis 12 ans, il n’a toujours pas atteint l’orgasme en coupe d’Europe.