Edmond Perrier : "Ça restera une belle page dans l'histoire du club"
Edmond Perrier, Président de Jura Sud Foot depuis 2008 a répondu à nos questions avant le 16e de finale de Coupe de France entre son club et l'AS Saint-Étienne. Un rendez-vous forcément très attendu, abordé avec ambition par l'adversaire des Verts.
Vous-êtes président de Jura Sud Foot depuis 2008, comment on se retrouve à la tête, aussi longtemps, d’un club de National 2 ?
Ça s'est fait naturellement. Je suis arrivé dans le club en 1998, j'ai pris quelques responsabilités. Comme le Président de l'époque souhaitait passer la main et que l'on s'entendait bien, j'ai pris la présidence. Le Président d'alors ne m'a jamais lâché, on gérait le club à deux, même à trois avec le président fondateur. Depuis deux ans, on est quatre co-présidents.
Depuis 1998, vous avez forcément vécu des moments forts avec votre club. Cette rencontre face aux Verts, avant même de se jouer se classe déjà dans les moments les plus forts ?
Fatalement, bien sûr. C'est une belle affiche, c'est bien pour le club, ça restera quel que soit le résultat une belle page dans l'histoire du club.
Comment vous préparez ce rendez-vous, dans un contexte rendu très difficile par les différentes mesures prises ?
Le Préfet a pris un arrêté, passant la jauge à 5 500. C'est une catastrophe pour nous, on va de déception en déception. Il n'y a pas de buvette, pas de réception d'après-match. Tout est interdit. C'est très compliqué. Ça fait 15 jours, trois semaines qu'on se prépare à faire une belle fête du football pour la région. En finalité, on va de déception en déception parce qu'on supprime tout. On ne comprend pas trop, il y a des jauges à partir du 3 et nous le 2 on n'aura déjà pas le droit. Même chose pour les buvettes, on a des indications et des contre-indications venant du gouvernement et de la Préfecture, c'est difficile à admettre, même si on comprend qu'il y a la crise du COVID. Mais à ce moment-là, il aurait était préférable de nous dire tout de suite les mesures à respecter. Ça aurait évité qu'on mette en place certaines choses, que l'on mobilise énormément de monde.
Valentin Guichard (coach) expliquait récemment que de nombreux membres du staff supportaient Saint-Étienne. Est-ce que c’est le cas également au sein des dirigeants, il y a une affection particulière pour les Verts ?
On est partenaire de l'OL depuis de nombreuses années. Personnellement, je vais souvent voir les matchs de l'Olympique Lyonnais. J'ai l'âge où on a suivi l'épopée des Verts, ça reste une équipe particulière. Il y a de la sympathie pour cette équipe de Saint-Étienne de la part de l'ensemble de la direction.
Jura Sud est un des rares clubs en France qui n’a jamais perdu contre les Verts, mieux encore il a gagné la seule rencontre à ce jour entre les deux équipes en 1998. Vous avez assisté à ce match ? Ça vous donne des idées pour dimanche ?
Sur le papier, une rencontre de Coupe de France les niveaux se rapprochent. On a la même chance que l'AS Saint-Étienne sur le papier, même s'ils sont favoris. On a déjà éliminé Bourg-en-Bresse qui était leader de National 1. Le club de Saint-Étienne n'est pas dans une très bonne passe, sur un match, sans les prolongations, on peut vite arriver sur les tirs au but et là, c'est la loterie.
Le match de 1998, c'est un souvenir extraordinaire. L'ambiance était exceptionnelle, suivi par un match contre Toulouse avec une séance de tirs aux buts terrible, on avait aussi éliminé Toulouse. Ça a été une expérience phénoménale.
Saint-Étienne est en grande difficulté en championnat. Est-ce que cette situation sportive délicate rend l’exploit encore plus atteignable ?
Fatalement, dans nos têtes, évidemment... On préfère qu'ils soient derniers de Ligue 1 que premiers, la marche est moins haute. Après, on ne se réjouit pas du fait que Saint-Étienne soit dernier du classement. C'est un super club, il a toute sa place en Ligue 1 et je souhaite sincèrement qu'il reste en Ligue 1 pour de nombreuses années encore. C'est tout de même une référence. De plus, ma mère est née à Saint-Étienne, ma famille est originaire de Saint-Étienne.
À quoi les supporters des Verts doivent s’attendre avec cette formation de Jura Sud ?
On a une équipe jeune, très technique, dynamique. Je pense qu'on n'est pas à notre place dans le classement actuel en N2. J'ai très bon espoir que l'on redresse sensiblement la barre durant la seconde partie de saison. On a un entraîneur très jeune également, qui fait l'unanimité. On a une très bonne ambiance dans le groupe. Il y a plein d'ingrédients qui font que ça va vraiment exploser sur la seconde partie de saison.
Cela fait 19 saisons que Jura Sud est en National 2, un record. Quelles sont les ambitions du club pour l’avenir ?
On aimerait tous aller visiter l'étage supérieur. On en a tous envie. On a malgré tout des moyens limités. Nous n'avons pas d'agglomération à côté de chez nous. Cela limite notre budget et nos ambitions. Maintenant, jouer en National 1 c'est quelque chose de possible. Ce n'était pas encore le cas, quelques années en arrière. Aujourd'hui, c'est dans le domaine du réalisable. Nos partenaires et les institutionnels sont capables de nous suivre.
Vous avez un pronostic pour dimanche ?
Je pense qu'on va passer par un très petit écart. A minima, 1-0 !