Gâcher la fête !
C'était fin Septembre 2010. À ce moment là, les Verts de Galtier (déjà) font un début de saison tonitruant : leader du Championnat avec 13 points. À l'inverse, le voisin Lyonnais, lui, est embourbé aux portes de la zone rouge, avec seulement 5 petits points en 6 rencontres. À l'époque, le Monde à l'envers bien sûr.
C'est là que se profile le derby. Un match chaud, déterminant : les Verts sur leur lancée, ou les Vilains pour se re-lancer ? Comme ça, on aurait pu dire que l'ASSE était plutôt favorite. Pas du tout : en 2010, on restait sur 16 ans sans victoire face aux rivaux du Rhône
Le derby qui arrivait n'était en plus pas un derby comme les autres. C'était le centième. Autant dire qu'il n'y avait pas intérêt à se louper, surtout côté Lyonnais. Aulas comptait là dessus, pour faire oublier le piteux début de saison de ses hommes, mais aussi pour le symbole : 16 ans d'invincibilité et la centième en point d'orgue.
C'est là qu'arrive le match. Et vous vous souvenez quand il s'était joué ? Un Samedi. À 20h. Qu'est-ce que c'est que ça ? Il se trouve que Canal+ avait préféré diffuser Lens – PSG le Dimanche soir. Pour voir le derby, il fallait donc soit être à Gerland, soit le regarder sur feu-Orange Sport. Je vous explique pas la galère.
Une fois sur le terrain, c'est dur. Les Lyonnais sont à fond. En première mi-temps, ils touchent le poteau. Plus tard, Payet sauve (une première fois) sur la ligne. C'est chaud, on est dominés. Mais les Verts tiennent. Vient la deuxième mi-temps. Et on repart sur les mêmes bases : un, puis deux poteaux avec notamment une frappe de Toulalan. C'est le feu sur la cage de Janot. Il faut ajouter à ça un but refusé à Bafé Gomis (qui a pris la mauvaise habitude de marquer dans les derbys durant sa période Lyonnaise) pour un hors-jeu justifié. Surtout, Payet a encore sauvé le ballon sur la ligne.
Puis, l'éclair est arrivé. Aux 25 mètres, excentré côté droit, Källström tacle Loïc Perrin. L'arbitre siffle faute. C'est un coup franc « Juninhesque » qui s'offre à l'ASSE. Dimitri Payet, déjà sauveur de l'équipe à deux reprises et en grande forme depuis le début de saison qui prend ses responsabilités. Il s'élance, frappe … et c'est l'explosion. Sa frappe, sous la barre, en pleine lucarne, n'est qu'effleurée par un Lloris qui s'était détendu de tout son long. 1-0. La suite, on la connaît : les Verts tiennent jusqu'au bout, et mettent fin de la plus belle des manières à 16 ans de disette.
Alors pourquoi raviver ces souvenirs aujourd'hui ? Parce que ce centième Derby, Lyon et l'OL se faisaient une fête de l'accueillir, se voyaient déjà triompher. Et cette fête, on l'a magistralement gâchée.
Aujourd'hui, la situation est semblable : les Verts sont sur une grosse série, tandis que l'OL, bien au niveau comptable, ne convint pas dans le jeu. Surtout, c'est encore un soir de fête chez les Vilains : « l'Ultime Derby » à Gerland. Ah ça, ça leur plaît. Ils sont tellement chauds qu'ils ont fait des maillots collector. Autant le dire : ça sera plus que jamais un plaisir d'encore venir gâcher la fête …