Paganelli, Saliba et Gourna évoquent leurs premiers pas à l'ASSE
La formation stéphanoise était à l'honneur mardi soir dans 100% Sainté sur France Bleu Saint-Étienne Loire. Plusieurs joueurs et éducateurs se sont confiés sur la vie en centre de formation.
Le rythme de vie dans un centre de formation n'est pas facile à gérer pour les jeunes qui sont souvent éloignés de leur famille et de leurs amis comme le témoigne Laurent Paganelli à notre partenaire France Bleu Saint-Étienne Loire : "On se levait à six heures, on pouvait laver les vestiaires pendant deux heures, le chef passait voir si c’était bien fait. Après tu t'entraînes le matin, quand tu finissais tu étais mort, tu mangeais, tu allais faire la sieste et tu retournais t’entrainer. Tu terminais à six heures du soir et tu ne pouvais même pas sortir même si tu avais 15-16-17 ans, tu étais vraiment imprégné par le foot."
Jean-Philippe Primard, responsable préformation et entraîneur de l'équipe U15 Élite, connait quant à lui les murs du centre en tant qu'éducateur et donne sa vision des choses : "Les études, la compétition, il fallait être costaud. Je l’ai compris par rapport aux jeunes que j’ai aujourd’hui qui ont un gros rythme de travail entre l’école, le ballon et la vie d’ado'. Il y en a qui ne sont pas faits pour ça et d’autres qui rentrent parfaitement dans le moule." William Saliba témoigne également de la complexité d'allier le foot avec le départ de chez lui : "Quand tu pars de chez toi à 15 ans c’est difficile, tu perds tes repères, tes potes d'enfance. C’est dur mais quand tu t’habitues tu te forges un caractère et un bon mental." Tout comme Lucas Gourna qui a trouvé difficile le mélange foot et études : "On se levait à sept heures, cours de 8h à 14h, 15h sur le terrain après on doit aller en étude donc oui, c’est un rythme assez fatiguant mais quand on est passionné on ne compte pas."
Les pensionnaires du centre de formation sont de plus en plus suivis par des encadrants comme l'indique Gérard Fernandez, responsable recrutement du centre de formation de l'ASSE : "Les jeunes sont mieux accompagnés, il y a plus de personnel, ils ne sont plus livrés à eux mêmes. Par exemple, pour manger, un diététicien les accompagne en lien avec les préparateurs physiques." Christian Sarramagna se rappelle qu'il était un peu seul pour vivre à son époque : "On parlait de formation mais on était livré à nous-mêmes car on vivait dans des appartements en ville. On était organisé, il y avait celui qui faisait les courses, celui qui faisait le ménage, le cuisinier… Par contre la journée c’était très lourd : entraînement avec les pros le matin, le repas, l’après-midi les cours et le soir un complément de séance avec des ateliers de renforcement musculaire. Par contre, quand je jouais on avait l’avantage de signer des contrats de 6-7 ans, on avait cette marge d’apprendre notre métier et de faire valoir nos qualités (...) Aujourd’hui quand un club a une pépite, il est obligé de bloquer le joueur au bout d’un ou deux ans car sinon on vous le pique donc on ne lui laisse pas le temps de se développer. On s'aperçoit plus tard qu’il a certaines difficultés pour passer des paliers importants pour atteindre le plus haut niveau."
La formation des joueurs de football a donc bien évolué, avec des points positifs et aussi des points négatifs, qui s'inscrivent pleinement dans cet impératif de rentabilité financière pour les clubs de football.
L'Observatoire du Football CIES s'est intéressé aux valeurs des joueurs 👇 #ASSE https://t.co/GgW3I0YNAo
— Envertetcontretous (@Site_Evect) May 10, 2023