Mounier : "Saint-Etienne ? Ce n’est pas une erreur"
Il porte aujourd'hui le maillot vert du Panathinaïkos, mais n'a jamais porté celui de Saint-Etienne malgré une signature officielle annoncée, puis un rétropédalage du club sous la pression des supporters, mécontents de voir débarquer un joueur qui avait insulté le club plusieurs années auparavant.
Dans une interview accordée à Foot Mercato, Anthony Mounier revient sur cet épisode difficile de sa carrière :
"Je n’y repense pas souvent. Cette situation m’a fait mal, les premiers jours. Elle a fait beaucoup de mal à mes proches, car ils avaient peur pour moi. Il faut savoir que tout était clair avec Saint-Étienne, j’ai eu tout le monde au téléphone (coach, directeur général et sportif). Tout est OK, on trouve un deal et en arrivant là-bas, je suis prévenu qu’il y a des banderoles hostiles contre moi. Mon agent s’assure qu’il n’y a pas de problème... Tout le monde me rassure au club, en me disant de ne pas m’inquiéter, que tout rentrera dans l’ordre. Quand je signe mon contrat, je rejoins l’équipe en stage. Et c’est Dominique Rocheteau qui vient me voir pour me dire que ça ne pourra pas rentrer dans l’ordre, que les supporters sont déterminés. Ils ne veulent pas de moi, par rapport à cette phrase que j’ai dit sept ans en arrière, où j’avais insulté le club...
Je ne m'en souvenais pas du tout. Je m’en souviens parce que je vois les articles qui sortent. J’avais dit ça à chaud, pendant le match, on jouait le maintien, on avait besoin de points avec Nice. On va gagner là-bas, ce jour-là je mets un doublé. J’étais prêt à rencontrer les supporters pour m’expliquer. Ils ne voulaient pas. La seule chose qu’ils voulaient, c’était me frapper. Il faut savoir que je suis un ancien Lyonnais donc à chaque fois que j’allais à Geoffroy-Guichard, je me faisais insulter. Ce qui est paradoxal, c’est que dans ma famille ils sont tous supporters de Saint-Étienne.
C’est dommage, car ça aurait été une bonne opportunité pour moi. Pour l’ASSE aussi. Il y avait une clause dans mon contrat qui disait qu’en cas de qualification pour une Coupe d’Europe, l’option d’achat était levée et je signais trois ans derrière. Il y avait la carotte, c’était donnant-donnant. Je me serais arraché pour accrocher l’Europe. C’est un épisode délicat de ma carrière mais j’ai eu la chance de rebondir à l’Atalanta (Italie). Même si je n’ai pas énormément joué là-bas, il y avait un coach (Gian Piero Gasperini) et un groupe exceptionnels, on a fini 4e de Serie A. J’ai eu de la chance de trouver cette équipe-là dans les dernières heures du mercato. Ce n’est pas une erreur. J’étais en difficulté à Bologne, donc c’était clair que je devais partir. Quand l’occasion se présente, tous les feux sont au vert. C’était une très bonne signature pour ma carrière. Je considère Saint-Étienne comme un très grand club français. Avec un public très présent. Tellement présent qu’ils ont fait "capoter" l’affaire. On m’a expliqué ça comme ça, en tout cas... Après, est-ce que, en interne, tout le monde me voulait à Saint-Étienne ? Aujourd’hui, je me pose la question. Est-ce qu’il n’y avait pas une guerre d’ego ? Est-ce qu’ils se sont servis des supporters pour faire monter le truc ? On ne sait pas. On peut tout imaginer."