Ignace Tax : Une star à Geoffroy-Guichard
Dans le cadre de l’anniversaire du club, nous revenons cette saison sur les noms et les anecdotes marquantes dans la grande histoire de l’ASSE. Retour aujourd’hui sur Ignace Tax, une des premières stars à avoir fait lever Geoffroy-Guichard.
Le nom d’Ignace Tax n’évoque pas grand-chose pour les jeunes générations de supporters stéphanois. Et pourtant, ce monsieur est l’une des premières véritables stars qui ont porté le maillot vert. Il était Autrichien de naissance et, il faut préciser qu’avant la guerre, l’Autriche était l’une des meilleures nations de football au monde. Elle était surnommée la Wunderteam (la merveilleuse équipe). Lorsqu’il arrive à Saint-Étienne en 1935, Ignace Tax avait été sélectionné 17 fois et il avait en poche un titre de champion d’Autriche, et un autre de Champion de Suisse remporté avec le Servette de Genève. L’ASSE est toujours en D2, et Pierre Guichard avait cassé la tirelire pour sortir les 50 000 francs du transfert, ce qui représente à l’époque plusieurs années de salaire d’un ouvrier. Il faut dire qu’Ignace Tax est alors un joueur exceptionnel ! C’est un créateur, qui possède une technique hors du commun, il est capable de dribbles déroutants, adroit des deux pieds, il peut faire basculer un match à n’importe quel moment. Il serait sans doute aujourd’hui, catalogué numéro 10, mais il était aussi un excellent buteur. Son entente avec Ivan Beck faisait merveille.
Avec 93 buts inscrits Il est le neuvième buteur de l’histoire du club avec le même ratio qu’Hervé Revelli, le plus prolifique, soit un but tous les deux matchs en moyenne. Il sera l’un des principaux artisans de la première accession de l’ASSE en D1, en 1938.
Malheureusement comme pour beaucoup de footballeurs de l’époque, la guerre va amputer sa carrière. Naturalisé français depuis l’annexion de l’Autriche par Hitler, il sera mobilisé, blessé et fait prisonnier. Il parviendra à retrouver Saint-Étienne en 1942. Lorsque le gouvernement de Vichy décide peu après la suppression du professionnalisme les clubs redeviennent amateurs laissant place à des sélections régionales. Il est parmi les quatre stéphanois qui refuseront d’intégrer l’équipe Lyon-Lyonnais car son (prétendu) «emploi chez Casino» ne lui permettait pas d’accepter cette «sélection » tout ça bien-sûr, avec la complicité de Pierre Guichard.
Pendant le conflit, le football vivote et seule la Coupe reste une compétition officielle. Il sera entraineur de l’ASSE à partir de 1943 tout en restant joueur les deux premières années. Après une belle deuxième place en 1946, les saisons suivantes ne seront pas toujours à la hauteur des attentes. En 1950, le club est alors face à de grosses difficultés financières et la 11ème place obtenue lui sera fatale. Pierre Guichard est forcé, de revenir aux affaires, et il choisit de le remplacer par un dénommé Jean Snella, pas très emballé au départ de succéder à son ami Ignace Tax. Il acceptera finalement le poste lorsqu’il saura que quelle que soit sa décision, son ami, qui a consacré 15 ans de sa vie à l’ASSE, ne sera pas conservé. Ignace Tax décèdera à Perpignan en 1977 âgé de 67 ans. Une allée proche de Geoffroy-Guichard porte son nom. Une juste reconnaissance car il restera comme l’un des grands personnages qui ont bâti le club.
Ils ont fait l’histoire de l’ASSE :
- Laurent Henric : le premier rempart vert
- Yvan Beck : le premier vert en équipe de France
- Vladimir Durković : un immense défenseur vert au destin tragique
- Lubomir Moravcik : Beau comme Lubo', magique comme Moravcik
- Jean-Philippe Primard : ballon d'Or de la fidélité
- Robert Héliès : de dernier rempart vert à grand arbitre international
- Gérard Farison : d'enfant de Sainté à chouchou de Geoffroy-Guichard
- Georges Polny : Un des plus grands palmarès de l'ASSE