Guy Roux et Puel confrontent leurs idées
En conférence de presse d’avant-match vendredi dernier, Claude Puel s’était amusé à faire une allusion amicale à Guy Roux lorsqu’il évoquait les (anciens) systèmes de jeu. Nos confrères du Progrès l’ont joint pour connaître sa vision du football.
Claude Puel avait conclu sa vision tactique là-dessus vendredi dernier lors de la conférence de presse d’avant-match face à Lens : "L’époque Guy Roux n’est plus d’actualité depuis un petit moment." Le principal intéressé lui a répondu dans les colonnes du Progrès : "Il n’y a rien d’étonnant de dire que ce qui existait quand j’entraînais a été oublié, sauf par les historiens comme moi. Si Claude Puel, à la recherche 24 heures sur 24 de la victoire de son équipe le dit, c’est qu’il a raison. Je suis un vieux machin (sic) mais je reconnais le progrès !"
Guy Roux a ensuite donné sa vision tactique du football actuel et tombe d’accord avec Claude Puel, pour lui aussi l’important n’est pas le système mais l’animation : "4-4-2, 4-3-1, 5-4-1, c’est simplement un moyen de raconter. Après, ça appartient aux joueurs. Sur le terrain, on ne peut pas être prisonnier d’une énumération de chiffres. Quand j’ai commencé, je faisais du marquage individuel. Aujourd’hui, plus personne ne fait ça. Début 2000, je me suis rallié au 4-3-3 en zone : chacun en utilise une définie avec une couverture réciproque. Là-dedans, on met les chiffres que l’on veut."
Sur la polyvalence des joueurs, l’ancien entraîneur mythique de l’AJ Auxerre reconnaît que le football a beaucoup évolué à ce sujet : "Nous, on le faisait quand on était obligé. Aujourd’hui, cette doctrine est domestiquée et les joueurs en sont imprégnés pendant leur formation." Seul point de désaccord entre les deux techniciens : l’avancée en terme de travail vidéo. Pour Puel celle-ci permet de ne pas jouer de manière stéréotypée tandis que pour Guy Roux c’est l’inverse même si ce dernier avait déjà recours à ce travail dans une moindre mesure : "J’avais des cassettes chez moi et j’enregistrais tous les buts. Si on jouait Saint-Étienne, je faisais dix résumés de leurs matches. Dans le temps, on axait la vidéo surtout sur les dribbleurs. (Maintenant) les équipes connaissant tout de leurs adversaires, il y a beaucoup plus de phases de jeu récitées qu’il y a quelques années. Je trouve que le jeu est plus stéréotypé."