Monsoreau a souffert à l'ASSE

Anciens Verts | Publié le par Tibo | 19 commentaires

Sylvain Monsoreau a porté les couleurs de l'AS Saint-Étienne entre 2008 et 2012 disputant pas moins de 64 matchs avec les Verts. Son passage reste malgré tout marqué par deux périodes très difficiles pour lui.

Nice-Matin se penche ce mardi sur la santé mentale des joueurs de football. Celui qui est désormais entraîneur de l'équipe réserve du FC Sochaux-Montbéliard évoque cette problématique, mieux prise en compte désormais par les clubs :


"À mon époque, c'était assez tabou, très différent d'aujourd'hui. Il ne fallait surtout pas montrer ses problèmes, mais prouver qu'on était prêts à être performants. Il était très difficile de trouver des oreilles attentives. On savait qu'en dire trop pourrait être mal perçu. Beaucoup de joueurs ont intériorisé, quitte à ce que leur mal-être dure plus longtemps. En 2012, à Saint-Étienne, vers la fin de ma carrière, la question d'un suivi psychologique commençait tout juste à être posée."


Il revient ensuite plus en détail sur son expérience personnelle et les moments durs de sa carrière, qui se sont tous déroulés dans le Forez : "J'ai connu deux périodes un peu plus sombres. J'ai eu des soucis personnels quand j'étais à Saint-Étienne (il a perdu un être cher) qui ont eu des conséquences sur mon quotidien de joueur. Je les ai traînés pendant un an et demi. J'ai eu des difficultés à faire mon métier normalement. J'étais quelqu'un d'autre. Deux ans après, alors que j'avais réussi à rejouer, j'ai été mis à l'écart, au loft. Je l'ai vécu comme une injustice. Je demandais juste à m'entraîner et à vivre de ma passion."

Et l'ancien vert de regretter le comportement de certains clubs, poussant les joueurs dans leurs retranchements pour pouvoir s'en débarrasser : "C'est dommageable. La première des choses serait qu'ils respectent les contrats des joueurs jusqu'au bout. Qu'il y ait une parité sur les chances pour chaque joueur de pouvoir explorer son potentiel. Évidemment, il y a des choix à faire mais il faudrait davantage d'explications. Ça a pu faire le jeu de certains clubs qui ont pensé qu'en faisant craquer le joueur, ils pourraient s'en libérer plus facilement. C'est une mauvaise pédagogie. On voit l'homme avant le joueur quand ça marche bien pour lui et quand le joueur va moins bien, on oublie souvent l'homme. Il y a évidemment des gens respectables dans les clubs mais aussi un facteur business qui entre en jeu. On reste dans un système où ne compte que l'immédiateté des résultats avec des entraîneurs très vite sur la sellette, et le profit rapide. Les clubs préparent avant tout les joueurs pour être performants. Mais il faut bien s'assurer du bien être de l'homme qui est derrière. On omet souvent d'avoir les bons mots, la bonne explication. Il n'y a pas besoin d'atteindre des dérives."

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