Justice - Christophe Galtier relaxé

Anciens Verts | Publié le par Joris | 29 commentaires

Vendredi dernier s'était ouvert le procès de Christophe Galtier au tribunal correctionnel de Nice. L'ancien entraîneur de l'ASSE y était jugé pour discrimination fondée sur l’origine, l’ethnie, la nationalité ou encore sur une prétendue race et pour harcèlement moral. Ce dernier a été relaxé ce jeudi par ce même tribunal. 

Pour rappel, dans un mail adressé à Dave Brailsford, manager de l'équipe professionnelle Ineos, qui avait été révélé par le journaliste Romain Molina et RMC en avril dernier, l'ancien directeur du football Ineos Julien Founier faisait état des dérives de son ancien entraîneur qui lui aurait demandé de "tenir compte de la réalité de la ville de Nice et qu’on ne pouvait pas avoir autant de noirs et de musulmans dans l’équipe".

Quelques jours avant le procès d'autres faits étaient remontés à la surface après une enquête de nos confrères de L'Équipe. L'entraîneur adjoint et historique du club, Frédéric Gioria racontait aux enquêteurs la réaction de Christophe Galtier suite au recrutement de Bilal Brahimi : "Encore un musulman, j'en veux pas, on en a assez". Giria rapporte également des propos à l'encontre de Youcef Atal et Hicham Boudaoui qualifiés de "sales types" par Galtier ajoutant "le pire, ce sont les Algériens." Plusieurs joueurs ont également rapporté aux enquêteurs des propos, ou des pressions subies à l'approche notamment du Ramadan. C'est le cas de Jean-Clair Todibo, d'Hicham Boudaoui ainsi que du troisième gardien, Teddy Boulhendi. Ce dernier a notamment narré à la police qu'une fois, alors qu'il tentait d'expliquer à Galtier, via Todibo, la branche de la religion à laquelle il appartenait, Galtier avait déformé ses propos et l'avait qualifié de salafiste. Pablo Rosario, milieu néerlandais a lui aussi indiqué avoir ressenti une discrimination en tant que Musulman, le poussant à rompre le jeûne.


Au milieu des différents témoignages, celui de Hachim Ali Mbaé, analyste vidéo de l'OGC Nice à l'époque qui occupe désormais les fonctions de responsable de la cellule vidéo au Racing Club de Strasbourg a un écho particulier dans le Forez. Ce dernier raconte avoir été choqué un jour de match contre Saint-Étienne (en septembre 2021). À la pause, Galtier évoque sa stratégie et aurait surnommé la paire défensive de l'ASSE, composée alors d'Harold Moukoudi et Mickaël Nadé, les "deux King Kong". Des propos que Christophe Galtier avait confirmé avoir tenu lors du procès : "Je me souviens j'ai hésité à dire molosse et King Kong. J'ai utilisé ce terme. King Kong, c'est force et puissance. Il n'y a pas de connotation autre que de force et de puissance. Avec beaucoup d'humilité, je peux dire que le jeune Nadé en 2017 à Saint-Etienne, s'il y avait bien une personne qui était bien placé pour parler de sa force... J'ai dû utiliser ce terme. Quand on joue contre Nantes, en finale de Coupe de France, j'ai utilisé la même formule pour Nicolas Pallois. Avec du recul, cela a heurté. Si cela l'a heurté, je dois m'excuser. Oui je l'ai utilisée mais pas dans une optique raciste."


Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Nice a décidé de relaxer Christophe Galtier des poursuites pour harcèlement moral et discrimination raciale dont il faisait l'objet comme l'annonce le quotidien sportif L'Équipe. Le procureur de la République avait requis un an de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende à son encontre la semaine passée, à la fin de son procès mais le tribunal a statué en faveur de Christophe Galtier avec un dénouement qui constitue l'issue la plus favorable pour l'ancien entraineur de l'ASSE. Le tribunal a expliqué "qu'aucune des deux infractions n'est caractérisée", ni le harcèlement moral ni la discrimination raciale tandis que le parquet retenait à l'inverse que Galtier avait "clairement cherché à diminuer le nombre de noirs et de musulmans dans l'équipe niçoise", notamment en "instrumentalisant le ramadan", le mois de jeûne dans l'islam, sur "fond de racisme ordinaire". 

L'un de ses avocats, Me Olivier Martin qui est par ailleurs celui de l'AS Saint-Étienne a réagi à cette décision de justice au micro de l'AFP : "C'est une réaction de soulagement, parce que ces accusations odieuses avaient causé des dégâts importants dans sa vie d'homme et sa carrière professionnelle. Aujourd'hui, c'est une réhabilitation totale pour lui, (...) mais c'est aussi une satisfaction pour la défense car nous avons pu déconstruire les infractions injustement poursuivies par le parquet, mais également car nous avons pu démontrer la manipulation qui avait été opérée et l'instrumentalisation faite de certains propos, avec le but avoué de nuire à l'homme et à sa réputation professionnelle."

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