Quand Saïdou Sow était surnommé "Le douanier de Conakry"

Pros | Publié le par Joris | 12 commentaires

Saïdou Sow s'impose depuis quelques semaines dans la charnière centrale de Laurent Batlles. Maillot Vert est allé à la rencontre de ses formateurs pour en savoir un peu plus sur le défenseur stéphanois. 

Âgé de seulement 20 ans, Saïdou Sow a entamé cet été sa troisième saison avec l'équipe fanion de l'AS Saint-Étienne après y avoir réalisé sa formation. Il a déjà disputé 28 matchs de Ligue 1 dans sa jeune carrière, championnat dans lequel il a également trouvé à deux reprises le chemin des filets, ainsi que distribué une passe décisive. Cette saison en Ligue 2, les débuts furent compliqués avec une erreur coûtant un pénalty aux Verts en fin de match à Valenciennes lors de sa première titularisation (2-2). Néanmoins, en 2023 il reste sur cinq titularisations en autant de matchs disputés par les Verts. 

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Maillot Vert a décidé cette semaine de partir à la rencontre de deux formateurs du défenseur central stéphanois. Le premier est Abdel Zaimen, éducateur à Gagny. Pour lui, Saïdou Sow a su tirer son épingle du jeu d'une part grâce à son travail mais aussi grâce au soutien de sa maman : "J'ai vu des extra-terrestres qui, au final, ont échoué. Ils étaient persuadés que leur talent suffirait, étaient sans doute mal conseillés. Travailleur infatigable, Saïdou, pour sa part, a bénéficié du soutien sans faille de sa maman. Une femme remarquable. Au top. Je l'appelais Madame Taubira tant elle maîtrisait bien la langue française ! Le football n'était pas la priorité pour son fils. Ce qui importait à ses yeux, c'étaient les études. (...)


Longiligne, il avait pratiqué le basket avant de rejoindre Gagny en U10. Il jouait attaquant mais, en dépit d'une certaine réticence, je l'ai convaincu d'évoluer défenseur axial. Il avait toutes les qualités requises pour ce poste. Solide, doté d'un bon jeu de tête, anticipant bien les coups, je l'avais surnommé "Le douanier de Conakry". Je l'ai également parfois positionné au milieu de terrain. Il devait bonifier ses déplacements, savoir conserver le ballon, progresser en une ou deux touches. Mû par une volonté indéniable de réussir, il était à l'écoute. Souvent, auprès des jeunes que j'entraîne aujourd'hui, je le cite en exemple. (...) Saïdou, si tu l'aimes, il est prêt à te donner son coeur, à mourir pour toi sur le terrain. Tu lui donnes ta confiance et il te la rendra au centuple. Jamais, il ne te trahira. Il est fidèle, loyal, ne crache jamais dans la soupe."

Souleymane Faty l'a quant à lui eu sous ses ordres du côté de Neuilly-sur-Marne. Il a notamment été impressionné par le leadership dont faisait preuve Saïdou Sow malgré son jeune âge : "Il était déjà mature footballistiquement parlant. Il voyait vite, était intelligent sur et en dehors du terrain et puis, quel leadership. J'aurais souhaité d'ailleurs lui confier le brassard de capitaine dès la première année. J'ai attendu une saison. Il était le pilier d'un groupe extrêmement compétitif ayant remporté, en U13, la Coupe 93, un trophée prisé et difficile à glaner au regard de la concurrence représentée par Bondy, le Red Star ou Montfermeil. (...) Saïdou était le patron incontesté. Il m'a marqué par sa lucidité, sa faculté à ne pas s'enflammer, à tempérer l'enthousiasme ambiant après un succès. Il était d'ailleurs le premier à se remettre en cause. Il a en lui cette force de caractère, cette quête personnelle d'aller de l'avant, de progresser. Ce qui n'est pas surprenant lorsque l'on connaît sa famille. Il a grandi dans un environnement sain."

Photo de Saïdou Sow
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