Quand Mickaël Youn rendait Gerland vert de rage
Souvenez-vous : nous sommes en 2003 au stade de Gerland et un groupe de musique vient animer la mi-temps d'un match de Ligue 1 entre l'OL et l'AJ Auxerre : "les Wap doo Wap". Un canular en réalité emmené par Mickaël Youn et son équipe pour son film Les 11 commandements qui deviendra culte.
Il y a une dizaine d'années, Mickaël Youn revenait sur ce moment dans les colonnes de Planète Lyon : "C’est toujours une scène que je revois avec plaisir. En général, les supporters de l’OL ont compris. J’ai rarement rencontré des Lyonnais super agressifs me traitant de connard. Ils savent que c’était une blague et pas une chanson contre Lyon. Par contre, à Saint-Étienne, c’est dément. Là-bas, je suis un héros avec ce truc."
Nos confrères du Progrès ont retrouvé les acteurs de l'OL de l'époque qui révèlent que la blague n'avait pas été appréciée de tous comme l'explique Xavier Pierrot, le directeur du stade : "Il y a eu trahison de la confiance. Ça ne s’est pas trop mal fini parce qu’il n’y a pas eu de violence. Mais après, plusieurs supporters - des groupes, des abonnés - ont eu le sentiment de s’être fait manipuler. Ça aurait pu déraper. C’est là qu’on s’est plaint officiellement au niveau du club auprès de Pathé, le producteur, parce qu’on ne peut pas jouer avec la sécurité des gens. On n’est pas obligé de provoquer pour avoir une réaction du public. On est sur des effets de masse. Il y a eu le Heysel, d’autres choses dans les stadesï»ż."
Le speaker de l'époque Dominique Grégoire a pris la scène avec plus d'humour : "Ils m’expliquent «On tourne un film, les 11 commandements, avec plein de séquences où on se fait chahuter, insulter… On va tourner une scène à Gerland (...) Il faut qu’on soit sûr de la réaction, qu’on prenne un bide, qu’on se fasse siffler, insulter. Est-ce que tu aurais des idées pour qu’on se fasse insulter ? Qu’il faudrait une relation avec Saint-Etienne. » (...) J’ai fait mon annonce, « Un jeune groupe, les Wap doo Wap, leur premier concert dans un stade, ils viennent de Saint-Étienne ». (...) Certains avaient très mal pris la chose et avaient envoyé des courriers de protestation au président. Mais c’était un bon moment, c’était marrant."
