L'AD2S fustige l'inaction de l'ASSE

Stade | Publié le par Tibo | 40 commentaires

Comme dévoilé hier soir sur Evect, l'AS Saint-Étienne a décidé de ne pas faire appel des sanctions de la Commission de discipline, craignant de voir la Commission supérieure d'appel se montrer plus sévère.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'Association de Défense des Supporters Stéphanois a fustigé l'inaction de l'ASSE. L'association qui s'attaque vivement à la commission de discipline livre à l'ASSE des angles qui auraient pu être utilisés pour la défense du club. Revient bien entendu le fait que l'ASSE a été sanctionnée à domicile pour des faits commis à l'extérieur ou encore le côté contradictoire des sanctions infligées à l'ASSE et aux Girondins de Bordeaux.

Une défense que le club n'a pas voulu mettre en place sur les recommandations de son avocat, Me Martin. Le fossé semble de plus en plus se creuser entre le club et une partie de ses supporters qui envisagent de déposer un recours pour se substituer au club dans la défense des supporters des Verts. 


"Le 30 août, la Commission de Discipline de la LFP infligeait à l'ASSE une sanction inédite : 2 matchs à huis-clos partiels à domicile et un point avec sursis, pour des faits survenus à l'extérieur.
Ce lundi, le délai d'appel de cette décision inique a été épuisé, sans qu'encore une fois personne ne vienne défendre les intérêts du club.
Depuis 2013, l'ASSE s'est vu infliger des millions d'euros d'amendes, des dizaines de huis-clos en tous genres, des fermetures de parcage et même des retraits de points. Jamais, ou presque, le club n'a bronché.
Pourtant, il y a tant à dire sur cet organe obscur de la LFP, dont les décisions le sont tout autant...
Le cas Rodez-ASSE appelle d'ailleurs de nombreuses observations que le club aurait aisément pu développer en appel, au CNOSF et devant le tribunal administratif :
-pour la première fois, un club est sanctionné à domicile pour des faits survenus à l'extérieur. Cette décision est dangereuse car elle va créer un précédent, très certainement utilisé pour quelques fumigènes en parcage. Sur ce seul point symbolique, la direction du club aurait dû être vent debout. Elle est particulièrement injuste puisqu’elle frappe des supporters qui ne se sont pas déplacés ;
-la Commission reproche à l'ASSE de ne pas avoir porté plainte contre ses supporters et de n'avoir pas notifié d'interdictions commerciales de stade (ICS). Outre que l’argument ne tient pas, il est inacceptable dans son principe. La commission de discipline ne peut sanctionner que les manquements du club. Elle ne peut pas sanctionner le club pour ne pas avoir sanctionné aveuglément et au hasard parmi ses supporters. Surtout, l’ASSE ne pouvait rien faire de tel ! L'ASSE n’étant pas victime, elle n'était pas recevable pour déposer une plainte. Par ailleurs, les images vidéos du parcage ont été saisies par la justice. Comment l’ASSE aurait-elle pu les exploiter pour identifier des personnes ? Dès lors que le club n'y a pas accès, la demande de la Commission était impossible à mettre en œuvre ! Rappelons que la Commission outrepasse encore son office en cherchant à s’en prendre aux supporters par l’intermédiaire de sa mission disciplinaire limitée aux clubs ;
-la Commission explique dans la décision qu’elle préfère condamner le club à domicile car ses supporters sont susceptibles de se rendre quand même à l’extérieur malgré la fermeture de l’espace visiteurs ! Comment expliquer alors que les Bordelais verront leurs parcages fermés pour 2 matchs, pour des faits à l’extérieur qui ne résultaient même pas de la responsabilité de leur club ? Voilà deux décisions totalement contradictoires, prises par la même Commission en l'espace d'une semaine ! Quelle crédibilité accorder à une Commission qui change de discours au cas par cas ? Un organe disciplinaire n’est plus légitime lorsqu’il bascule dans l’arbitraire.
Cette Commission s’est installée dans le paysage du football français. Elle fait la pluie et le beau temps en tout impunité, sans barème et sans cohérence. Les clubs, dont le nôtre, observent le désastre d’années en années avec une passivité patente ; pour ne pas dire une complicité.
Cette complicité est une réalité : en 2021, lors des débats sur la loi visant à démocratiser le sport en France, il était question de faire changer les règles. L’obligation de résultat qui est imposé aux clubs en matière de sécurité pouvait devenir une obligation de moyens. Foot Unis, le syndicat des clubs professionnels – dont fait partie l’ASSE – s’est opposé à cet amendement auprès des sénateurs.  
Enfin, si l’ASSE se réservait vraiment « le droit de faire appel » et qu’elle avait peur de l’aggravation de la sanction par la FFF, le club pouvait attaquer la décision directement devant le tribunal administratif en référé-suspension.
En clair, l’AS Saint-Etienne subit encore les foudres d’une commission illégitime par sa composition, par son règlement et par ses décisions, comme à son habitude, en levant la patte. Elle va consciemment, sans une once d’indignation, laisser 16.500 passionnés devant les portes de Geoffroy-Guichard pour l'anniversaire du club.
Alors que la LFP et sa Commission de discipline céderaient à la première demande collective des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 de restaurer un office disciplinaire juste, légitime, responsable, fiable et compétent, chaque club continue d’avoir peur dans son coin. Assez représentatif de l’état du football professionnel français : immobilisme, incompétence, couardise, incapacité à remettre en question l’ordre établi.
Les 90 ans du club pour l'ASSE, « ça se fête ensemble » pendant la campagne d'abonnement puis « ça se fête sans vous » une fois l'argent amassé !
Dans l’intérêt de tous les supporters Stéphanois, l’AD2S a saisi son avocat afin d’étudier d’éventuelles possibilités de recours contre la décision de la commission de discipline. Nos chances sont probablement inexistantes car seul le club est juridiquement visé par la sanction. Cependant, nous aurons défendu les intérêts du club à sa place, plutôt que de rester sagement les bras croisés, en portant devant la justice les arguments qu’il aurait dû porter."

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