La descente de l'ASSE, tâche noire de la carrière de Boudebouz

Anciens Verts | Publié le par Joris | 14 commentaires

Dans une longue interview accordée à l'ancien joueur de Bastia Julian Palmieri animateur de Team Football où il revient sur l'ensemble de sa carrière de footballeur professionnel, Ryad Boudebouz est notamment revenu sur son passage à l'AS Saint-Étienne. 

Ryad Boudebouz évoque son arrivée à Saint-Étienne en provenance d'Espagne : "Du Celta Vigo (où il était prêté, ndlr) je reviens au Betis, je fais le début de la préparation avec un nouveau coach qui m'aime bien et à ce moment-là tu as Nabil Fekir qui signe chez nous, au Betis. Nabil joue 10, moi aussi, ils lui donnent un salaire de dingue, il est en équipe de France... Je sais qu'il faut partir à ce moment-là. Je reste quelques jours avec Nabil, c'est un super mec, je lui explique comment ça se passe dans le club, j'essaie de le mettre à l'aise et après j'ai l'offre de Saint-Étienne. À ce moment-là, je n'hésite pas une seconde. En plus c'est Ghislain (Printant) qui m'appelle (qu'il avait côtoyé à Bastia, ndlr). Gasset était parti en fin de saison et Ghislain reprenait l'équipe. En gros, Rémy Cabella partait en Russie (à Krasnodar, ndlr) et Ghislain dit "je veux Ryad"."

Ses premiers pas sous le maillot vert sont difficiles : "Les débuts sont compliqués : Ghislain était à la tête de l'équipe mais beaucoup de gens ne voulaient pas que ce soit lui. Au premier faux pas, ils voulaient que ça saute. J'ai eu des débuts compliqués, je n'étais pas au niveau, je fais encore deux trois erreurs, tu me connais j'en fais toujours une ou deux. Un jour Ghislain me fait sortir à la mi-temps, je ramène mon téléphone sur le banc, on me prend en vidéo avec mon téléphone... Bordel..."


L'ancien meneur de jeu des Verts avait ensuite besoin de voir autre chose après le traumatisme de la descente en Ligue 2 avec l'ASSE, il signe alors en Arabie Saoudite : "Je suis musulman donc la vie là-bas ne change pas grand chose pour moi. Quand j'allais en sélection en Algérie, c'est le même délire on va dire mais il me fallait un truc après la descente avec Sainté. Elle m'a fait du mal mentalement notamment, c'est moi qui rate le pénalty alors que tu sais comme je suis... Je suis accroché. J'ai eu des histoires avec Sainté, j'ai eu des histoires avec le coach là-bas qui était à Saint-Étienne, Puel avec qui je n'ai pas joué pendant sept ou huit mois. Quand je reviens, j'avais tellement envie de bien faire, qu'on se maintienne parce que tu te fais des amis dans les clubs, tu te fais des amis dans les supporters. Ces gens-là ce sont des bonhommes, ce ne sont pas des gens qui vont parler sur internet. Ces gens-là sont vrais comme moi et le fait que ce soit moi qui rate le dernier pénalty, alors que j'étais sincère dans la démarche, mentalement ça m'a fait mal et il fallait que je parte, vivre un autre truc. J'avais besoin d'un autre truc."

Ryad Boudebouz évoque ensuite sa première saison en Arabie Saoudite : "J'arrive dans un club en Arabie Saoudite qui est descendu en Ligue 2 et c'est un grand club. C'est là où joue Mahrez maintenant (Al Ahli SC, ndlr). Il fallait remonter tout de suite. C'était excitant comme projet avec de l'exigence. Ça s'est passé comme ça devait se passer, j'ai fait une saison de dingue l'année dernière, de fou furieux : neuf buts, neufs passes décisives en 24 matchs, on monte, on a arrosé tout le monde (sic), c'était nickel. La ville Jeddah c'est magnifique, j'ai kiffé la vie."


Ryad Boudebouz évolue désormais dans le club d'Ohod toujours en Arabie Saoudite où il profite pleinement de Médine dans un club en construction : "Je suis maintenant à Médine. La ville est magnifique, c'est la ville Sainte. Quand tu es musulman on te dit que quand tu es à Médine il y a un ressenti que tu n'as pas dans toutes les autres villes du monde, on dirait que le temps est arrêté. Le club où je suis est en construction, le président est arrivé dix jours avant moi. C'est un président qui est fan du club d'Al Ahli où j'étais avant, c'est lui qui me fait venir. Il veut tout refaire et on part de loin, il faut tout construire. Le problème en Arabie Saoudite, c'est que dans l'organisation, ils ne sont pas comme en France, comme en Europe. Les détails ils s'en foutent, ils pensent que c'est facile, qu'en mettant de l'argent ça suffit. Cela prend du temps pour qu'ils comprennent que ce n'est pas le cas. J'ai vu des choses dans le club où je suis, j'ai eu l'impression de revenir au quartier (rires). Ils ne connaissent pas mais il faut être patient avec eux parce qu'ils sont plein de bonnes volontés et tu ne peux pas leur en vouloir. Ce sont des gens gentils et tu essaies de les aider et les conseiller mais tu sais que ça va prendre du temps."

À la fin de sa carrière de footballeur, le numéro 10 sur le terrain se verrait bien entraîneur ou directeur sportif : "Directeur sportif ? C'est possible ou coach, ça m'intéresse bien d'être coach." Au moment de répondre à la question lui demandant quel est son principal regret dans sa carrière, Ryad Boudebouz affirme que c'est la descente en Ligue 2 avec Saint-Étienne : "Le fait d'avoir participé à la descente de Sainté en Ligue 2 ça me dérange, c'est la tâche noire on va dire."

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