Loin des yeux, près du cœur : supporter expatrié #2
Bonjour tout le monde !
Mon dernier édito commence à dater … depuis la défaite dans contre l’OL il me semble. Ce match, je n’ai pas pu le voir : pas un bar pour diffuser le derby le plus chaud de France, et aucun VPN gratuit ou streaming assez performant pour regarder le match sur internet. Au moins, j’aurais d’abord été frustré de ne pas avoir pu le voir plutôt que par la défaite – ce qui est nettement moins douloureux.
Pour ne plus vivre ce genre de soirée, j’ai investi dans un VPN : « Tunnelbear ». Il me permet de regarder la télé française en ligne depuis l’Angleterre, ce qui devrait m’épargner des tas de problèmes pour voir jouer les verts dorénavant. Le VPN semble être la meilleure solution pour l’expat’ (beaucoup de mes amis font comme moi) mais elle est relativement onéreuse (ici, environ $40 l’année) et ne permet pas forcément une qualité optimale (on aura besoin d’une connexion internet très performante, que j’ai personnellement en Angleterre mais qui peut être plus difficile à trouver dans d’autres pays). C’est donc devant mon PC que j’ai une fois de plus pu voir notre équipe arracher un point face au promu Dijonnais qui a livré un match honorable. Avec moi, des amis Rennais qui n’ont pas manqué de se moquer de notre jeu médiocre (ma réponse fut le mépris, facile face à des Rennais).
Mais je suis en Angleterre et ici on ne regarde pas les matchs sur son ordinateur. Non, toute personne ayant vécu ici vous le dira, un gros match ça se vit d’abord au pub ! C’est donc au Phantom que je me suis rendu pour suivre le fameux Derby of England : Liverpool – Manchester United. Dès 19h15, 45 minutes avant le coup d’envoi, l’ambiance est déjà là. Le pub, pourtant spacieux, est bondé. Au comptoir la bière coule à flots. Ce qui frappe d’emblée dans ce pub typiquement Britannique, c’est que l’organisation est pensée pour le public sportif. Plus d’une douzaine d’écrans sont disséminés dans tout le bar, de sorte à ce que quelle que soit la place que l’on occupe, on ait une vision optimale de la rencontre. De même, la sonorisation de qualité permet d’entendre très clairement les commentaires de la rencontre. Le match est diffusé par Sky Sport, et regarder de la Premier League sur une chaîne Anglaise permet de comprendre à quel point ce championnat est, à tout point de vue, à des années-lumière du nôtre. Autour de la rencontre, Sky diffuse un vrai show avec en plateau 3 consultants dont Jamie Carragher, l’ancienne légende des Reds, qui analysent le jeu à grands renforts de tablettes tactiles géantes et d’effets spéciaux. Même si le produit est beau, il est aussi très bien emballé – on comprend encore mieux le montant des droits télés.
A 20h, toutes les salles sont combles, les serveurs courent dans tous les sens et le niveau sonore monte d’un coup, pour ne redescendre qu’après le coup de sifflet final. Et oui ! Dans le pub, ça parle fort, ça chante, ça crie. La bière aidant, les supporters sont déchaînés et vivent le match à fond (bien que ce soir-là on ait eu peu d’actions à se mettre sous la dent). Au final, ce qui est frappant dans les pubs Anglais, c’est que la diffusion des matchs est vraiment considérée comme un service primordial. De fait, il semble que les Anglais aient une réelle tradition du pub pour visionner n’importe quelle rencontre. Un bon point pour les amateurs de foot ! Pour ce qui est du match en lui-même, un triste 0 – 0 où United peut remercier De Gea et Liverpool … Zlatan.
Ceci est en tous cas très révélateur de l’importance du sport, et notamment du football, au Royaume-Uni. Un sport qui s’est largement démocratisé, en témoigne l’abondance de terrains partout dans les villes et sur les campus. J’ai aussi remarqué que le foot était aussi fortement féminisé ici : lors des sélections de l’équipe féminine de mon université, pas moins de 150 filles étaient sur les terrains pour une trentaine de places. On constate d’ailleurs que le championnat féminin est plutôt bien suivi ici, et que les grands clubs féminins (notamment Arsenal & Chelsea) recrutent énormément de joueuses étrangères.
Voilà, c’est tout pour cette fois ! Je vous retrouve la semaine prochaine pour parler de l’Europa League mais aussi du rapport des Anglais aux compétitions Européennes. D’ici là, portez-vous bien. Cheers !