L'âge d'or de l'ASSE, ou comment le club a dominé le football français

Pros | Publié le par Evect |

Nous sommes en 1933 lorsque le modeste club amateur de Saint-Étienne accède au championnat professionnel malgré un refus initial de la FFF. À l’époque, la fédération pense que le petit club de départemental ne pourra pas satisfaire les exigences inhérentes aux clubs pros. L’AS Saint-Étienne leur donnera immédiatement tort, avant de totalement dominer le football français pendant les décennies 60 et 70.

Pierre Guichard et le début de la gloire

Dès la deuxième année, le président Pierre Guichard (fils de Geoffroy, fondateur des magasins Casino) lance ce que notre experte invitée Élise Viense appelle « une opération de vedettariat sans précédent ». C’est-à-dire un recrutement très couteux de joueurs français mais surtout étrangers afin

d’attirer du public et remplir « Le Chaudron ». Le club finit par accéder à la Division 1 pour la saison 1938-39 mais après la guerre, le club manque de disparaître, faute de mauvais résultats financiers. Toutefois, l’ancien joueur devenu entraîneur Jean Snella revient à Saint-Étienne et les Verts passent un cap dans les années 50 :

â—Ź Demies-finales de Coupe de France (51 et 53),

â—Ź Vainqueur de la Coupe Charles Drago (55),

â—Ź La section jeunes gagne le championnat amateur (56).


Ces mêmes jeunes viennent renforcer l’équipe première la saison suivante, qui se conclut par leur tout premier titre de champion de France et une affluence record de 33 000 personnes pour le Chaudron en février.


La domination

Le saviez-vous ? En 1962, la finale de la Coupe de France est gagnée par l’ASSE mais boycottée par ses supporters en raison de sa saison catastrophique en championnat ! C’est tout de même une victoire de plus en Coupe de France, ainsi que deux titres de champions de France supplémentaires pour Jean Snella qui se retire en 1967. Il est remplacé par Albert Batteux et la « grande époque des Verts » a commencé !


En 1968, l’ASSE remporte presque facilement le doublé Coupe-Champion. De nouveau champions de France en 69, l’AS Saint-Étienne devient le premier football club français à remporter trois titres d’affilée. En 1970, les Verts triplent la mise en remportant le championnat avec 11 points d’avance sur son dauphin, ainsi que la Coupe de France en giflant le FC Nantes 5-0 et enfin la Coupe Gambardella !

Batteux quitte le club, et le capitaine Robert Herbin prend sa place pour deux nouveaux doublés Coupe-Championnat en 74 et 75. Pendant cette dernière finale de Coupe, l’illustre Jean-Michel Larqué marque d’ailleurs une reprise de volée magnifique à l’entrée de la surface, l’un des plus beaux buts de l’histoire du tournoi ! Mais surtout, le club de football de Saint-Étienne s’offre sa première véritable aventure européenne en allant jusqu’en demi-finale.


Les printemps européens

En huitième de LDC en 1975, Saint-Étienne n’est pas favori des bookmakers et se fait gifler 4-1 au match aller par l’Hajduk Split de Zagreb.

Fait : La télévision française décide même de ne pas diffuser la revanche !

Grosse erreur, car les Verts terrassent les yougoslaves 5-1 dans un stade en folie ! « C’est ce soir-là que le surnom de Chaudron a pris tout son sens » dit Hervé Revelli, ancien joueur et entraîneur du CS Chênois mais aussi meilleur buteur de l’AS Saint-Étienne. Nul doute qu’au tour suivant, l’ASSE aurait joui d’une belle cote dans cette liste des sites de paris sportifs suisses de MightyTips.


Mais en demies, Saint-Étienne s’incline face au Bayern de Munich, déjà champion et bourreau des clubs français à l’époque. La défaite est un crève cœur, mais les Verts sont aimés dans toute la France.


La campagne 1976 est encore plus belle. Nouvelle victoire en championnat (troisième de suite), mais surtout une épopée européenne restée dans les annales ! Saint-Étienne élimine en effet Copenhague, les Rangers de Glasgow, le Dynamo Kiev du ballon d’or Blokhine après un match de légende conclu en prolongation et finalement le PSV Eindhoven… Puis en finale, le Bayern double tenant du titre se dresse à nouveau sur leur chemin… C’est le soir des fameux « poteaux carrés » et les Bavarois s’imposent d’un seul petit but.

À leur retour en France, le président Giscard d’Estaing reçoit les Verts tels des héros et l’équipe défile sur les Champs-Élysées. À voir l’emballement populaire, médiatique et même politique, on pourrait presque croire que Saint-Étienne est champion d’Europe. Il faut dire que « le foot français, ce n’était rien à l’époque. C’est bien simple, la plupart des équipes qu’on jouait en Coupe d’Europe au début des années 70 nous faisaient peur » rappelle Revelli. Mais depuis les Verts, chaque fan de foot français s’autorise à rêver de titres européens !


Hélas, c’est aussi le summum de l’histoire du club. Certes, l’ASSE gagne une nouvelle Coupe de France en 1977, ainsi qu’un nouveau titre de champion en 80 grâce à un jeune Michel Platini, mais le club de football français le plus populaire de l'époque a perdu de sa superbe.
Un nouveau titre en 82 mais surtout des scandales financiers mettent définitivement fin au règne vert. Si Saint-Étienne parvient globalement à se stabiliser en D1, quelques passages en D2/L2 viennent ponctuer chaque décennie du club jusqu’à nos jours…

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