Ligue 2 : Bordeaux attaque Rodez avant la décision de la commission

Pros | Publié le par Paul. R | 26 commentaires

C’est le sujet en L2 depuis plus d’une semaine maintenant, l’arrêt du match entre les Girondins de Bordeaux et Rodez fait beaucoup parler. Ce samedi, le club au scapulaire a déposé une réclamation contre Rodez pour "pratiques contraires à l'éthique sportive".

Après les incidents intervenus pendant la rencontre entre Bordeaux et Rodez, les différents protagonistes défendent leurs positions. Celle de Rodez déjà est simple, si le résultat du match, arrêté à la 24ème minute de jeu (0-1) est validé, le club de l’Aveyron restera en L2. Ce n’est pas vraiment du goût d’Annecy, premier relégable et qui, si Bordeaux avait remporté cette rencontre, se maintenait au deuxième échelon du football français. Au lendemain de la mise en instruction du dossier de la commission de discipline de la LFP, lundi dernier, le club haut-savoyard est monté au créneau avec un communiqué tranchant qui fustige l’attitude de Rodez : "Le joueur Lucas Buades n’est pas sorti sur civière et ne s’est jamais rendu à l’hôpital. Il n’a pas subi de commotion cérébrale et est rentré en bus avec les autres joueurs (...) Au regard de ces faux témoignages et de leurs conséquences en matière d’équité sportive, et dans l’hypothèse où les décisions concernant le résultat du match Bordeaux - Rodez entraineraient une relégation de notre club en National, le FC Annecy serait alors la victime des agissements du supporter bordelais et de l’attitude du Rodez AF et défendra ses droits en conséquence."

Ce samedi, et alors que la LFP statuera définitivement sur l’issue du match ce lundi en commission, les Girondins ont communiqué. Les Bordelais rappellent avoir déposé plainte contre le supporter incriminé dans l’incident avec Lucas Buades et mettent en avant leur dispositif de sécurité et leurs bonnes relations avec leurs supporters, dont le communiqué loue l’exemplarité à l’annonce de l’annulation de la rencontre face à Rodez : "L’individu qui a réussi à s’introduire en bord de terrain et déjouer les mesures de sécurité a été rapidement maîtrisé par les stadiers (...) L’évacuation d’un stade à guichets fermés avec plus de 41 591 spectateurs frustrés de n’avoir pu assister à l’intégralité du match qu’ils attendaient tant, s’est déroulée dans le calme et les joueurs du RAF ont pu rentrer en bus sans encombre comme il se doit (...) Contrairement à d’autres, le club n’a pas connu de faits de violence ces dernières années, notamment du fait du travail constant mené et qui continuera d’être mené en lien avec les associations de supporters."

Notons cependant que de nombreuses altercations ont eu lieu tout au long de la saison dernière entre la direction du FCGB et ses supporters. Plusieurs joueurs également ont été pris en grippe par les tribunes et notamment Benoit Costil, donnant lieu a quelques altercations au pied des gradins.

Le communiqué des Girondins vient appuyer celui d’Annecy et attaque très formellement Rodez dont le club au scapulaire s’interroge sur des pratiques contraires à l'éthique sportive : "Le geste de l’individu qui s’est introduit illicitement envers le joueur du RAF semble n’avoir été potentiellement porté, le cas échéant, qu’à l’épaule au moment où, simultanément, plusieurs coéquipiers venaient entourer le joueur, entraînant dans sa chute l’un d’entre eux. Il apparaît de ce fait que la commotion invoquée par le joueur ne puisse qu’être le fruit du seul geste de l’individu. Lors de la soirée de vendredi et au cours des jours suivants, les équipes du RAF ont par ailleurs mis en avant différents éléments qui se sont révélés faux et contraires à l’éthique sportive, notamment concernant l’hospitalisation du joueur victime de la chute et sur l’impossibilité de reprise de la rencontre alors que les conditions de sécurité étaient réunies. Sur la gravité de la blessure, les informations relayées par la presse font état d’une constatation par le médecin légiste, expert indépendant et mandaté par le procureur, d’« aucune lésion », et la prescription d’une seule journée d’arrêt de travail. Le FC Girondins de Bordeaux s’interroge également sur les raisons qui ont conduit le RAF à ne pas coopérer spontanément avec les enquêteurs dans les heures et journées ayant suivi les événements."

De ces constations, le FC Girondins de Bordeaux a déposé auprès de la Commission de Discipline de la Ligue une réclamation contre le RAF en violation des règles relatives à l’éthique sportive et au fair-play interdisant notamment à toute personne d’agir de façon à influencer le déroulement et/ou le résultat normal et équitable d’un match ou d’une compétition en vue d’obtenir un avantage pour lui-même ou pour un tiers et visant les sanctions en cas de fraude ou de tentative de fraude. L’enjeu pour Bordeaux : ne pas écoper d’une sanction de la commission de discipline de la LFP et de pouvoir rejouer un match qui permettrait au club de jouer sur sa pelouse la montée en L1. De nombreuses conséquences sur l’avenir du club girondin pourraient découler de cette décision, qui, sur le plan financier souffrirait d’une seconde saison en L2, un an après avoir été repêché d’une descente administrative en National 1.


Ce communiqué intervient aussi après la prise de parole du supporter incriminé dans les colonnes de So Foot, et qui de l’aveu de nombreux suiveurs bordelais contacté ce jour n’a pas "rendu service aux Girondins". Marc, qui regrette son geste est revenu en détail sur l’incident avec Lucas Buades : "Après le but, je me dis que la montée est fichue, car nous devons l’emporter au minimum 6-1 pour dépasser Metz à la différence de buts. C’est la détresse absolue. Puis, je vois le buteur se diriger vers le poteau de corner en longeant la ligne de but et ensuite il revient en notre direction ! Je me demande ce qu’il fait. Je le vois avancer vers la tribune avec ses coéquipiers qui le rejoignent. Et là, la colère monte en moi. Pourquoi ces joueurs qui sortent de nulle part, pour qui nous n’avons aucune animosité particulière, viennent vers nous ? Je le prends comme une provocation. Avec du recul, je peux dire que j’ai réagi instinctivement pour deux raisons : la première, c’est la colère. La deuxième, c’est que j’estime qu’ils représentent un danger pour eux et pour nous, car la tribune est électrique. Quel est l’intérêt de venir fêter devant notre virage ? On parle d’intrusion sur le terrain, mais pour moi le terrain démarre derrière la ligne blanche. Alors OK, juridiquement je me trouvais peut-être sur le terrain et je vais le payer. C’est une erreur d’appréciation de ma part."


La commission de discipline rendra son jugement ce lundi en début d’après-midi. Il apparait difficile de faire rejouer ce match pour des raisons d’équité sportive dans la mesure où pour Bordeaux et Rodez, chaque équipe connait désormais les conditions soit de son maintien soit de sa montée à l’échelon supérieur. D’autant plus que comme dans tous les clubs de L2, les joueurs Ruthénois sont partis... en vacances. Dans une moindre mesure, l’exemple stéphanois après les incidents entre Auxerre et Saint-Étienne a prouvé que la LFP pouvait sanctionner par des points en moins et des fermetures de tribunes, des errances liées à l’intrusion de supporters sur l’aire de jeu. Le club étant systématiquement jugé responsable de ses supporters au sein de son enceinte.

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