Le président de la FFF envisage des dépôts de bilan en Ligue 1
L'inquiétude gagne tous les acteurs majeurs du football français. L'absence d'accord pour la diffusion du championnat sur la période 2024-2029 plonge les clubs dans le doute mais pas que.
Hier, nous relayions les propos de plusieurs présidents de Ligue 1, très inquiets pour l'avenir, notamment Laurent Nicollin le président du MHSC n'hésitant pas à évoquer un dépôt de bilan : "Apparemment, Canal+ veut tuer le football français. Soit. On prend note. Moi personnellement, je prends note. Si ce n'est pas le tuer, c'est au moins l'affaiblir et lui faire du mal. Peut-être qu'ils estiment qu'on leur a fait du mal (en choisissant Mediapro, puis Amazon Prime Video). Mais dans la vie, quand on se sent lésés par quelque chose, on prend des rendez-vous on discute avec les gens. Moi, je suis juste le président d'un petit club et du syndicat, mais jamais monsieur Saada (le président de Canal+) ne m'a contacté pour me dire quels reproches il a à nous faire. À un moment donné, il faut se mettre autour d'une table et discuter. C'est en discutant que l'on règle les problèmes, pas en mettant la tête sous l'eau de quelqu'un. Et je te sors quand j'ai envie de te sortir pour te laisser un peu respirer... Mais bon, on fera front. On a l'habitude. On se démerdera... C'est ça qu'ils veulent. Très bien.
Rien ne m'inquiète, je ferai faillite, je déposerai le bilan et j'irai faire les poubelles (le métier du groupe Nicollin). Je ne vais pas me prendre la tête. Il y aura peut-être cinq ou six clubs qui feront faillite. Ils seront contents. Ils mettront le rugby le dimanche soir. S'il me manque 20 millions de droits télé... Les gros clubs resteront. À un moment, ils voulaient un Championnat de 10 ou 12 clubs. Ils le feront..."
Des propos qui font écho aujourd'hui avec ceux de Philippe Diallo, le président de la Fédération Française de Football au Sénat. Ce dernier s'alarme également de la situation et des potentielles répercussions selon le résultat de l'appel d'offres : "Je pense qu’il faudra attendre l’issue de l’actuel appel d’offres sur les droits TV pour voir dans quelle situation se trouvent nos clubs. Nous avons eu deux années où les clubs ont bénéficié de l’apport de CVC. C’est désormais terminé. Un montant de droits qui ne serait pas en ligne avec les estimations qui ont pu être faites par la Ligue plongerait un certain nombre de nos clubs dans de grandes difficultés. Si l'atterrissage de l‘appel d‘offres actuel n’était pas celui qu'on attend, bien évidemment que nous serions confrontés à des difficultés financières très importantes qui pourraient peut être amener certains à envisager des dépôts de bilan. Mais nous n’en sommes pas là. Quand on évoque le milliard, je n’en fais pas un totem, c’est seulement le regard porté sur nos concurrents. Le football français est un foot ambitieux, la Ligue est ambitieuse car elle souhaite être dans les meilleures ligues européennes. Pour ça, il est nécessaire de pouvoir avoir des joueurs. Et pour avoir des joueurs, il est nécessaire d'avoir des revenus. Et l’une des principales sources de revenus, ce sont les droits audiovisuels. Et quand on regarde la valorisation des championnats qui nous sont comparables, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre, le sentiment du foot français, c’est qu’il est sous valorisé. Les 500 millions qui ont été relayés par la presse, c'est la valorisation faite par un certain nombre de diffuseurs mais ce n'est pas l’objectif de la ligue qui a fixé des objectifs plus importants."
Source : RMC