La prise de position forte de Dall'Oglio sur les cadences dans le foot

Pros | Publié le par Joris | 11 commentaires

C'est un sujet qui fait beaucoup parler dans l'actualité footballistique : celui de la charge des calendriers. Avec le nouveau format des Coupes d'Europe, le nombre de matchs de certains clubs explose. 

Une situation sur laquelle s'est exprimé Rodri, le milieu de terrain de Manchester City, avant la rencontre face à l'Inter Milan en Ligue des Champions : "Si vous posez la question à n’importe quel joueur, il vous le dira, c’est une opinion générale parmi les joueurs, ce n’est pas juste l’avis de Rodri. Si cela continue comme ça, à un moment, on n’aura pas d’autres choix (que de faire grève, ndlr). Mais je ne sais pas ce qui va se passer. En tout cas, c’est quelque chose qui nous inquiète parce que nous sommes ceux qui souffrons. Entre 40 et 50 matches, un joueur peut évoluer au plus haut niveau. Ensuite, vous diminuez car ce n’est pas possible de maintenir son niveau physique. À mon humble avis, c’est trop. Nous devons prendre soin de nous, nous sommes les personnages principaux de ce sport, ou de ce business, peu importe comment vous l’appelez."

Des propos qui ont trouvé écho ce jeudi midi lors du point presse à L'Etrat avant #OGCNASSE dans lequel Olivier Dall'Oglio a eu une prise de position forte sur les calendriers trop chargés dans le foot : "Mon regard est simple, depuis un bout de temps : on en demande trop ! Pour moi, il y a trop de matchs, beaucoup trop. C'est mon avis. On va me dire qu'on a supprimé la Coupe de la Ligue mais sur les Coupes d'Europe, ça devient très très compliqué. Aujourd'hui, si on se met à la place du Stade Brestois, ça devient compliqué. Ils seront obligés à un moment donné de faire des sacrifices, soit sur un match de coupe d'Europe soit sur un match de championnat parce qu'ils ne pourront pas tout jouer. Après, les très gros clubs qui ont 33 ou 35 joueurs, c'est différent. Mais c'est pareil : ça revient à dire que ce sont les gros clubs qui en sont bénéficiaires. 


Même au niveau du public : je pense qu'on va saturer. On va faire les nostalgiques mais quand on voyait le Saint-Étienne de la grande époque, c'était un évènement monstrueux avec la coupe d'Europe. On se préparait trois jours avant à regarder ce match à la télé. Là, j'ai l'impression qu'il y a des matchs tous les jours, même nous, est-ce qu'on va réussir à suivre tout ça ? On est en train de dépasser la limite et je comprends que les joueurs crient "stop".


Quand on regarde les internationaux, rien que les nôtres qui ne jouent pas la Coupe d'Europe, quand je vois Ben Old qui est obligé d'aller la semaine dernière à Los Angeles, pas toujours avec des vols directs, qui se tape un retour en ayant joué deux jours avant notre match face à Lille... Le décalage horaire etc, c'est épuisant. Il y a des matchs, des déplacements et ce sont des garçons qui vont vivre entre l'hôtel, l'avion, les aéroports, les gares etc. 


Après est-ce qu'en terme de spectacle on aura toujours le même ? Ça je pose la question mais je ne suis pas sûr. Il peut y avoir une usure physique mais psychologique aussi. Il faut enchainer, tous les trois jours, ce sont des garçons qui ne s'entrainent pratiquement plus les internationaux. Je trouve qu'il y a trop de matchs."

Le coach stéphanois a confié avoir dû gérer la semaine de Ben Old, le milieu de terrain ayant beaucoup voyagé durant la trêve internationale : "Pour Ben Old, il a bien évidemment fallu adapter sa semaine d'entrainement. Lui il faut qu'il se rééquilibre. Il y a quand même neuf heures de décalage horaire avec Los Angeles, il est resté plusieurs jours là-bas. En plus, il n'aura pas que des matchs à Los Angeles, mais aussi en Nouvelle-Zélande ce qui sera encore plus loin. Les garçons qui jouent la CAN aussi n'ont pas toujours des vols directs, c'est compliqué. Alors je sais ce qu'il va se dire : "les joueurs et les coachs se plaignent..." On me pose la question, je réponds. C'est sûr qu'on ne va pas se plaindre de notre métier, il est formidable, il n'y a pas de problème. Mais à un moment donné, en terme de spectacle, en terme éthique aussi par rapport aux joueurs, on peut se poser la question. Parce que là c'est une course à toujours plus, c'est le domaine de l'argent et là ça devient excessif."

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