Guilavogui : "Ma vie n'était pas en danger"
Le 9 mars dernier, Josuha Guilavogui s'est écroulé sur le terrain du Bayern Munich après un violent choc sur le genou d'Anthony Caci. K.O, le milieu de terrain formé à l'AS Saint-Étienne a fait susciter la crainte chez les différents acteurs de cette rencontre avant de pouvoir quitter finalement conscient la pelouse.
Dans les colonnes de L'Équipe, l'ancien vert revient sur cette séquence qui a fait le tour du monde : "À la demi-heure de jeu, je suis au duel avec Thomas Müller. En tombant à pleine vitesse, je percute le genou d'Anthony Caci et je reste au sol. J'ai une sensation de K.O. On m'a raconté des choses que j'ai oubliées. Par exemple, Nadiem Amiri m'a mis une gifle pour essayer de me réveiller, je n'en ai pas souvenir. Je me rappelle que je sens quelqu'un me mettre sa main dans ma bouche.
Ça a été un peu éxagéré (ndlr : le traitement médiatique de la presse allemande indiquant que l'arbitre avait sauvé la vie de Guilavogui). Les mauvais souvenirs dont vous parlez concernaient des joueurs qui s'écroulent tout seuls ou qui convulsent. Ce n'était pas mon cas, j'ai subi un gros K.O. Après, l'arbitre a très bien réagi. Il a fait les gestes de premier secours où tu mets la personne en PLS, et où tu vérifies si elle risque d'avaler sa langue. D'après les spécialistes, ma vie n'était pas en danger, je ne suis pas un ressuscité. Le docteur m'a dit que je n'avalais pas ma langue, je respirais déjà. Quand le doc' me demande d'ouvrir les yeux, je suis sonné mais je sais qu'il y a 2-1 (Mayence a finalement perdu 8-1). Je demande à rejouer même si j'ai mal. Le doc' et le kiné me disent que j'ai été sans doute inconscient, qu'on ne peut pas prendre le risque, d'ailleurs le protocole commotion l'interdit. Alors, je pars au vestiaire et je reviens voir mes coéquipiers à la fin."
Finalement, après avoir passé des examens et tout en respectant le protocole commotion, Guilavogui a fait son retour sur les terrains le week-end suivant. Mayence est actuellement 16e de Bundesliga et se bat pour sauver sa place dans l'élite allemande. Guilavogui qui possède une seconde année de contrat en option ne souhaite pas se projeter sur le prochain exercice, bien qu'il souhaite encore poursuivre sa carrière au haut niveau. À 33 ans, il envisage aussi l'après carrière et souhaite prendre place sur un banc de touche : "Après l'été dernier, je ne me vois pas directeur sportif. J'ai rencontré de bons agents dans ma carrière, là, j'ai vu la face sombre, les pseudo-agents qui mentent, les fausses lettres, les faux contrats. Je préfère m'arracher les cheveux comme coach à cause d'un poteau sortant que de vivre comme ça. Il y a aussi ma fondation, que je veux pérenniser. On a construit un orphelinat à Conakry, on accueille 23 enfants et on vient de recueillir notre premier bébé. Je réfléchis par exemple à organiser des matchs caritatifs, à Toulon ou avec les anciens de 98."