Le jour où un ASSE - Strasbourg explosa le tableau d'affichage
Ils étaient à peine 8 000 dans les gradins de Geoffroy-Guichard, le 4 octobre 1959, pour assister à la réception du Racing Club de Strasbourg à l’occasion de la dixième journée de la saison.
Pourtant, le début de championnat des Alsaciens, tout comme celui des Stéphanois, laisse penser que les filets vont trembler, et que l’on ne va pas s’ennuyer. L’ASSE, qui est à la peine, et qui ne compte qu’une seule victoire, n’a inscrit que douze buts, mais en a concédés seize. Les Strasbourgeois, un peu plus fringants avec trois succès, ont scoré dix-sept fois, mais ont dû aller ramasser le ballon dans leur cage à vingt reprises. Si un spectateur avait pu suivre les neuf rencontres de chaque équipe il aurait assisté à soixante-cinq buts.
Effectivement, comme l’on pouvait le penser, cela n’allait pas trainer. Dès la deuxième minute Roland Mitoraj donnait l’avantage à Saint-Étienne, avantage aggravé dans la minute suivante par son coéquipier Gines Liron. Réaction immédiate des Alsaciens grâce à Groschulski qui réduit le score. Quatre minutes de jeu, deux à un pour les Verts.
Il ne fallut patienter que neuf minutes pour que le milieu stéphanois Michel Cristobal permette à l’ASSE de reprendre une marge plus confortable, avant que Gines Liron, le natif de Rive-de-Gier réalise, sept minutes plus tard un doublé. Quatre à un après une vingtaine de minutes de jeu. La réaction strasbourgeoise ne se fera attendre que quinze minutes, toujours grâce au franco-polonais Groschulski qui lui aussi réalisera un doublé. Quatre à deux à la mi-temps, le maigre public du futur Chaudron est aux anges.
Il ne fallait pas trop trainer dans les buvettes pendant la pause. L’international français René Ferrier inscrira après six minutes de jeu son premier but de la saison. Cinq à deux, mais pas pour longtemps car Cristobal y allait lui aussi de son doublé en inscrivant un sixième pion. Six à deux, on se croirait à Roland-Garros. Comme précédemment, quand Cristobal marque, Liron aggrave ! Ce fut fait deux minutes plus tard. Triplé pour l’avant-centre stéphanois qui inscrira cinquante-huit buts (dont un sextuplé) au cours des cent-douze rencontres qu’il disputa sous le maillot vert.
Sept à deux, il reste un peu plus de vingt minutes à jouer, mais les Verts en resteront là, au plus grand soulagement du gardien alsacien Visioli qui changera d’air en fin de saison.
Finalement le RC Strasbourg aura le dernier mot et limitera la casse, grâce à un autre franco-polonais, Casimir Koza, qui trompera le portier vert Robert Philippe (ex strasbourgeois) à dix minutes du terme. Score final : 7-3 !
Preuve que l’on ne devait pas s’ennuyer à l’époque, le même jour, un Reims-Bordeaux s’était terminé avec autant de buts (8-2). Pour la petite histoire, précisons qu’en Ligue 1 (D1), on ne compte que cinq rencontres à Geoffroy-Guichard avec dix buts marqués ou plus. Le record est de onze «goals», détenu par deux confrontations entre l’ASSE et Lille, (8-3) en 1947-48 et (7-4) en 1965-66 et, plus près de nous, par un ASSE-Metz, dernier match du championnat 1981-82 terminé sur le score de (9-2). Une victoire par un seul petit but d’écart nous comblerait ce samedi dans le Chaudron.
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