Gomis : "Je n'étais pas un phénomène"

Anciens Verts | Publié le par Tibo | 7 commentaires

Bafétimbi Gomis est très probablement le plus grand attaquant formé par l'AS Saint-Étienne des années 2000. Celui qui vient de résilier son contrat avec la formation japonaise de Kawasaki Frontale revient sur son arrivée dans le Forez et sur son évolution pour devenir un joueur incontournable de l'ASSE pour Carré

Bafétimbi Gomis : "J'avais un grand frère qui me suivait partout, à chacun de mes matchs pour m'encourager. Il était très exigent parce qu'il voyait un potentiel en moi. Il a été le premier à le voir. On fait notre petit bonhomme de chemin, il avait fixé une feuille de route passant par le Sporting Club de Toulon, le club phare (ndlr : Gomis est natif de la Seyne-sur-Mer), les sélections en équipe du Var, puis l'équipe Méditerranée. Là, il savait très bien que les appels des centres de formation arriveraient à ce moment-là et ça n'a pas loupé, j'ai eu le choix et j'ai rapidement opté pour Saint-Étienne. 


J'avais le choix entre Cannes, Saint-Étienne, Rennes et Auxerre. Ça a marché à Saint-Étienne et je n'ai pas voulu aller voir ailleurs. Ils étaient tombés d'accord avec mes parents. J'ai eu un bon feeling avec Saint-Étienne, le directeur du centre de formation, Christian Larièpe, paix à son âme qui nous a quittés, Gérard Fernandez qui est toujours en poste et le recruteur Sébastien Fontbonne ont eu une très bonne approche avec mes parents et l'accompagnement qu'ils ont proposé, puis de nombreux joueurs sénégalais lors de ma signature ont joué un rôle important. Cela explique la suite de ma carrière. J'ai reçu très tôt par les autres, c'est la suite logique de rendre en retour. 


J'étais un des trois meilleurs de ma génération. On passe une belle formation bien entourée à Saint-Étienne. Je n'étais pas un phénomène. J'étais quelqu'un qui avait l'obligation de travailler dur. C'est pour cela que j'ai eu du mal à franchir le pallier de CFA à la Ligue 1. Ça a dû passer par des prêts, notamment à Troyes où le fait de rentrer dans un vestiaire, en venant de Saint-Étienne, on t'attend. Ça m'a fait du bien aussi bien sportivement, qu'humainement. Lorsque tu arrives dans un vestiaire et que tu n'es pas pris comme le jeune qui arrive du centre de formation, tu dois avoir un capital confiance important pour t'y imposer, parce que les autres ce sont des hommes. Ce ne sont peut-être pas les mêmes joueurs qu'à Saint-Étienne mais ils ont le même âge, les mêmes centres d'intérêts, ce sont des pères de famille. Tu viens, tu dois t'imposer et on sait tous dans le football, avant de s'imposer sur le terrain, il y a une petite bataille dans le vestiaire. Tu dois avoir un minimum d'égo, de personnalité.


Quand je reviens à Saint-Étienne, il y a toujours ces joueurs qui ont été importants pour moi. Hérita Ilunga, "Papus" Camara", Frédéric Piquionne, Pascal Feindouno... Cette génération-là méritait de gagner un trophée. Ils n'ont pas réussi à le faire, je pense par manque de discipline, de rigueur, d'ambition. Lorsque Roussey prend les manettes, il y a un remaniement et une nouvelle génération qui arrive et Roussey fait en sorte que je sois le leader d'attaque. Je n'étais pas le capitaine mais j'étais le grand frère de Blaise Matuidi que j'avais connu avant à Troyes, de Mouhamadou Dabo, de Yohan Benalouane que j'avais accueilli au centre de formation, Loïc Perrin avec qui on avait joué tout au long de notre formation. J'avais un rôle important et le fait d'avoir ce costume du joueur qui mime la panthère, je suis un peu comme la locomotive de cette équipe. Je tire l'équipe vers le haut accompagné de joueurs d'expériences comme Feindouno, Landrin, Dernis ou encore Janot. On se qualifie pour l'Europe après 30 ans d'absence pour les Verts."


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