Piazza : "Les conditions étaient extrêmes parce qu'on était en URSS"
Pour les 90 ans du club, France Bleu Saint-Étienne Loire revient sur certains faits marquants de l'histoire des Verts. Passage obligatoire, l'épopée 76, plus précisément le quart de finale aller contre le Dynamo Kiev. Le défenseur Oswaldo Piazza ainsi que le directeur du musée Philippe Gastal sont revenus sur les difficultés qu'ont rencontrées les joueurs de Robert Herbin.
Le 3 mars 1976, l'AS Saint-Étienne se prépare pour son plus long déplacement de son histoire, direction l'URSS pour affronter le Dynamo Kiev pour le compte du quart de finale aller de la coupe des clubs champions. Le défenseur argentin Oswaldo Piazza se rappelle que le déplacement a été plus que compliqué pour les hommes de Robert Herbin : "La préparation a été compliquée car on devait jouer à Kiev mais il y avait trop de neige donc on a fait trois heures de bus pour jouer finalement à Simferopol, en même temps il fallait se préparer pour jouer contre la meilleure équipe d'Europe du moment. La seule chose que l'on savait, c'était que pendant l'hiver cette équipe n'avait pas de match de championnat car les conditions climatiques de ce pays étaient très compliquées. Ils avaient changé l'endroit du match car à Simferopol ils n'annonçaient pas de neige, mais avant le match c'est le déluge (rire), je me rappelle qu'ils avaient enlevé la neige du terrain avec des turbines d'avion, ils avaient tout envoyé chez les gens qui habitaient à côté et sur les gens dans le public."
Malgré des conditions climatiques dantesques, les Stéphanois ne sont pas au bout de leur surprise car rien n'était propice à une préparation optimale : "Les conditions étaient extrêmes parce qu'on était en URSS, dans l'hôtel il y avait des soldats avec des mitraillettes et personne ne pouvait nous approcher à moins de dix mètres. J'avais un ami argentin qui était venu et les soldats ne l'ont même pas laissé venir me parler. Les lits étaient trop petits, j'ai été obligé de dormir par terre car mes pieds dépassaient. Je pense que l'objectif était de nous déranger, toute la nuit il y a eu du bruit même à deux, trois heures du matin, ça criait, ça bougeait dans l'hôtel, il y a pas eu un seul moment de silence pendant la nuit. Avant le match, on était en train de s'entrainer et là on entend les hymnes nationales, alors que normalement elles n'y sont pas en coupe d'Europe, donc moi je suis argentin je n'ai rien compris. Jean-Michel (Larqué) me dit arrête toi de jouer, c'est la Marseillaise et là tout le monde s'est arrêté sans que personne ne sache pourquoi."