Piquionne : "Ma glissade avec l'OL contre l'ASSE va me poursuivre"
Interrogé pendant plus d'une heure par François Trillo, Frédéric Piquionne est revenu sur sa carrière atypique et a forcément évoqué l'AS Saint-Etienne, un club qui a compté dans son parcours, de la Nouvelle-Calédonie à l'Inde, en passant par la France, les États-Unis et l'Angleterre.
Pour retrouver l'interview complète de Frédéric Piquionne, rendez-vous sur la chaine youtube de François Trillo.
Frédéric Piquionne : "Le premier club professionnel que je cite quand on me demande où j'ai joué dans ma carrière, c'est Saint-Étienne. L'ASSE j'ai vécu des merveilleuses années entre 2004 et 2007 même si ça s'est mal terminé. J'ai gagné deux trophées de meilleur joueur de Ligue 1 chez les Verts, je pense que c'est là que je me suis le plus épanoui en tant qu'homme et que footballeur, c'est le premier club qui me vient quand on me pose la question. J'ai fait mes meilleures années là-bas, c'était ma plénitude niveau football, j'avais 28 ans, j'étais en pleine possession de mes moyens.
Le coéquipier que j'appelle le plus souvent de cette époque c'est Bafétimbi Gomis, c'est lui m'a remplacé à Saint-Étienne et je trouve qu'il a été un joueur exceptionnel. On s'appelle de temps en temps, ce n'est pas le seul, il y a aussi Pascal Feindouno ou bien Lamine Diatta. On garde de bons souvenirs, si on dit qu'on a très peu d'amis après une carrière de football, on garde quand même beaucoup de copains. Pascal était un merveilleux footballeur qui n'a pas fait la carrière qu'il aurait du faire.
Le plus beau match de ma carrière ? C'était un Saint-Étienne-PSG à domicile où on gagne 3-0, c'était l'année où rien ne pouvait nous arriver avec Ilan devant et Pascal (Feindouno) à droite. Je marque ce jour-là et franchement je volais sur le terrain (ndlr, en réalité, le 3-0 contre Paris s'est joué en 2005, Ilan ne jouait pas encore chez les Verts). Je ne touchais plus terre, il y avait des débordements, des gestes techniques, c'est ce match-là, le plus beau de ma carrière. L'équipe tournait bien, on savait qu'on était costauds à domicile, quand on arrivait dans le tunnel c'était marqué "Ici c'est le Chaudron" et effectivement il y avait des tarifs. On mettait des tarifs à tout le monde à la maison, à l'extérieur c'était plus compliqué. À domicile avec les spectateurs, on était costauds, rien ne pouvait nous arriver. N'importe quelle équipe pouvait se présenter, c'était pareil. Le tarif c'était deux ou trois à zéro. Je ne sais pas pourquoi cette saison-là particulièrement nous avions cette force collective.
Mon pire match, c'est un derby entre Lyon et Saint-Étienne à Gerland ou rien n'allait. Je jouais à l'OL, j'ai su le jour même que j'allais être titulaire, contre mon ancien club, contre l'équipe qui fallait battre absolument. Je joue à un poste qui ne me correspondait pas vraiment, côté droit dans le 4-3-3 lyonnais. Carton rouge, des face à face ratés, une blessure au genou, je glisse, ce qui m'a valu une moquerie jusqu'à aujourd'hui. Sur une balle en profondeur je rate le ballon et je glisse, on m'en parle encore aujourd'hui, ça va me poursuivre."