Le Chambon-sur-Lignon, lieu d'exception victime de son succès

Club | Publié le par Dunkan | 6 commentaires

Cette semaine, l'ASSE continue sa préparation avec un stage au Chambon-sur-Lignon. Les Verts résident à l'hôtel le Bel'Ô. Le propriétaire des lieux, Guillaume Chazot s'est exprimé à notre micro et confie que ses infrastructures et celles du Chambon-sur-Lignon sont victimes de leur succès, avec des clubs qui ont dû être refusés. 

Depuis maintenant une semaine l'ASSE a repris les entrainements. Pour cette deuxième semaine de préparation, les hommes d'Olivier Dall'Oglio se sont rendus au Chambon-sur-Lignon pour réaliser un stage de pré-saison. Durant toute cette semaine, les Verts résident à l'hôtel trois étoiles, le Bel'Ô. Propriétaire des lieux depuis trente ans, Guillaume Chazot met tout en place pour accueillir au mieux les sportifs de haut niveau et allier son métier et sa passion pour le sport. Nous sommes allés à sa rencontre.


Chaque été vous accueillez des clubs et même des sélections nationales ?

Oui on est spécialisé dans l’accueil de sportifs de haut niveau, le football, le rugby et de plus en plus le vélo. Effectivement cette année c’est une bonne année puisqu’on fait deux clubs de Ligue 1, deux clubs de Ligue 2 et une Arkema Première Ligue avec l’ASSE. Ça fait une belle saison et l’ASM au rugby arrivera du 25 au 31 août pour clôturer cette saison chargée en émotions, en stars et en sport. Ce métier me permet d'allier mon activité professionnel avec ma passion pour le sport.


Qu’est-ce qui fait que les clubs aiment venir ici ?

Déjà l’environnement, on est à 1000 mètres d’altitude ce qui est exceptionnel pour les sportifs, puisque le temps d’adaptation pour un sportif de haut niveau par rapport à un stage en haute altitude est très court. Ils doivent vite s'adapter quand ils arrivent ici, mais aussi retrouver le rythme d'avant lorsqu’ils redescendent dans la plaine, donc c’est très important pour la préparation physique. Après on a des installations municipales qui sont vraiment au top grâce à une mairie qui nous suit tous les jours, un jardinier qui est vraiment exceptionnel, il travaille au quotidien sept jours sur sept sur le terrain, il est au service des équipes en termes d’arrosage, de tonte et d’entretien des terrains, ce qui est la base et l’outil de travail principal pour les clubs. Après en toute modestie, l’expérience qu’on a depuis plus de vingt ans nous permet d'accueillir des sportifs de haut niveau, on cherche à anticiper leur besoin, leurs intentions, leur demande même de dernière minute. Vous l'avez vu tout à l’heure, on construisait des mini-buts à la demande du coach stéphanois dans l’urgence, on s’est débrouillé avec un fournisseur pour les avoir, les monter, et ils sont sur la séance aujourd’hui. Tout ça fait partie de mes priorités, arriver à les mettre au top. On a aussi une équipe qui travaille au quotidien à mes côtés, que ce soit en cuisine ou en salle, qui se plie en quatre pour que les clubs soient le mieux reçu possible.


C’est beaucoup de travail de satisfaire toutes ces demandes ?

C’est notre métier, on le fait avec le cœur, avec plaisir, avec envie et motivation, donc à partir de là on n’a pas l’impression de faire un métier difficile, c’est un métier passion. Il faut naturellement gérer les impondérables au quotidien, mais il faut être présent. C’est ma femme qui vous dira qu’elle ne me voit pas beaucoup en ce moment (rires).


Quand on est de la région, forcément l’ASSE qui vient ça a un côté particulier ?

Évidemment c’est mon club de cœur, j’y ai joué dix ans, j’ai été formé au club, j’ai titillé les sommets sans y être. Chaque fois que les Stéphanois passent le seuil de la porte, il y a un petit peu d’émotions, la première fois c’était en 1999 avec Robert Nouzaret. On a fait du chemin on a pratiquement eu tous les entraineurs. Olivier Dall’Oglio est venu huit fois avec Dijon, il connaît par cœur, quand il a signé ici, il m’a appelé il m’a dit « Guillaume, on va se voir je vais monter te voir », on a créé des liens avec les gens, c’est vrai que ça fait partie de l’ASSE. Et puis cette année avec l’accession en Ligue 1 c’est fabuleux, on sent que y’a un groupe vraiment soudé, des joueurs comme Larsonneur, Briançon, Cafaro, Batubinsika et j'en passe. Ce sont vraiment des joueurs qui sont adorables avec nous et on sent que cette montée les a vraiment mis dans un état au top. J’espère qu’ils vont vivre une très belle saison, un beau maintien qui commence par une belle préparation cette semaine.


Des anciens joueurs qui ont connu vos installations pendant leur carrière reviennent ensuite en tant qu'entraineur, n'est-ce pas ? 

Oui exactement. D’anciens joueurs qui sont devenus entraineurs, j’ai eu l’exemple de Jean-Guy Wallemme, il y a Vincent Hognon bien-sûr avec Grenoble. Il y a des entraineurs qui changent de staff comme Olivier Dall’Oglio qui est venu avec Dijon et qui revient avec Saint-Étienne, Rudi Garcia qui était là avec Dijon qui est revenu avec Lille. Aujourd’hui on a créé en 25 ans un réseau, ce qui fait qu’on doit refuser certains clubs. J’ai refusé Angers, Nantes, Montpellier, le LOU Rugby. On est très très prisé, le problème c’est que sur une période très courte de préparation tous les clubs partent au même moment, on vient de faire Clermont Foot, cette semaine c’est l’AS Saint-Étienne, la semaine prochaine ce sont nos adversaires des barrages d’il y a deux ans, l’AJ Auxerre qui revient nous voir pour la deuxième année, puis on finira avec Grenoble et les féminines de Saint-Étienne.


Est-ce qu’il y a une anecdote marquante qui reste de cette vingtaine d’années ?

Je pourrais écrire un livre (rires).


C’est prévu ?

J’y pense (sourire). C’est vrai, ma femme me dit souvent que je devrais écrire des trucs parce que des anecdotes j’en ai plein. Je peux parler des ballons qu’on a récupéré dans le Lignon avec des bateaux pneumatiques, des intendants et des joueurs se renversaient dans le Lignon et se retrouvaient trempés. À l’époque, on n’avait pas les pare-ballons au stade donc les ballons partaient dans l’eau. Il y a aussi le match de Saint-Étienne-Lille en 2011, la même année où on accueille le XV de France. On fait 4 000 spectateurs au stade du Chambon, c’était juste incroyable on avait les champions de France de Rudi Garcia avec Mickaël Landreau et en face il y avait l’ASSE, le club de la région. Mes meilleurs souvenirs restent le XV de France en 2011 et chaque année avec Saint-Étienne car je suis très proche du staff, de Roland Romeyer à qui je rend hommage. Il a toujours été là pour moi, c’est un homme qui a construit Saint-Étienne pendant toute la période où il est resté, je l’ai encore eu au téléphone hier, il restera toujours dans mon cœur, c’est un homme d’exception pour moi.


Olivier Dall’Oglio vous a mis en valeur vous et vos équipes pour ce que vous faites ici, il a dit que chaque année il y a une amélioration, quelle a été l’amélioration de cette saison ?

On investit régulièrement, on a investi dans un bain cryothérapie, dans des appareils de musculation, on a investi un petit peu dans le matériel comme les mini-buts, les filets, plein de petites choses. On essaye de progresser tous les jours, en travaillant avec ma fille qui est nutritionniste et diététicienne. Elle se rapproche des staffs en amont, elle construit les menus avec les staffs, c’est un plus pour eux car quand ils arrivent on va dire qu’ils ne manquent de rien, j’espère en tout cas. Grâce à tous ces détails, on arrive à faire la différence.

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