"À l'ASSE comme au FCGB, Le sportif est relégué au second plan"
Avant la rencontre de samedi face aux Girondins de Bordeaux, nous avons posé trois questions à Nicolas Pietrelli, responsable du site Web Girondins afin d'en savoir plus sur l'adversaire des Verts.
Peux-tu nous parler du début de saison de Bordeaux, qui est loin des ambitions fixées par le club ?
Le club a fait le choix de ne pas s'appuyer sur ce qui a fonctionné la saison dernière et de changer complètement le projet. Que ce soit le projet de jeu ou l'effectif. Sur un groupe de 12/13 joueurs jouant la saison dernière, la moitié est partie. Notamment nos meilleurs joueurs (Mwanga, Bakwa, Lacoux ou Maja...). Ce qui avait fonctionné la saison dernière c'était de s'appuyer sur la formation bordelaise, là ce n'est pas du tout le cas. L'orientation du projet a été complètement changée. David Guion a été reconduit à l'intersaison sur son poste d'entraîneur, malgré le fait qu'il soit en échec puisqu'à deux journées de la fin, la saison dernière, tu dois prendre quatre points et monter, tu n'y arrives pas, tu en prends aucun.
Il est reconduit avec un projet de jeu très ambitieux, qui ne caractérisait pas du tout l'équipe bordelaise sur la saison précédente. On fait venir Weissbeck, Livolant, le meilleur buteur du championnat de Slovénie notamment. On s'aperçoit que la mayonnaise ne prend pas. Le début de saison est raté malgré une préparation plutôt encourageante avec les jeunes. Dès que la saison commence, les jeunes ne sont plus là et l'entraîneur s'appuie essentiellement sur les joueurs recrutés.
Il y a une perte d'identité dans ce début de championnat. On sent que l'échec de l'année dernière est encore dans les têtes.
Quelles sont les forces et faiblesses de l'effectif des Girondins ?
Je crois qu'on n'a plus aucune force. La saison dernière on s'appuyait sur un bloc, une grosse défense et nous étions très fort dans les transitions rapides et dans les dribbles. C'était ça l'équipe de Bordeaux de la précédente saison qui nous a amené sur le podium. Cette saison, le bloc défensif a explosé. Le capitaine Barbet n'est plus à son niveau, son complément dans l'axe est aussi à côté de la plaque. Marcelin qui a été recruté ne fait pas le job. Nsimba marche à côté de ses pompes. Il n'y a que Clément Michelin dans cette défense qui arrive à tenir le rang. On a changé de gardien pour mettre un gardien inexpérimenté, qui sur les trois derniers matchs de Ligue 2 est au moins coupable sur un but par rencontre.
Il n'y a aucune force mentale, tactique ou technique dans cette équipe. Notre faiblesse c'est notre désorganisation tactique. Albert Riera est arrivé avec des promesses de jeu, de possession, des relances courtes et les joueurs n'arrivent pas à l'intégrer. On a des joueurs qui au-delà de ne pas y arriver on le moral dans les chaussettes. En terme de combativité, d'agressivité, de détermination, on n'est plus au rendez-vous.
Quel regard tu portes sur l'ASSE cette saison ?
Je pensais que vous étiez bien parti, dans la continuité de la fin de saison dernière avec une belle dynamique. J'ai été surpris que Laurent Batlles soit remercié, même si cela faisait cinq défaites consécutives.
J'ai le sentiment de voir un peu les Girondins de Bordeaux, c'est à dire un club sans projet réel. Un club où tu avances avec une visibilité à six mois. Je trouve cela triste que nos deux clubs soient dans cette situation. Les supporters ne sont pas amis pour rien, ils partagent les peines de leur deux clubs. Tout cela parce que le sportif est, je trouve, pas le principal intérêt de ceux qui dirigent l'AS Saint-Étienne tout comme ceux qui gèrent Bordeaux. Le sportif est relégué au second plan. Ils se contentent de maintenir le club à niveau sans projet réel.
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