L'ASSE mesure l'impact du Boycott des supporters
Si de coutume les abonnés sont systématiquement comptés dans l’affluence rapportée par le club à la fin des rencontres, hier, petite exception compte tenu de l’appel au boycott de quatre groupes de supporters, le chiffre a été pondéré.
Dans une période propice à remplir le Chaudron (vacances de Noël), l’appel au boycott des supporters du 13 décembre aura déçu plusieurs expatriés en famille à l’occasion des fêtes de fin d’année qui pouvaient, à la faveur de la trêve de la coupe du monde et d’un calendrier remanié, profiter du Chaudron entre Noël et le jour de l’an. Pour autant et de ce qu’on a pu voir hier depuis le bord de la pelouse, les familles étaient bien présentes en grand nombre au Stade Geoffroy-Guichard, les habitués, moins. Si du côté Sud, l’appel au boycott a trouvé un écho retentissant avec un peu moins de 300 supporters clairsemés en tribune Snella, le Kop Nord lui... affichait une affluence quasi-normale. Historiquement tribune la plus courtisée les soirs de match, la tribune Paret était hier remplie au deux tiers de sa capacité. Difficile d'y mesurer donc concrètement l’impact du boycott, car de toute évidence, des supporters ont pu y trouver des places sans difficulté. Ouvert sur toute sa partie basse, la tribune Henri Point affichait de son côté visuellement complet.
Pour mesurer l’impact concret de ce boycott, il faut donc se tourner vers les chiffres. Si le nombre de spectateurs billetterie qui sera remonté à la ligue atteint 18379, l’ASSE a communiqué le chiffre réel de supporters présents au stade ce vendredi soir : 14785 (ce chiffre ne prend pas en compte toutes les invitations partenaires et VIP, il atteint 15200 avec). Il convient également de préciser que les 3179 supporters de différence entre l’affluence retenue par la LFP et l’affluence réelle hier au stade ne reflètent pas totalement l’impact du boycott, en effet, s’il est vrai que des supporters ont fait le déplacement dans le Chaudron à l’occasion des fêtes de fin d’année, les abonnés n’étaient pas tous présents dans la Loire cette semaine pour les mêmes raisons. L’horaire du match ne facilitant pas non plus l’accès au stade pour les gens travaillant localement un vendredi soir, encore moins pour les sections venant de plus loin. Bon nombre d’abonnés n’ont pas pu se rendre au stade, aussi, parce qu’ils ne pouvaient pas le faire.
Pas flagrant dans les chiffres, le boycott s’est par contre fait concrètement ressentir au niveau de l’animation du Chaudron, entre sifflets des deux équipes et réaction aux chants du parcage de Caen, il régnait une atmosphère bizarre à Geoffroy-Guichard hier soir. À mi-chemin entre les matchs Covid-19 sous jauge et ceux à huis clos partiels (sans les Kops), il n’était pas difficile d’entendre les rancunes individuelles de chacun, hurlées à la face des joueurs depuis les tribunes. Une seule unanimité dans cette rencontre, la prestation de l’arbitre, rapidement conspué et que le stade a copieusement sifflé pendant 90 minutes. "Les hommes mentent mais pas les chiffres", force est de constater que le dicton perdait un peu de son sens après #ASSESMC. Si dans les faits, les chiffres n’appuient pas tellement un impact concret du boycott des supporters, l’atmosphère du stade Geoffroy-Guichard démontre une nouvelle fois que sans ses ultras, ce Chaudron a du mal à bouillir. Ce fût déjà le cas cette saison, dans un contexte sportif moins catastrophique face à Grenoble. Le Kop Sud encore suspendu, les MF91 avaient quitté le stade suite à un différent avec la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) sur l’heure d’arrivée du matériel. Ce jour-là, les 22959 spectateurs n’avaient pas fait beaucoup plus de bruit que les 14785 présents hier face à Caen (1-1).
Enfin le prochain match (face à Laval) devrait être plus impactant "visuellement" dans les tribunes de Geoffroy puisque pour rappel, ce vendredi, avant la rencontre entre l’ASSE et Caen, à travers un bref communiqué, les quatre mêmes groupes de supporters ont annoncé reconduire le boycott face à Laval lors du prochain match à domicile de l'AS Saint-Étienne : "Peu importe le résultat, le boycott continue ! Personne au stade pour Saint-Étienne - Laval le mardi 10 janvier 2023. MF91 - IS98 - USS- GA92"
L’horaire du match (20h45 un mardi soir) ne promet pas non plus une grande mobilisation des Stéphanois d’ici mais surtout d’ailleurs. Et puis le 10 janvier, il n’y aura plus personne en vacances... L’affluence devrait donc considérablement baisser et rendre cet appel au boycott plus concret dans les chiffres.