Les coulisses d'un changement de système salvateur à l'ASSE
Si l'AS Saint-Étienne reste sur une série de neuf matchs sans défaite en Ligue 2, elle le doit en partie à un changement tactique opéré par Laurent Batlles à partir du match contre Annecy (3-2) point de départ du renouveau stéphanois.
Lors de cette première rencontre de février, Laurent Batlles décide de rebasculer dans un 3-5-2 qu'il avait expérimenté en début de saison, sans succès. Cette fois-ci cela fonctionne, l'ASSE s'impose sur le fil contre Annecy grâce à un but sublime de Cafaro. Derrière, les Verts ne perdront aucun des huit matchs suivants (cinq victoires et trois matchs nuls).
Lors de l'entretien qu'il nous a accordé, nous avons interrogé Laurent Batlles sur les motivations de ce changement tactique :
Depuis le début de l'année, il y a une très belle série du côté de l'AS Saint-Étienne. Elle est aussi due à un changement tactique gagnant. Qu'est-ce qui l'a motivé ?
Ce qui l’a motivé, c'était surtout la connaissance des joueurs et la façon dans laquelle on avait recruté et comment on voulait mettre quelque chose en place. Il est vrai que le fait d'avoir recruté certains joueurs à certains postes, nous permet aujourd'hui de pouvoir jouer dans ce système-là. Je pense aussi, que les joueurs se sont appropriés ce système et ils ont réalisé de bons résultats avec. Ils se sont dit qu’en continuant comme ça, on pouvait faire des matchs intéressants. Ça permet de gagner des matchs en performant à la fois collectivement et individuellement. Il y a eu cette prise de conscience à la fois du staff, parce que moi je voulais vraiment mettre quelque chose en place et à la fois des joueurs qui derrière se sont appropriés le système.
Carlos Bilardo, ancien joueur et sélectionneur argentin se considère comme le père fondateur du 3-5-2. Il a déclaré : "Jouer à trois derrière, c'est très risqué, cela donne du beau jeu si c'est bien assimilé, mais sans pratique, c'est difficile que ça fonctionne." Es-tu d'accord avec ça ?
Oui de toute façon jouer à trois derrière ça crée du déséquilibre. C'est vrai qu'après il faut assumer la prise de risque. Pour autant, pour moi le système à trois n'est pas un système défensif, je le vois plus comme un système offensif. Maintenant, il y a beaucoup de choses qu'on met en place au niveau de notre animation, justement pour la prévention par rapport à tout ce qui se passe défensivement, il a totalement raison. Mais aujourd'hui, où se situer ? Moi, je préfère que mes joueurs aient la possession et qu’ils tentent de faire mal à l’adversaire plutôt que d’attendre et subir. C'est ma position même si c'est vrai que par moment, oui, il y a une prise de risque. Elle doit être assumée et elle n'est pas faite de façon innocente parce qu'il y a des choses qui sont travaillées pour justement essayer de ne pas être en déséquilibre.
Avec le recul, te dis-tu qu'en début de saison les joueurs n'étaient pas prêts pour ce schéma ?
Mais vous l'avez vu. J'ai commencé à essayer de jouer comme ça, puis après j'ai changé et on a essayé d’y revenir. Ils n'étaient sûrement pas prêts, et puis je n'avais peut-être pas les joueurs pour pouvoir jouer dans cette animation. Il a fallu s'adapter à ça aussi, essayer de changer certains systèmes. Peut-être qu'aujourd'hui ça marche aussi parce qu’on avait commencé à le faire en début de saison de façon un petit peu subtile, mais sans vraiment le faire directement.
Retrouvez notre interview complète de Laurent Batlles sur notre chaîne Youtube ou ci-dessous.