La Coupe du Monde, un débat aussi à l'ASSE
C’est un sujet qui anime la société et le monde politique en ce moment, la Coupe du Monde au Qatar approche et avec elle plusieurs scandales autour de son organisation. Ouvriers morts sur les chantiers, impact environnemental indécent, inégalités culturelles et sociales pendant la compétition, le débat autour d’un boycott se pose aussi du côté des acteurs du ballon et sur le rôle que les footballeurs doivent jouer.
Les joueurs de l’ASSE n’échappent pas à ces questions de société, tous n’ont pas le même positionnement et le même engagement face au sujet. Que ce soit en conférence de presse, au travers d’interviews ou même en réaction à des déclarations politiques, plusieurs joueurs du club se sont exprimés sur la Coupe du Monde 2022 et notamment sur la prise de position qu’un joueur de Foot doit avoir par rapport à cet évènement.
C’est notamment le cas de Thomas Monconduit, irrité par les propos de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra sur l'absence de prise de position des joueurs en activité: "Il faut bien laisser les joueurs au bon niveau, ni trop, ni trop peu. Les joueurs de l'équipe de France ne sont pas des hommes politiques. Ce ne sont pas non plus des fonctionnaires du Quai d'Orsay et diplomatiques. Ils sont là pour jouer, donc "élever" leur niveau de conscience en ayant des éléments d'informations dans le contexte dans lequel ils vont évoluer, ça me semble souhaitable parce qu'on ne peut pas en appeler au discernement, à la maturité dans d'autres situations et ne pas les informer, contribuer à leur ouverture sur ces sujets-là. Ce n'est pas leur job, ce n'est pas leur métier, ce n'est pas leur responsabilité." Une déclaration maladroite qui n’a pas manqué de faire réagir le milieu de terrain stéphanois sur son compte Instagram : "On s'excuse d'être trop con... En gros "tape dans le ballon et ferme ta gueule". Il est évident qu'avec ce genre de mentalité on n'avancera pas ! Nous on vous demande de prendre les bonnes décisions pour l'avenir de notre planète et vous n'êtes pas foutu de le faire... Merci les politiques."
Interrogé par un auditeur sur cette volonté ou non des footballeurs de prendre position sur des sujets de société, Dylan Chambost, invité de l’Émission 100% Sainté sur France Bleu Saint-Étienne Loire, apporte une réponse non politique mais possède la conviction que les grands joueurs de la discipline peuvent jouer un rôle déterminant dans ces affaires : "Pour être honnête, ce n’est pas mon combat, je laisse cela aux politiques. Maintenant, je pense que les footballeurs et notamment les stars ont un rôle à jouer. Ce sont des idoles, ils sont beaucoup écoutés, ils peuvent se permettre d’exprimer leurs avis et pourquoi pas, faire changer les choses."
Du côté de son entraineur Laurent Batlles, interrogé dans les colonnes du Dauphiné vendredi dernier, il est difficile d'agir. Questionné sur la Coupe du Monde, le technicien stéphanois retient l’aspect écologique mais reconnait son impuissance face au sujet tout en précisant son action quotidienne sur un sujet qu’il juge primordial : "Je ne sais pas quoi répondre. Tout le monde a conscience de l’importance de l’écologie. À mon niveau, j’essaie de faire des gestes. Je suis complètement dedans. Le club aussi fait des efforts. Mais pour la Coupe du monde, je ne peux rien y faire."
Enfin, Victor Lobry, très impliqué dans l'association Football Écologie France, une association qui milite pour que le monde du foot s'investisse davantage dans la transition écologique s’est exprimé en début de saison sur son engagement : "Le foot est un sport qui attire beaucoup de monde. Chaque personne a un rôle à jouer là-dessus. Chacun à notre échelle on a une petite renommée qui peut faire passer un message. Celui-là il est important et le club est quand même très engagé donc c’est bien d’être ici dans un club qui peut aussi rayonner de par son importance dans la région et passer ce genre de message."
En conférence de presse, jeudi dernier, à la question sur le positionnement des joueurs de football sur l’organisation de la Coupe du Monde, il précise : "C’est un peu tard pour se lever maintenant... Les choses sont faites, si on annule... si on imagine faire une grève exceptionnelle, ce serait débile, c’est trop tard. Maintenant qui peut refuser d’aller jouer une Coupe du Monde ? On ne va pas trouver beaucoup de joueurs. Engagé, pas engagé, personne n’est parfait, maintenant que c’est fait, il faut y aller, c’est comme ça."