L'histoire derrière la première boutique des Verts
Depuis le 14 septembre 1977, l'AS Saint-Étienne possède sa boutique de produits dérivés. Une véritable révolution à l'époque, le club du Forez étant précurseur en France du marchandising.
Le Progrès dévoile l'histoire qui se cache derrière la création de cette boutique. Il faut ainsi remonter en 1970, Roger Rocher confie dans le journal qu'il envisage de fonder un collège de supporter. L'information ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, Georges Elbeck, désormais âgé de 88 ans est alors horloger-bijoutier de la rue des Alliés, suiveur régulier du club il décide de se lancer dans l'aventure avec son ami Denis Lièvre, commerçant également à Saint-Étienne.
"Lors de la première réunion, mon nom est sorti pour prendre la présidence du groupe. J’étais bien connu dans la ville et, en toute modestie, nous avions bonne réputation. J’ai accepté et le président Rocher, toujours direct et cassant, me dit : “Il faut monter un mouvement de supporters et je veux de l’ambiance dans le stade.” L'histoire commence là et Georges Elbeck soutenu par six à sept acolytes se met à mener différentes actions contrôlées par le club. Le président des Associés Supporters de 1970 à 1987 se remémore : "À l’époque, Nîmes avait une écharpe avec le Croco dessus." Le séjour initié par Roger Rocher à Liverpool le confortera dans son idée, après avoir vu les supporters des reds brandirent leurs écharpes.
En rentrant à Saint-Étienne, il se rapproche de Jacques Vidal, fabricant de mode dans la Loire. La mythique écharpe zigzag voit alors le jour : "Nous avons créé un écusson, écrit "Allez les Verts" et confectionné la fameuse écharpe zigzag. J’en avais fait livrer 1 000 en me disant que cela faisait beaucoup. On ne les a pas vues passer." La machine est en marche, de nouveaux articles viennent s'ajouter : casquette, bonnet, t-shirt, autocollants pour voiture... Face au succès grandissant, la vente par correspondance s'organise. Roger Rocher qui récupère les recettes de la vente de produits dérivés décide de reprendre la main pour exploiter encore plus le filon, une petite déception Georges Elbeck : "Le président et ses proches se sont dit : « On va faire mieux que ça ». Au départ, on était vexé, car on s’est retrouvé à ne plus trop savoir quoi faire. On nous a presque enlevé quelque chose de vital. On se réunissait jusqu’à 1 heure du matin pour bosser mais les gens prenaient un plaisir fou. Mais bon, je n’ai pas pu dire non à Roger Rocher qui, en plus, a été très reconnaissant de notre travail."
La première boutique de France sort ainsi de terre le 14 septembre 1977 rue de la Tour lors d'un match de Coupe d'Europe contre Manchester United. Un grand îlot autour duquel les gens pouvaient faire le tour. C'est en 2000 que la boutique actuelle voit le jour avec 800m² de surface de vente et une réserve de 150m².
