Gérard Farison : d'enfant de Sainté à chouchou de Geoffroy-Guichard

Histoire | Publié le par Jacky | 7 commentaires

Dans le cadre de l’anniversaire du club, nous revenons cette saison sur les noms et les anecdotes marquantes dans la grande histoire de l’ASSE. Retour aujourd’hui sur un pur produit stéphanois, véritable légende du club : Gérard Farison. 

À Saint-Étienne, personne ne vous dira du mal de Gérard Farison. Il représentait à lui seul tout ce qui a fait de Saint-Étienne le club favori du football français. Le talent bien-sûr mais aussi le travail, l'humilité et la modestie, une vraie mentalité ouvrière. Il était sur le terrain le reflet des gradins de Geoffroy-Guichard, que l’on appelait populaires à l’époque. De plus c’était un véritable enfant du pays, il était natif de Terrenoire qui était alors une commune voisine, extrêmement industrielle et qui deviendra plus tard un quartier de Saint-Étienne. 

Il n’a connu, en pro, qu’un seul club, l’ASSE, mais il a tardé à s’y faire une place, car la concurrence était rude à l’époque. Après une victoire avec les juniors en Gambardella, en 1963, il devra, tout en jouant avec les équipes réserves, travailler quelques années dans une usine de tissage. C’est Albert Batteux qui lui permettra de signer son premier contrat pro en 1970, et Herbin qui en fera deux ans plus tard un titulaire indiscutable au poste d’arrière, lui l’ancien attaquant. Il a alors 28 ans. Il sera parmi les premiers défenseurs à faire évoluer le poste, il n’hésitait pas, en cours de match, à se transformer en attaquant supplémentaire. Les débordements et les centres de Farison, c’était quelque chose.


La finale de la Coupe d’Europe en 1976, restera sans doute la plus cruelle déception de sa carrière. Il ne la jouera pas parce que peu auparavant, les Nîmois l’avait lâchement mis hors de combat. Ceux qui était présents dans l’Hampden Park de Glasgow, n’ont sans doute pas oublié l’ovation qu’il reçut, lorsque, aidé par ses béquilles il pénétra, sur la pelouse pendant l’échauffement.


Il connaitra quelques mois plus tard sa seule sélection officielle avec les Bleus de Michel Hidalgo. Nul doute qu’il en aurait mérité bien plus, mais là aussi la concurrence était rude et la priorité était donnée à ceux qui représentaient l’avenir. Pourtant sa carte de visite avec entre autres six titres de champions et trois Coupe de France, pouvait faire rêver beaucoup de jeunes internationaux.

Il mettra fin à sa carrière pro en 1980, après avoir endossé, malgré ses débuts tardifs, 412 fois la tunique verte en matchs officiels. À ce jour, seulement quatre joueurs en ont disputés plus. Il se retirera ensuite dans le Sud où il sera un temps entraîneur-joueur d’une équipe de division d’honneur à Fréjus et employé comme éducateur sportif par la municipalité de cette ville. Il terminera sa vie, aussi discrètement qu’il l’avait vécue, à Saint-Raphaël, en 2021. Il avait 77 ans. Gérard Farison, c’était un grand Monsieur.


Ils ont fait l’histoire de l’ASSE : 

keyboard_arrow_down Commentaires (7) keyboard_arrow_down